Bruits étranges (2)
Au petit matin, toute la famille se réunit autour de la table du salon pour prendre le petit déjeuner. Croissants, pains au chocolat, muffins, chocolat chaud et jus d’orange étaient posés sur la table. Amélie n’était pas affamée et toucha difficilement à son petit-déjeuner. Au fond, elle n’avait qu’une envie : retourner se coucher et rattraper sa nuit! Mais elle savait que ce n’était absolument pas possible. Ses parents étaient étonnés de la voir dans cet état. Elle eut d’ailleurs droit à de nombreuses questions sur son apparence et son attitude. La barbe! Elle voulait juste qu’on la laisse tranquille! C’était pas si compliqué ! Elle aurait tellement voulu leur coudre la bouche le temps de bien se réveiller et de partir à l’école. Une fois la moitié d’un croissant avalé, Amélie fila se préparer dans la salle de bain pendant que ses parents débarrassaient tranquillement la table. Monique et Lucien, ses parents, avaient constaté, en se levant, que la porte de la cave était restée ouverte. Ils l’avaient refermée aussitôt mais avec difficulté. Après cinq minutes passées dans la salle de bain, la jeune fille sortit à toute vitesse. Elle prit son sac, mit son manteau et se dirigea vers la porte. Sa mère s’avança vers elle et lui souhaita bon courage pour sa journée, en n’oubliant pas de lui rappeler de travailler avec sérieux, bien évidemment.
Un bisou humide déposé sur son front et Amélie put enfin se mettre en route. La journée passa très vite, même si elle sembla fort longue pour Amélie. Une fois rentrée, elle s’écroula sur le canapé pour se reposer un peu. Le contrôle s’était bien passé et elle était plutôt satisfaite d’elle-même. Elle se dit alors qu’elle avait bien mérité de se reposer et de prendre du bon temps. Lucien la rejoignit et commença à blablater avec elle de tout et de rien. Amélie en profita pour lui raconter sa mésaventure de la nuit dernière. Son père fut étonné et ne comprit pas ce qui avait bien pu se passer avec cette porte. Il l’avait repeinte dernièrement et il avait aussi vérifié le verrou. Est-ce que sa fille était complètement consciente cette nuit-là? Difficile à dire pour lui. Mais il lui promit de vérifier. Et le vent frais venant de la cave alors lui demanda-t-elle ? Seulement un courant d’air ! Il lui répondit que c’était bien pour cela qu’il fallait que la porte soit bien fermée. Surtout qu’il avait entreposé tous ses outils au sous-sol et que ça pouvait être dangereux si on ne faisait pas attention. La discussion s’arrêta sur ce point et chacun alla vers une direction opposée. La nuit arriva enfin et toute la petite famille était prête à aller se coucher. Amélie avait attendu ce moment toute la journée. Pour cette occasion, elle avait préparé une grande bouteille d’eau pour être sûre de ne pas avoir besoin de se lever durant la nuit. Elle s’installa confortablement dans son lit et laissa le sommeil venir à elle. Elle réussit à dormir sans interruption jusqu’à trois heures du matin, où elle fut réveillée par un bruit venant de la cuisine. Elle était persuadée que c’était à cause de cette foutue porte. Certainement qu’elle s’était rouverte. Elle mit la couverture sur sa tête et essaya de se rendormir, mais le bruit venant de la cuisine l’en empêcha. Agacée une nouvelle fois, elle sortit de son lit en quatrième vitesse et se dirigea vers la cuisine. Elle ne fut pas étonnée de voir la porte de la cave ouverte. Elle la ferma et mit une chaise devant pour être sûre qu’elle ne rouvre pas de nouveau. Elle retourna se coucher, commença à trouver le sommeil peu à peu, jusqu’à ce qu’elle entendit un “badaboum” venant de la cuisine. Elle se leva encore et partit voir ce qu’il se passait. Surprise! La chaise était tombée par terre et la porte de la cave était bien sûr ouverte…Amélie fut pétrifiée l’espace d’un instant. Mais que pouvait-elle avoir cette foutue porte? La jeune fille se plaça devant le vieil escalier en bois et sentit le même vent froid que la nuit dernière. Brrrrrr! Ça faisait froid dans le dos ! Elle laissa tomber une fois encore et retourna se coucher sans refermer quoi que ce soit.
Ses yeux eurent du mal à se fermer et toute la nuit elle entendit les mêmes bruits. Effrayée, elle se réfugie sous sa couette et attendit avec impatience le lever du soleil.