Le soir était encore tout jeune sur Cotonou quand Antoine se décida, comme à l’accoutumé, de sortir de son modeste abri afin d’aller noyer ses nombreux problèmes dans les rues en terre battue de son quartier. C’était un soir de samedi où les rues étaient bondées de jeunes gens pour qui le weekend était le moment idéal pour se pavaner qui pour plaire, qui pour déstresser.
Habitué à faire seul quelques centaines de mètres sur un trajet routinier avant d’aller se poser une heure sur un banc public qui n’en était pas vraiment un, il profitait de ce calme funeste pour repenser à sa vie. Mais ce samedi là, le destin avait décidé que les choses ne se passeraient pas comme d’habitude.
Ayant décider d’emprunter un autre chemin à la recherche de son calme trajet habituel, Antoine vit au loin une silhouette au courbe exceptionnelle sortir d’une des nombreuses ruelles qui donnaient sur cette voie. D’un pas pressé, il essaya de la rattraper pour y poser un visage. C’est ainsi que le destin décida de lui offrir un coup de pouce quand une légère brise laissa s’enfuir de ses épaules, le foulard qu’elle y avait posé pour venir recouvrir le visage aussi bien curieux qu’enchanté d’un Antoine qui n’en demandait certainement pas autant. Ce fut le moment pour lui de lui adresser quelques mots en ayant une raison plus que valable.
Quelques mots… C’était beaucoup trop quand enfin il se retrouva devant Angélique qui s’était retournée cherchant à rattraper son foulard qui partait au loin. Dix secondes passèrent sans qu’il ne puisse décoller ses lèvres pour laisser s’échapper tout ce qu’il pouvait penser d’elle. Quelque chose venant de transpercer son cœur telle une flèche de Cupidon; tel un coup de foudre.