Cela n’allât pas sans peine. J’avais moi aussi entendu parler de la dévoration du mâle. Je voulais bien me sacrifier pour l’engendrement mais il n’était pas question d’y laisser ma peau. J’exigeais avant l’acte, que des boules obturatrices fussent collées solidement à l’extrémité de ses chélicères. L’idée lui déplut fortement : cela la rendait par trop vulnérable. J’insistais et elle finit par céder.
Pour l’ambiance, je lançais la nuit sur le mont chauve. Introduire un pénis humain dans les génitalia d’une araignée géante n’est pas une mince affaire. Rester en érection non plus. Certes j’adorais Manini, mais je ne l’avais jamais envisagé comme une partenaire sexuelle éventuelle.
A force de gigoter, je finis par éjaculer. Aussitôt ses huit pattes se refermèrent sur moi. Je fus frappé sur tout le corps par les boules chélicériques et elle m’emmaillota simultanément dans ses fils de soie. J’avais beau lui crier d’arrêter, elle semblait prise d’une furie irrépressible.
En fait, l’instinct maternel lui dictait de faire provision de protéines pour amener ses œufs à maturité. J’eus la sensation que cela durait un temps infini. Je revis ma vie comme dans un flash. Et puis elle me relâchât, couvert de bleus, et elle me fit jurer de ne rien révéler aux araignées mâles des environs. La rumeur devait rester une simple rumeur. Elle sélectionnait les plus courageux d’entre eux et assurait l’amélioration de l’espèce. Confirmée, elle eut mis fin à sa reproduction.
Mon sperme fut stocké dans sa spermathèque. Au passage des ovules, elle libérait quelques spermatozoïdes qui les fécondaient.
Bien sûr, le cocon rempli d’œufs, elle le déposa au fond du piano. Et avec tout son amour de mère, jour et nuit elle joua pour bercer notre descendance.
L’ARAIGNEE QUI VOULAIT DEVENIR PIANISTE – chapitre 21
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