La politique et les écrivains

5 mins

Merci à tous ceux qui m’inspirent aujoud’hui encore plus qu’hier !!!


Pour celle-ci, je la dois à Franck pour son Pen “Problèmes mathématiques : Mr Dupont  “.

??? Y a-t-il une prise politique ou juste des mots d’une micro histoire ???
À la question que se pose depuis si longtemps l’intellectuel : doit-il s’impliquer ou observer avec détachement ? George Woodcock répond que l’écrivain a le devoir d’agir socialement et de préserver jalousement sa liberté de penser et de dire SA vérité. 

Sommes-nous des écrivains dans ce sens là ?

Sans doute que oui, toutefois cette article me laisse songeuse ou plus exactement perplexe, désolée, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas cliqué sur “J’aime”.

Et dieu enfin peut-être pas lui personnellement sait que j’apprécie ces courts articles particulièrement attrayants. 


  • Politique : quelle définition philosophique ? 

La politique en philosophie est une notion centrale. Elle provient du grec “polis”, la Cité, et “techné”, la Science : la politique se définit comme une science du gouvernement de la cité.


  • L’écrivain et la politique

GEORGE WOODCOCK  310 PAGES

Traduit de l’anglais par Claude Frappier


Image du Pen WikiPen

A la question que se pose depuis si longtemps l’intellectuel : doit-il s’impliquer ou observer avec détachement ? George Woodcock répond que l’écrivain a le devoir d’agir socialement et de préserver jalousement sa liberté de penser et de dire SA vérité.

Dans ce livre, Woodcock analyse comment de grands écrivains, militants de gauche, mettent leur art au service de la justice sociale : Proudhon, Herzen, Kropotkine, Orwell, Graham Greene, Kafka, Koestler… Il fait ressortir le contraste entre l’indéfectible foi en l’humanité qui anime toute la pensée libertaire et le défaitisme de la gauche totalitaire qui veut imposer de force, par la violence et la domination, un modèle de société limité aux rapports de forces économiques.

  • L’écrivain face au pouvoir

L’édito de Valérie Toranian, à retrouver dans le nouveau numéro de la Revue des Deux Mondes. du 20 AVRIL 2017  

Je n’ai point de sceptre, disait Voltaire, mais j’ai une plume. Face au pouvoir, l’écrivain se courbe ou se dresse. La postérité retiendra ceux qui auront fait preuve de courage et oubliera les cohortes de froussards ou d’opportunistes qui peuplent les rangs des gens de lettres, comme le rappelle ironiquement Patrick Besson.

Voltaire fut porté en triomphe au Panthéon par les hommes de la révolution de 1791 qui rendaient hommage à l’auteur du Traité sur la tolérance, au défenseur de Jean Calas ou du chevalier de La Barre. Peu importait son assiduité auprès des cours d’Europe pour chercher à s’attirer les bonnes grâces des souverains, et sa charge officielle de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi de France, qui fit de lui le courtisan appointé et reconnaissant du monarque. On lui pardonna bien volontiers car, comme le souligne Nicolas Cronk, il possédait par son style inégalable « l’arme du ridicule » et son courage fut incontestable.

« L’empereur Auguste fut le modèle parfait d’une « politique littéraire totale et réussie » : il enrôla le plus grand de tous, Virgile, non pour lui tresser des lauriers, mais pour l’inscrire définitivement dans le roman national. »

Les ambivalences de l’écrivain face au pouvoir ne sont pas uniquement celles du philosophe des Lumières. La Fontaine raillait les puissants, subissait les foudres de la censure pour ses contes licencieux, tout en encensant Louis XIV dans son discours de réception à l’Académie.

Xavier Darcos nous rappelle qu’on aurait tort de considérer que cette relation entre puissance politique et écrivain « aurait commencé au XVIIe siècle, avec le système de pension et de clientélisme » mis en place par le Roi-Soleil. Ainsi, écrit l’académicien, l’empereur Auguste fut le modèle parfait d’une « politique littéraire totale et réussie » : il enrôla le plus grand de tous, Virgile, non pour lui tresser des lauriers, mais pour l’inscrire définitivement dans le roman national comme l’homme providentiel qui allait interrompre le déclin de l’Empire romain.

Autre homme providentiel, Napoléon. La fascination qu’il exerce sur Victor Hugo marque les premières étapes de la relation de notre écrivain national avec le pouvoir, « faite d’audace et de respect, de distance et de proximité », commente Jean-Marc Hovasse. Sa résistance au coup d’État de Napoléon III, ses pamphlets, son refus de toutes les amnisties (« Quand la liberté rentrera, je rentrerai ») ont bâti la légende du poète-prophète : « être après la mort par la conscience et la pensée le dictateur moral de l’avenir ; voilà la seule ambition digne d’une âme qui n’accepte le réel que comme l’échelle de l’idéal », écrit- il au début de son exil qui durera dix-neuf ans.

« Le statut économique de l’écrivain bien souvent conditionne sa production… et son rapport au pouvoir. »

Napoléon, pourtant, se souciait de contrôler les écrivains, aussi bien les légitimistes que les libéraux. Chateaubriand, Mme de Staël, Benjamin Constant : Jean-Paul Clément décrit le rapport de chacun d’eux au pouvoir mais aussi la place qu’occupe dans leur œuvre la réflexion sur la liberté et les contre-pouvoirs.

Robert Kopp, lui, s’intéresse au nerf de la guerre : l’argent. Le statut économique de l’écrivain bien souvent conditionne sa production… et son rapport au pouvoir. « Gustave Flaubert le répète dans beaucoup de ses lettres : il n’existe que deux catégories d’auteurs, ceux qui meurent de faim et ceux qui se prostituent et produisent des feuilletons ou des vaudevilles. » Aujourd’hui, regrette l’auteur, « les bohèmes sont devenus des bourgeois et la culture de contestation est subventionnée par l’État ».

Ce n’est pas le cas de Kamel Daoud, que ses chroniques de combat publiées dans la presse algérienne inscrivent dans la grande tradition du romancier en prise avec l’expérience vive de l’histoire. Il y dresse l’inventaire « non seulement des comportements politiques, mais également de nos attitudes de journalistes, de notre rapport à la presse, du confort victimaire dans lequel se complaisent les élites de gauche. On me l’a reproché », explique-t-il dans son interview. Et d’ajouter : « Le régime, c’est nous. Il n’y a pas de dictature sans consentement. »

Comment aborder l’écrivain face au pouvoir sans revenir encore et toujours à Céline ? La polémique à son sujet est relancée avec la sortie du livre de Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour, Céline, la race, le juif (1). Était-il non seulement antisémite mais aussi un agent actif du régime nazi, comme veut le démontrer l’ouvrage ? Pour Stéphane Guégan, « aucune preuve irréfutable n’est apportée à la thèse du propagandiste stipendié et de la taupe nazie, et encore moins à l’hypothèse qu’il ait appris, dès 1942, et approuvé la “solution finale”. […] Cette sempiternelle chasse aux sorcières empêche d’admettre la part d’autonomie, de liberté imprescriptible, de la création artistique ».

« André Derval nous propose un texte inconnu de Céline qui enchantera tous les amoureux de l’écrivain. »

Pour Sébastien Lapaque, en revanche, « l’auteur de Bagatelles pour un massacre et de l’École des cadavres, deux pamphlets antisémites publiés avant que les armées du Reich nazi aient passé la Loire au printemps 1940, ne fut ni un pétainiste […] ni un fasciste […] . Il fut pire que cela : un raciste hygiéniste et eugéniste pro-nazi. D’où son mépris pour la collaboration parisienne, qu’il suspectait de boy-scoutisme et de masturbation idéologique ». Et, poursuit-il, « on ne comprend rien aux névroses antijuives – et à leurs résurgences contemporaines – si l’on n’est pas capable de distinguer leurs origines, leurs modalités et leurs effets sur les champs politique et culturel ».

Loin de toute querelle, André Derval, directeur des collections à l’Institut mémoire de l’édition contemporaine (IMEC), nous propose un texte inconnu de Céline qui enchantera tous les amoureux de l’écrivain : « une longue lettre inédite de douze pages, adressée à Roland Petit, qui comporte un synopsis d’argument de ballet relatant la politique de la France à travers les âges ». Le Secret d’État mêle l’histoire anecdotique des grandes figures « à une vision du monde empreinte de mystères, enchantée ou hantée par les complots… »

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2 Commentaires
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Jaye Mathieu
5 années il y a

Très intéressant, merci !

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