Posée là, tel un bonhomme de neige abandonné aux rayons éclatants de l’astre suprême, je sue à grosses gouttelettes…Mon tee-shirt blanc s’imbibe de cette humidité et se plaque à ma poitrine telle une peau de serpent prête à muer. Mes longs cheveux fins ressemblent de plus en plus à des algues échoués sur la plage…sans le sable, sans la mer. Je devrais chercher une ombre salvatrice. Mes jambes aussi flasques que des nouilles bien cuites, je reste pourtant allongée sur l’herbe encore verte…verte ?Plus pour très longtemps si la chaleur saharienne perdure !
Au bout de quelques heures exposée ainsi à l’ardeur piquante d’Helios, je fonds et me liquéfie, mon essence même s’infiltre dans les profondeurs de notre Terre. Mon corps n’existe plus, je ne suis que gouttelettes ruisselant vers des lacs souterrains inconnus où la fraîcheur des âmes perdues m’enveloppent, m’offrant leurs connaissances ancestrales. Je me laisse porter par le flot de leurs chants et la douceur des vagues de leurs caresses fantômatiques…