Xénova Chapitre 5

9 mins

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La distribution

Ils traversèrent plusieurs pièces et descendirent l’escalier.
    – Au fait, où va-t-on ? demanda Hugo.
    – Oh, je ne sais pas, répondit Luna. Où préfères-tu aller ?
    Hugo réfléchit mais il n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit, car une voix retentit dans le hall :
    – Ah, mes enfants je vous cherchais !
    Ils se retournèrent et aperçurent le roi qui venait de sortir d’une des pièces du bas.
    – Papa ! s’exclama Luna. Tu as bien travaillé ?
    – Oui, oui, j’ai du organiser de petites choses de dernières minutes, répondit-il, l’air fatigué. Hugo, ta cérémonie aura lieu la veille de la rentrée, c’est-à-dire dans trois jours.
    – Ma cérémonie ? répéta Hugo.
    – Oui. Tu vas entrer à l’école magique du Pommier d’Or, il te faut donc un objet magique.
    – Et, la cérémonie est obligatoire ? demanda Hugo avec inquiétude.
    Il n’avait pas envie qu’une grande cérémonie officielle soit organisée pour lui, ni que tout le royaume soit invité pour le regarder entrer en possession d’un objet magique.
    – Oui, dit le roi. Toute personne qui va posséder un objet magique est obligée de faire la cérémonie et de gravir le volcan jusqu’au cratère en compagnie de tout le royaume.
    – Bon, d’accord, dit Hugo résigné.
    – Très bien, très bien ! s’exclama le roi en faisant un grand geste de la main. Je vous laisse, je dois continuer les préparatifs.
    Il retourna dans une des pièces et ferma la porte.
    – Allez, ne fais pas cette tête ! dit Luna en posa sa main sur l’épaule d’Hugo pour le réconforter. Ça va bien se passer, tu verras ! On va faire la fête !
    – Oui, si tu le dis. Mais tous ces gens vont être là, autour de moi, à me poser des questions sur ma planète, et je n’en ai pas vraiment envie.
    – Ce ne sera que le temps d’un après-midi ! répondit Luna, moitié exaspérée, moitié compatissante. On va bien s’amuser ! Et si jamais quelqu’un t’embête, je m’en occuperai !
    Hugo eut un sourire.
    – Tu as raison, dit-il en se redressant. Allons dehors profiter. Après tout, ça ne peut pas être si difficile que ça !
    Ils passèrent le reste de l’après-midi dehors, à s’amuser. Ils ne rentrèrent que après que le soleil se soit couché et qu’ils ne pouvaient pas y voir plus loin que leurs pieds. Ils marchaient sur le chemin du château, quand Hugo rompit le silence :
    – Au fait, est-ce qu’on a besoin de fournitures pour l’école ? demanda-t-il.
    – Ah, oui, répondit Luna. Nous avons une bibliothèque dans le château. Elle est immense, tu verras. Tous les enfants du village viennent y prendre les livres dont ils ont besoin avant la rentrée. On ira chercher les nôtres bientôt.
    Ils ne virent pas le roi de toute la soirée. Bruno, le cuisinier les informa que le roi avait beaucoup de travail. Ils mangèrent donc seuls et finirent par se coucher.

Le jour suivant, le roi ne sortit pas non plus de son bureau. Il y passait ses journées et ses nuits. Hugo se sentait mal. C’était de sa faute si le roi avait autant de travail. Il devait organiser sa cérémonie de toute urgence, et était donc surchargé de travail. Luna comprit très vite le malaise d’Hugo et le rassura :

    – Tu sais, mon père s’enferme souvent dans son bureau pendant quelques jours à cause du travail, lui dit-elle un après-midi. En ce moment, c’est peut-être pour toi, mais même si tu n’avais pas étais là, il aurait eu beaucoup de travail avant la rentrée et aurait quand même passé ses journées enfermé dans son bureau.
    Hugo se détendit un peu. Ils marchaient à travers le hall pour sortir s’amuser après avoir mangé un excellent repas. Ils avaient presque atteint la porte quand Luna lui pris le bras pour l’empêcher d’avancer.
    – Attends !
    – Que se passe-t-il ? demanda Hugo.
    Luna pointa quelque chose du doigts, sur le mur à leur droite. Entre deux portes, il y avait un grand panneau où étaient affichés des petits papiers. Un papier rouge brillait plus que les autres. Luna s’approcha, entraînant Hugo par le poignet.
    – Que se passe-t-il ? répéta Hugo.
    – Sur ce tableau sont affichées toutes les nouvelles informations du royaume, répondit Luna. Et quand une note brille, c’est qu’elle vient juste d’être affichée.
    Ils s’approchèrent tous les deux pour lire la nouvelle information :

La distribution des livres pour tous les nouveaux élèves de l’école du Pommier d’Or se fera Lundi 29 août à 16h30 à la Bibliothèque Royale en compagnie du roi, des bibliothécaires et des gardes.

    – Mais c’est aujourd’hui ! s’exclama Hugo.
    Luna regarda sa montre.
    – Il n’est que 14h30, dit-elle. On a encore un peu de temps.
    Ils allèrent s’amuser près du Grand Chêne, là où ils rencontrèrent à nouveau Léa, la fille de l’air qu’ils avaient rencontrée quelques jours auparavant. Elle surgit d’un chemin qui sortait de la forêt comme la dernière fois, et fit à nouveau sursauter à Hugo. Luna devait avoir l’habitude car elle n’eut pas l’air surprise et Léa passa le reste de l’après-midi avec eux. A 16h20 Luna regarda sa montre.
    – Il faudrait qu’on y aille si on veut être à l’heure pour la distribution des livres, dit-elle.
    Ils se mirent donc en route. Lorsqu’ils arrivèrent devant le château, une foule immense se pressait devant les portes et ils eurent du mal à se faufiler. Ils finirent, résignés, par se mettre dans la foule pour entrer dans le château en même temps que tout le monde. Léa alla retrouver un ami qu’elle avait aperçu plus loin au milieu des gens. Quelques uns tournaient la tête vers eux, mais Hugo ne savait pas si c’était à cause de lui car il était inconnu ou de Luna car elle était la princesse, et semblait connaître toutes les personnes qui habitaient dans le royaume. Un peu plus loin devant eux, un groupe de jeunes qui devaient avoir à peu près leur âge chuchotaient en les regardant. Ils semblaient en grande discussion avec une fille, qui n’avait pas l’air très contente. Hugo avait l’impression que les autres essayaient de la convaincre de faire une chose dont elle n’avait pas envie. Elle finit par lever les yeux au ciel et hocha la tête, en signe d’acceptation. Puis soudain, sans prévenir, elle se détacha du groupe et se dirigea droit sur Hugo. Tout le groupe la suivie, en exaltation. Elle s’arrêta devant lui et ne dit rien. Elle avait les cheveux blonds vénitien, mais ils étaient beaucoup moins blonds que ceux de Luna. Ils étaient assez long et ondulés. Elle avait les yeux verts, et faisaient à peu près la même taille que Luna. Les autres lui donnèrent des coups de coudes en lui lançant des « Allez, vas-y ! ». Elle soupira, puis elle s’avança d’un pas.
    – Euh…commença-t-elle.
    Les autres faisaient tellement de bruit pour l’encourager à parler qu’ils énervaient Hugo. Si elle n’avait pas envie de parler, qu’ils la laisse tranquille ! Il était sur le point de le leur dire, quand Luna intervint.
    – Que se passe-t-il Héloïse ? demanda-telle.
    La jeune fille se tourna vers elle.
    – Je…dit-elle en jetant un coup d’œil à ses amis. Je voulais poser quelques questions à… à ton ami.
    Elle désigna Hugo d’un signe de tête.
    – Ah, dit Luna en fronçant les sourcils. Vas-y.
    Héloïse se retourna vers Hugo. Elle avait l’air mal à l’aise.
    – Tu… tu viens bien de la Terre ? lui demanda-t-elle en fixant le sol.
    Hugo s’était attendu à des questions, mais tous les autres du groupe attendaient sa réponse, et tous ses yeux braqués sur lui étaient agaçant.
    – Oui, répondit-il avec mauvaise humeur.
    Il se rendit compte qu’il avait répondu désagréablement, et il allait dire quelque chose pour se rattraper, mais avant qu’il ait pu ouvrir la bouche, Luna parla.
    – Bon écoutez, dit-elle en regardant tout le groupe. Ce n’est vraiment pas le moment d’interroger Hugo. On est là pour la distribution des livres, et ce n’est pas très agréable pour lui d’être interrogé devant tout le monde. Vous lui avez demandé si il en avait envie ?
    Tout le groupe la regardait avec des yeux ronds, et Héloïse parut encore plus mal à l’aise. Puis, ils s’écartèrent lentement en marmonnant des reproches.
    – Oh ça va, quelle rabat-joie…
    – Elle lui a déjà parlé, elle connaît sûrement tout de son monde.
    – Elle a dû se précipiter sur lui pour lui poser toutes ces questions…
    Hugo se tourna vers Luna. Il n’arrivait pas à croire qu’il était débarrassé de tout ces curieux si rapidement.
    – Merci, dit-il. Tu viens de m’épargner un interrogatoire désagréable.
    – De rien ! lui répondit Luna en souriant.
    Elle fronça à nouveau les sourcils.
    – Par contre c’est bizarre, Héloïse n’est pas du genre à poser des questions comme ça. Je pense que ce sont les autres qui l’ont obligée. D’habitude, elle est très gentille. Tu as remarqué comme elle était mal à l’aise ?
    – Oui, j’ai vu, répondit Hugo. Elle n’avait pas vraiment l’air d’avoir envie de me poser des questions devant tout le monde.
    – Alors c’est bien cela, conclut Luna satisfaite.
    Les portes s’ouvrirent et la foule commença à entrer. Plusieurs gardes géraient les opérations et faisaient entrer les gens petit à petit, en leur indiquant vers où se diriger.
Hugo et Luna attendirent patiemment leur tour pour entrer dans le château.
    – Il y a beaucoup de monde, commenta Hugo.
    – Oui, d’habitude pendant ce jour-là, mon père m’envoie dans ma chambre, dit Luna. Il ne veut pas que je le dérange et que je vienne voir ce qu’il se passe. Mais aujourd’hui, j’y participe ! s’exclama-t-elle toute réjouie.
    Ils se rapprochaient de plus en plus des grandes portes restées ouvertes pour l’évènement. Enfin, ce fut à leur tour. Un garde fit avancer un couple et leur enfant, puis se tourna vers eux. Il était petit et avait une moustache et des cheveux grisonnants. Il portait un uniforme, et un casque. Sur sa poitrine, on pouvait lire « William ».
    – Princesse Luna ! s’exclama-t-il. Vous auriez dû passer devant tout le monde !
    – Oh, ce n’est pas grave, je peux attendre comme tous les autres, répondit Luna en haussant les épaules.
    – Bien, reprit le garde. Alors voici votre numéro.
    Il regarda sa liste et tendit un petit ticket à Luna où le  numéro 583 était inscrit. Le garde regarda Hugo.
    – Comment vous appelez vous ? demanda-t-il.
    – Hugo Dumas.
    – Oh, oui bien sûr.
    Le garde le fixa quelques instants, puis lui tendit aussi un ticket, avec le numéro 584 inscrit dessus.
    – Vous pouvez y aller, dit-il. Allez voir un de mes collègues, là-bas. Ils s’occupent de vous dire quels livres il vous faudra en fonction de votre numéro.
    – D’accord, merci beaucoup, répondit Luna.
    Ils passèrent enfin les portes. A l’intérieur, la foule paraissait moins dense en raison de l’immensité du hall. Ils cherchèrent un garde et en aperçurent un dans un coin, au pied du grand escalier. Il était seul, Hugo et Luna se dirigèrent donc vers lui.
    – Bonjour, dit-il avec un sourire.
    Il était grand et avait les cheveux noirs attachés en queue de cheval. Sur sa poitrine était épinglé «  Lionel ».
    – Bonjour, répondit Luna. Voici nos tickets.
    Ils tendirent leurs tickets et Lionel regarda sa liste. Puis ils leur tendirent un petit parchemin à chacun sur lequel était écrit la liste des livres dont ils avaient besoin.
    – Montez le grand escalier et tournez à droite, puis…
    Il s’interrompit.
    – Suis-je bête ! Princesse Luna, vous connaissez le chemin n’est-ce pas ?
    – Oui, répondit Luna dans un sourire.
    – Dans ce cas, je vous laisse y aller, dit Lionel en souriant et en s’inclinant.
    Hugo regarda sa liste de livres :

Première année                                             Hugo DUMAS
Liste de livres :

– Histoire de Xénova du 17ème siècle à aujourd’hui 1ère année
– Comment reconnaître et soigner les blessures magiques 1ère année
– Les humains: différences et ressemblances 1ère année
– Les objets magiques : comment s’en servir et les contrôler 1ère année
– Créatures xénoviennes :  mode de vie et habitat
– Reconnaître et identifier les plantes xénoviennes 1ère année

Avec mes salutations distinguées,

Tarpeia Ariane Dolos

Directrice

Ils se dirigèrent vers l’escalier et Hugo jeta un coup d’œil à la liste de Luna et fut surpris d’y lire : Luna Murealte. Il n’avait jamais imaginé le nom de famille de Luna et ne lui avait jamais demandé non plus.
    – Ton nom de famille est Murealte ? demanda-t-il.
    – Oui, répondit Luna. Mon père s’appelle Rick Murealte. Tu ne le savais pas ?
    – J’avoue que je ne me suis jamais posé la question. Mais maintenant que tu le dis c’est logique. Tout le monde a un nom et un prénom.
    Ils arrivèrent dans le long couloir où se trouvaient leurs chambres mais au lieu d’aller tout droit, Luna l’entraîna à droite, vers le petit escalier qu’Hugo avait aperçu à son arrivée.
    – Qu’y a-t-il en haut ? demanda Hugo.
    – Oh, pleins d’autres pièces, dit Luna. Et il y a encore d’autres étages.
    Cet escalier avait l’air plus ancien que le bas du château, et il montait en colimaçon. Ils arrivèrent dans une grande pièce en désordre. De grandes armoires étaient par terre, leurs vitres brisées. Elles paraissaient anciennes et avaient de magnifiques armoiries. Les livres qui s’y trouvaient étaient étalés près d’elles, souvent déchirés. Des tables en bois et des chaises étaient également renversées. Il y avait des lampes cassées, une montagne de papier journaux vers la droite de la pièce. Une table de chevet miraculeusement restée debout se trouvait dans le coin droite de la pièce. Les murs étaient en pierre, et avaient  l’air très vieux. Sur le mur de gauche se trouvait une fenêtre, mais elle était masquée par un rideau bleu déchiré par endroit, ce qui rendait la pièce sombre. Au fond, il y avait une magnifique porte en bois qui était en contraste avec le reste de la pièce. Hugo se demanda à quoi servait cette pièce, puis il se dirigea vers la porte en bois.
    – Je t’expliquerai plus tard l’usage de cette pièce, dit Luna comme si elle avait lu dans ses pensées. Pour l’instant, allons à la bibliothèque.
    Ils franchirent la porte et débouchèrent à nouveau dans un long couloir éclairé grâce à de petites lampes accrochées à intervalles régulier au mur beige. En face d’eux se tenait une bibliothèque ouverte, dépourvue de porte. Le couloir passait devant et continuait à gauche et à droite en s’enfonçant dans les profondeurs du château. La foule se tenait dans le couloir en attendant de pouvoir y accéder pendant qu’un autre garde filtrait l’entrée. Hugo et Luna se mirent encore une fois dans la foule et attendirent leur tour.
Enfin, ils entrèrent dans la bibliothèque.

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