Ton palais est absolument parfait, ma Reine. Je suis assez pressé que tu le découvres, ce n’est qu’une question d’heures. Bientôt, tu seras présente.
Bientôt, tu seras assise sur mon canapé en coton couleur assez sombre. Je t’aurais préparé un thé avec dedans un somnifère. Tu ne dois absolument pas partir.
Ta présence est requise ici, dans ton palais où tu peux enfin régner, faire ce que bon te semble sans contraintes contrairement à ta vie au Pays des Merveilles. Et moi, je pourrais t’avoir auprès de moi.
Mirana, mon amour, ma Reine, si seulement tu savais ô combien je t’aime, que ta présence m’appaise, que ta voix douce me calme. Ma Reine, je suis follement amoureux de toi.
Au début, je suis conscient que la cohabitation ne sera pas évidente. Tu vas sûrement me haïr, souhaiter ma mort, mais tu apprendras à apprécier cette vie que je t’offre.
J’apporte une ou deux modifications à l’aménagement de ta chambre, comme remettre droit un coussin ou lisser parfaitement les couvertures. Pour parfaire le tout, j’y dépose une peluche : un lapin blanc né de mes mains.
Tout est absolument parfait. Cette chambre est prête à t’accueillir. Bientôt, alors que dehors il fera nuit sombre, ton corps endormi reposera sur ce lit.
La porte, évidemment, sera fermée sous clé. Il ne faudrait pas que tu prennes la fuite, que tu te mettes en danger, que tes ennemis mettent la main sur toi.
Je regarde par la fenêtre, les bras croisés derrière mon dos, scrutant cette forêt dense qui entoure mon manoir, ton palais, en souriant, serein. La perspective de t’avoir à mes côtés m’enchante.
« Ma Reine… »
Je retourne dans mon salon. La porte est soigneusement fermée par une clé dans le fond de ma poche. Mes mains jointes reposent sur mes cuisses, j’attends, tapant du pied sur mon tapis en fausse fourrure.
On toque à la porte. Oh ! C’est toi ! je saute sur mes jambes avec empressement, puis me rends dans le hall, ouvrant la porte sur toi, rayonnante.
Dans ta main, la carte de la dame de cœur.
« Original, comme vous… »
Je me mets de côté et te laisse entrer. Pour la première fois, tu pénètres mon entre et découvres mon univers avec de grands yeux.
Tu me confies ta veste, elle est rangée rapidement dans le dressing, celui occupant un pan de mur entier, puis je me retourne vers toi, souriant.
« Prenez vos aises, j’apporte le thé ! »
Tu marches vers le salon, passant sous une arche. Tu es maintenant assise sur le canapé, comme espéré, pendant que je me rends vers la cuisine et y prépare du thé.
Dans deux tasses en porcelaine, je verse sur deux sachets contenant des feuilles de thé un peu d’eau chaude. Dans celle qui te sera destinée, j’y fais fondre un somnifère.
Plateau en main, je te retrouve. Tu me regardes en souriant. Pauvre Mirana, te faire du mal me met dans tous mes états. Ça ne me plaît pas, mais dehors c’est trop dangereux. Ici, tu ne cours aucun danger…
« Merci ! »
Tu prends la tasse entre tes mains, soufflant sur la fumée qui s’en élève, puis tu bois tout son contenu.
Ton regard fatigué m’observe. Une main se pose sur ton front, gémissant en voulant te lever, tes jambes lâchent et tu tombes dans mes bras
« Mirana, bienvenue chez toi… »
Mirana piégée avant de consentir, peut-être l’aurait-elle fait puisqu’elle est venue. L’amour ne pourra être réciproque. Quelle intrigue!
Ouah! J’en ai le souffle coupé. Si on pouvait s’attendre à ça. Hâte de te lire nouveau pour savoir la suite.