PARTIE 2
Chapitre 3
Ebloui par les rayons du soleil, Jeff essaie d’ouvrir ses yeux qui collent encore. Sa tête tourne, et sa gorge est sèche. Sa peau crame et la raie de son cul irritée par le sable, la gratte. Le léger vent qui souffle lui hérisse les poils. Avec un effort surhumain il relève la tête. La première chose qu’il aperçoit est son pénis. « Qu’est ce que ? ». Il se lève brusquement. Il se trouve sur une grande plage, nu comme un ver. Heureusement, il est encore tôt. Il n’y a pas grand monde. Paniqué, il cache sa partie intime, et prend ses jambes à son cou, sans savoir où aller, ni ce qui lui est arrivé. Il ne sait pas où il se trouve, mais dans cette grande allée touristique, la circulation est bouchée et les passants ne le lâchent pas du regard. Faut dire, il est rare de voir un homme dans sa tenue d’Adam se promener dans la rue. Malgré qu’il ait honte, il s’arrête au premier robinet public pour se désaltérer. « C’est pas une plage nudiste ici ! » qu’il entend à maintes reprises. Déboussolé, il remonte le boulevard du golf du lion, sous les moqueries et les injures des gens offusqués. Jeff n’a qu’une idée en tête? se réveiller de ce cauchemar.
A un feu rouge, la clio tuning (durement lavé) de Lenny attend le passage au feu vert. Gary est au volant; Fier de son véhicule, Lenny ne peut s’empêcher de le vanter.
-J’y ai apporté des modifications de malade mental frère. Carrosserie neuve, peinture neuve. Même le moteur a eu le droit à ses modifs. Les jantes c’est du caviar. Tu vois, je te prête mon bijou par ce que t’es comme un frère et par ce que je sais que t’es un pilote mais j’y tiens comme ma propre mère wesh. Alors que ces connards on chier dessus, t’imagine même pas de quoi je suis capable frère.
-Tu peux te la fermer ?! J’en est marre de tes conneries.
-C’est bon Gary, je fais juste la conversation, la route à était longue…
-Si je met la main sur cet enfant de putain je le bute.
-On est même pas sur qu’il soit là..
-Tu crois qu’il m’a volé mon camion pourquoi ce sale bâtard. Puis son gros pote le Yann qui faisait que parler de ça au bar. Ma meuf va me buter putain. Je vais y faire la peau.
-Avec ton airsoft wesh, t’aurais du prendre ton vrai flingue.
Il aggrippe son arme en plastic puis pose le canon contre l’oeil de Lenny. Son globe oculaire écrasé, ce dernier se retrouve dans une situation délicate. Il lève ses bras comme lors d’une arrestation.
-Et finir en taule ? C’est pas le moment de me tester t’as compris ? Le menace Gary.
De son autre œil encore ouvert, Lenny n’en revient pas. Il aperçoit un homme nu s’agitant sur le trottoir d’en face. Il béguait.
-C’est… C’est..
-Qu’est ce que tu me fais ?!
N’arrivant pas à sortir des mots, Lenny se contente de tendre son bras en direction de ce mec à poil. Gary se retourne. Une montée de sang lui monte à la tête. Il hurle de tout son coffre faisant trembler les vitres du véhicule.
-T’es un homme mort Sporski !
Jeff sursaute lorsqu’il remarque ces deux barjots qui lui veulent sa peau. Il se pince pour savoir si il n’est pas encore en train de délirer. Lorsque Gary commence à lui tirer dessus avec son airsoft, Jeff n’a plus le temps de réfléchir. Il fuit ! Il traverse la route juste devant la clio pour se réfugier dans des ruelles. De la fenêtre Gary le mitraille. Jeff est toucher à plusieurs reprises. La douleur lui prouve qu’il ne dort pas. Tête baissée, il continue sa course en lâchant des gémissements. Ne voulant pas perdre sa trace, Gary grille le feu rouge, mais pile au moment où une voiture s’engage. Il raille tout le côté droit de la Clio. Tenant à sa voiture comme à sa propre vie, Lenny s’effondre. Gary s’en moque, obnubilé par l’idée de se faire Jeff. Il est obligé de reculer pour repartir, ce qui permet à Jeff de prendre un peu d’avance.
Il n’a jamais courut aussi vite de son existence. Il bouscule les passants qui lui bouche la route. Que son zgeg se trimballe à l’air est maintenant le dernier de ses soucis. Sa honte s’est éclipsée depuis que sa vie est en jeu. Il prend à droite puis à gauche qu’importe où il tombe, tant qu’il les sème ça lui convient. Après avoir passé les allées, il se retrouve dans une avenue déserte. Il en profite pour reprendre son souffle. A sa droite il aperçoit un camion. Il lui semble que ces le sien, ou plutôt… Celui de son bourreau. Pas le temps de réfléchir au loin à sa gauche, la clio fait cirer l’embrayage. Jeff donne tout ce qui lui reste dans ce sprint final, même si ses couilles tapant l’une sur l’autre et ses dessous de pieds sont douloureux. L’adrénaline lui fait tout oublier. Plus il se rapproche du camion, plus il lui semble apercevoir la silhouette de ce bon gros Yann en train de pissé contre une haie. Lorsque ce dernier se retourne et voit Jeff à poil entrain de courir comme au jeu olympique, il explose littéralement de rire. « T’as encore briller teh ! » qu’il dit en se moquant de lui. N’ayant pas la force de crier, Jeff lui fait de grands signes de paniques. Au moment où Yann remarque la voiture entrain de le poursuivre, ses ricanements cessent. Sa gorge se noue. « Eh merde ». Tête en l’air, il cherche la clef du camion pendant quelques secondes avant de se rentre compte qu’elle est sur le contact. Il monte dans le véhicule et démarre. Il ouvre la portière passagère et dés que Jeff se trouve à proximité, ce dernier se jette à l’intérieur. « Roule, roule ! » lui hurle t’il exténué. Yann pied au plancher fait ce qu’il peut, mais Gary bien décidé à s’occuper d’eux les rattrapent et se place à leurs niveaux en les doublant par la gauche. Lenny ouvre la vitre et s’assoit en équilibre dessus. Il attrape à ses pieds, une batte de baseball puis frappe de grand coup contre le camtar. Gary ralenti, fou de rage. « -T’es con ou quoi ? C’est mon camion sale bâtard ! » Sur ces mots Lenny retourne dans le véhicule et songe à l’allumer qui l’attend. Yann et Jeff profitent de ce moment de flottement pour prendre une légère avance. Mais ils sont à deux doigts de faire une sortie de route lorsque ils prennent un virage à gauche trop serré coupant au même moment la priorité à une voiture de police. Cette dernière allume ses gyrophares pour se lancer à la poursuite de nos amis chauffard. C’est à ce moment là que Gary et Lenny arrivent lancés. Il n’ont pas le temps de freiner et finissent par prendre de plein fouet la flicaille. Lenny pas attaché, finit son vol à l’arrière du véhicule de police. Se sentant victorieux Yann et Jeff crient de soulagement.
-Une vraie chance de cocue ! S’enthousiasme Yann.
C’est instantané. Cette remarque stoppe la joie de Jeff