Scott Hamilton fait partie de la société élitiste, celle des grands noms qui font le monde. Il travaille pour l’O.M.P.U, l’organisation mondiale des pays unis créée en 2090 après la grande débâcle, comme l’appelle les anciens. Cette organisation qui chapeaute le monde regroupe tous les pays dit “civilisés” et fait office de gouvernement au-dessus des gouvernements.
Alors qu’il se dirige vers son bureau, sa secrétaire l’interpelle en lui remettant un mémo.
“J’ai reçu ceci pour vous, cela vient directement d’en haut” Dit-elle en levant les yeux au ciel comme pour montrer à Scott où se trouvait le bureau du président Levinson.
Scott prit ce mémo d’un air interrogatif. Que lui voulait le président ? Il travaillait au département de la santé en tant que directeur et il n’avait jamais eu affaire à Mr Levinson, il ne l’avait d’ailleurs jamais rencontré.
Enfin dans son bureau, il ouvrit l’enveloppe mystère et fût surpris de son contenu. En effet, il était convié à une réunion d’urgence à 18h. Mille questions lui vinrent en tête, mais aucune réponse. Il fallait qu’il prévienne Maggy, son épouse qu’il serait très en retard et de l’excuser auprès de ses beaux-parents qui venaient dîner à la maison ce soir.
“Tu es sûre que tout va bien ? Scott, tu m’as l’air préoccupé.” Demanda Maggy inquiète.
“Non, ne t’inquiète pas ma chérie. C’est juste que c’est la première fois que je vais rencontrer notre président et cela me rend nerveux, c’est tout. Embrasse les enfants de ma part.”
“Pas de soucis. Je t’aime Scott”
“Moi aussi je t’aime”
Quelques minutes après avoir parlé à son épouse, Peter Krauss, le sous-directeur du département santé déboula dans son bureau, au grand dam de sa secrétaire.
“C’est vrai ce qui se dit ?” Lui demanda fébrilement Peter.
“C’est-à-dire ?”
” Oh ! Arrête, pas de ça entre nous Scott. Tu sais très bien de quoi je parle.”
Scott et Peter se connaissaient depuis plusieurs années. Leur famille respective faisait partie du gotha.
“Si tu parles de la réunion qui aura lieu aujourd’hui et bien oui, je vais rencontrer notre président.” Déclara-t-il fièrement avec un sourire de satisfaction au coin des lèvres.
“Les nouvelles vont vites dis-mois.” Ajouta-t-il.
“Tu en as de la chance. Je t’envie.” Lui dit Peter en repartant vaquer à ses occupations.
L’heure fatidique s’approchait, déjà dix-sept heures. Scott faisait les cents pas dans son bureau. Dix-sept heures trente, il était temps pour lui de se diriger vers la salle de réunion. Une salle mythique pour Scott, en effet, toutes les grandes décisions du monde se sont prises dans cette salle.
Tout le gratin était là, les généraux, les chefs d’état du monde entier, Scott était impressionné de voir tout ce monde réuni au même endroit. La foule entra dans cette grande salle parée de nombreux drapeaux représentant chaque pays faisant parties de l’O.M.P.U. Chacun gagnait sa place dans un brouhaha indescriptible dû au mélange de langues étrangères. Heureusement qu’il existait aujourd’hui les traducteurs instantanés, il y avait longtemps que les cours de langues avaient été supprimés du programme scolaire à cause de cette invention. Les hologrammes des chefs d’état absents commençaient à apparaître à leur place respective. La réunion allait commencer, le président se dirigeait vers le pupitre.
“Bonsoir à tous. Je voudrais tout d’abord vous remercier pour votre présence à cette réunion exceptionnelle. L’heure est grave ! Nos experts nous ont fait part de leurs inquiétudes quant à la surpopulation mondiale.” Le président Levinson observa la salle avant de continuer.
“La terre s’épuise petit à petit. Les réserves commencent à diminuer fortement. Nous vivons à crédit depuis trop longtemps.”
Scott comprenait l’urgence, la pollution grandissait dans les villes, la nourriture issue de l’agriculture traditionnelle se faisait de plus en plus rare. Il y avait longtemps que les scientifiques avaient remplacé les agriculteurs, les pêcheurs et les éleveurs avec la production de nourriture issu de grands laboratoires. Son grand-père lui disait souvent qu’on ne bouffait que de la merde et il avait raison.
“Des décisions doivent être prises, tout comme elles ont été prises à la formation de ce gouvernement mondial. Souvenez-vous, nos grand-parents l’appelaient la grande débâcle. Rappelons-nous de ce jour qui a failli anéantir l’espèce humaine.”
La grande débâcle, l’année de l’astéroïde. Aucun gouvernement n’arrivait pas à s’accorder sur ce qu’il fallait faire pour sauver l’humanité. Chacun se la jouait perso, au grand dam de la population mondiale qui demandait une solution, qui demandait simplement qu’on les sauve.
“Nous devrons prendre encore aujourd’hui, une grande décision. Une décision qui sauvera l’espèce humaine de l’extinction. Je veux parler du protocole boîte de Pandore.”
Scott n’en croyait pas ses oreilles. Il avait travaillé sur ce protocole avec de nombreux experts de la santé, virologues et épidémiologistes du monde entier. Jamais il n’avait pensé qu’il serait utilisé un jour. Il comprenait mieux sa présence à cette réunion d’urgence.
“Mais qui de mieux placé que le créateur de ce protocole peut vous expliquer en quoi consiste celui-ci. J’invite Mr Scott Hamilton à venir me rejoindre.”
Scott se leva de son siège fébrilement, il n’aimait pas trop parler devant un public, c’était un bureaucrate pur jus. Il n’entendait pas les applaudissements qu’ils l’accompagnaient tout au long de son chemin vers le devant de la scène. Non, il n’entendait que les battements forts de son coeur !
“Je vous en prie, nous vous écoutons Mr Hamilton.” Lui dit le président en lui présentant le pupitre. Heureusement pour Scott la forte lumière l’empêchait de voir le monde devant lui. Ce qu’il le rassura un peu.
” Bonsoir à tous. Dit-il timidement. “Nous avons travaillé sur ce protocole avec de nombreux experts. Tous s’accorde à dire que la solution à la surpopulation mondiale serait une pandémie contrôlée.” Scott prit une profonde respiration avant de continuer.
“L’apparition d’une maladie respiratoire virulente dans une zone à forte densité de population comme la Chine et le Sud-Est asiatique favoriseraient la propagation du virus, augmentant de la sorte, les chances de mutation susceptible de provoquer une pandémie mondiale.” Il sentait la sueur ruisseler dans son dos, était-ce le trac ou bien la peur ?
“Il faudrait des semaines aux laboratoire publics pour trouver un vaccin. Evidemment, nous sommes en possession de ce vaccin. Ce laps de temps verrait se multiplier le nombre de foyer dans le monde. Des touristes ne présentant aucun symptômes propageraient ce virus sur d’autres continents.” Scott était conscient que ce qu’il disait était horrible, une solution finale pensa-t-il ? Il pouvait apercevoir devant lui des chefs d’état acquiescer à ce protocole de la mort. Cette déshumanisation des états lui glaçait le sang. Il se racla la gorge et continua.
“Nous sommes conscients que cela entraînera des pertes économiques, mais d’après nos calculs, une bonne année suffira à se remettre à flot avec le financement de la banque mondiale. Nos experts confirment qu’un tiers de la population mondiale mourra de cette affection.”
Un tonnerre d’applaudissement déchira le came de la salle. Scott ne comprenait pas, il s’en voulait. Le président Levinson avait vu le mal être de Scott, il s’approcha et lui dit au creux de l’oreille:
“Ne vous inquiétez pas Mr Hamilton, cette pandémie est un mal pour un bien !”
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