Ce week-end là, c’était un week-end qui m’a coûté bonbon.
En effet, pour le spectacle prévu, ce vendredi soir, et ce match d’impros, au Théo Théâtre, j’étais arrivé hyper juste de mon boulot. Et je n’avais pas eu le temps de me relaxer et de me détendre. Ce que j’aime bien faire d’habitude, pour ce genre d’événements. C’était ma manière de me préparer.
Avant le Spectacle, j’ai alors, par stratégie, proposé à tous les participants quelques Carambars. Je pensais trouver là rapidement quelques sources d’inspiration, quelques blagues. Mon offre a rencontré peu de succès, aussi, je remis la grosse majorité des Carambars dans ma poche arrière.
Pendant le spectacle, j’ai sorti quelques blagues Carambar, en les développant un peu aussi, selon mon goût. Et après le spectacle, on a bu tous ensembles, les 2 équipes, l’arbitre, et quelques ami(e)s, plusieurs pots, bien sûr, juste à côté, du Théâtre. Où on était des habitués. Et puis je suis parti directement en taxi, seul, me mettre au vert, après tout ça, et suis aller me ressourcer et camper au fond des bois, dans la forêt de Dourdan, assez loin de Paris. Ou j’allais parfois, pour profiter de l’air, du calme et voir les arbres et les écureuils.
Partir loin en banlieue en taxi en plus, déjà ça coûte des sous, mais en plus sur le retour la note s’est rallongée.
J’étais tranquille, j’étais peinard le dimanche soir, avec Renaud aux oreillettes, en rentrant sur Paname et affalé dans le transilien avec aussi des violettes à la main, en train de regarder une souris caramel avec une robe verte et un beau collier blanc et jaune en pensant que je pouvais peut-être lui transmettre une ou deux graines de tournesol, ou mes fleurs lorsque ça s’est compliqué.
Trois malabars ont fait irruption dans le wagon, en se plantant autour de moi. Il y avait un malabar vert, il mâchait un chewing-gum, du genre Hulk, mais en moins sympa. Un autre qui ressemblait à un Schtroumpf, plutôt bleu donc et un normal, mais plutôt rougeaud. C’était les contrôleurs de la ligne C. Le trio infernal, bien connus dans la région et sur toute la ligne. Tous les usagers le disaient, « la ligne C, c’est assez ». Et les resquilleurs eux proclamaient, « le trio infernal, ils sont chauds. Complètement marteaux. »
Enfin bref, ces trois là, autour de moi, ils ont dits en chœur, et d’une seule voix « Billet, s’il vous plaît !». J’ai cru qu’ils allaient le refaire en canon, mais non. J’ai porté la main à ma poche arrière, j’ai senti un truc poisseux et j’ai dit « Caramba », en me figeant net.
Le Schtroumpff s’est alors excité, il s’est mis à gesticuler, frétiller et a pointé et agité sa machine à valider dans ma direction en s’écriant « Hariba, Hariba ». J’avais envie de faire « Haribo, Haribo », pour rigoler un peu. Et puis, je suis vite revenu au tragique de la situation.
Alors à la place, en fait, j’ai répondu « Aïe, Aïe, Aïe… Carambars », tout en sortant de ma poche un amas collant et poisseux de Carambars fondus, avec mon ticket noyé et englué à l’intérieur.
Leur chef a dit « Bon, bon, c’est une blague ? »
J’ai fait « Non, non, c’est pas des blagues, c’est des Carambars. Comme il a fait bien chaud aujourd’hui, et qu’en plus j’étais assis dessus, ils ont fondus. Mais il y avait aussi mon ticket avec, il y est resté. Il est là, collé à l’intérieur. Vous voyez, on voit un petit coin, là ! ». J’étais blanc comme une pastille Vichy et j’avais aussi du mal à parler, comme si j’avais plusieurs Chamalows dans la bouche. Je risquais là, l’amende.
Le chef des contrôleurs m’a dit, « vous, vous n’avez pas l’air d’être une crème, ni une tête brûlée, d’ailleurs, mais on va être obligé de vous mettre une praline… Une prune quoi ! ». Le Schtroumpf s’est alors exécuté, illico presto, et il a rédigé mon PV. J’ai payé la note avant qu’elle augmente et j’avais les boules, cocos, je me sentais tout guimauve, aussi je me suis dis là, faut que je Stoptou.
Pendant que Hulk machonnait de la réglisse, j’ai songé :
“la prochaine fois donc je dirai donc non aux Carambars et je dirai peut-être oui, aux fraises… tagadas… Tsoin-tsoin !”
Marco O’ Chapeau le 5 mai 2023
Un week-end sans la trève des confiseurs et bien sucré ! Une délectation et un texte à consommer sans modération.
Très drôle et gourmand, bravo Marco :-)!
Merci @Cora Line et @SevKerguelen. Bon Week-End 🙂