Voyage au cœur de l’enfer (3)
Impossible de se lever ce matin-là pour Amélie. Elle était toujours cloîtrée sous sa couette depuis maintenant des heures et des heures. Ses parents furent surpris de ne pas la voir au petit-déjeuner. Inquiète, Monique se leva et se dirigea vers la chambre de sa fille. Elle s’assit sur le bord du lit et mit sa main sur la couette. Amélie fut saisie et sortie immédiatement de sa cachette. La jeune fille expliqua à sa mère qu’elle avait vécu une nouvelle nuit agitée à cause de la porte du sous-sol. Monique prit sa fille dans ses bras pour apaiser ses craintes. Elle en parla aussitôt à son mari, qui passa son après-midi de congé à vérifier la porte sous tous les angles afin qu’elle ne fasse plus des siennes. Une fois cela fait, le père s’empressa d’aller dire à sa fille que tout allait rentrer dans l’ordre et qu’elle n’avait plus à se faire le moindre souci. La nuit arriva et Amélie commença à paniquer au moment du coucher. Elle était tellement épuisée et ne voulait qu’une seule chose: dormir très profondément. Elle réussit à dormir durant plusieurs heures jusqu’à ce qu’elle entende de nouveau le grincement terrifiant de la porte du sous-sol. Cette fois-ci, c’en était trop! Elle se leva toute tremblante et alla à la cuisine où elle trouva, sans grand étonnement, la porte de la cave ouverte avec toujours ce vent glacial. Elle était affolée et n’en pouvait plus de cette situation. Amélie se dit alors que le problème ne pouvait absolument pas venir de la porte mais bien du sous-sol. Peut-être y avait-il quelque chose en dessous. Depuis toute petite, ses parents lui avaient toujours défendu de descendre cet escalier. Elle s’était même demandée à quoi pouvait servir cet endroit car ses parents n’y déposaient jamais rien à cause de la soit disante humidité. Ils lui avaient même fait croire, étant jeune, qu’il y avait un monstre tout en bas qui serait capable de lui dévorer les doigts de pieds si elle tentait de s’y rendre. Ce fut même surprenant pour elle d’installer un verrou à la porte d’une cave. Peut-être y cachaient-ils quelque chose d’épouvantable? Beaucoup d’interrogations et si peu de réponses….Elle prit donc son courage à deux mains et décida de descendre le fameux escalier en bois tout branlant, qui donnait l’impression qu’il allait bientôt s’écrouler. Elle descendit les marches quatre à quatre tout en retenant sa respiration. Une fois en bas, et constatant qu’elle ne voyait absolument rien, elle se dit qu’elle avait manqué de vigilance en oubliant de prendre une lampe torche. Quelle bécasse! Encore et encore! Elle s’apprêtait à remonter lorsqu’elle vit une étrange lumière au loin. Tiens! C’est bizarre se dit-elle. Elle avança vers cette étrange lumière. Elle s’y approcha de plus en plus. Plus que quelques pas. Elle était presque arrivée, mais sans faire attention, elle trébucha sur quelque chose et se tordit la cheville. La douleur était si intense! Elle cria de toutes ses forces pour que quelqu’un puisse venir l’aider mais personne ne vint à son secours. Tout à coup, elle entendit une porte claquée. Mince! La porte du sous-sol venait de se refermer. Amélie savait parfaitement qu’il était impossible de l’ouvrir de l’intérieur. Malheur! Qu’est-ce qu’elle allait pouvoir bien faire? Elle était perdue, paniquée. Soudainement, elle sentit une main posée sur son épaule. Elle se leva sur-le-champ et se retourna. Elle ne voyait rien, rien du tout, hormis cette petite lumière qu’elle avait vu quelques minutes plus tôt. Elle avança vers elle en marchant difficilement. Une fois devant, elle essaya de la toucher et se figea en un instant. Elle plaça sa main au niveau de sa blessure et s’effondra sur le sol. Comment cette balle avait-elle bien pu l’atteindre? Que s’était-il passé? Le monde semblait s’éteindre peu à peu. Tous ses souvenirs commençaient à disparaître. Durant ces derniers instants, elle pensa très fort à ses parents, à tous ces bons moments qu’ils avaient passés tous ensemble. Pourquoi tout devrait s’arrêter maintenant? Qu’avait-elle fait pour mériter ça? Amélie avait tant de projets à réaliser, une vie à vivre et des parents à rendre fiers. Ses yeux se fermaient lentement, très lentement, comme si le sommeil essayait de la gagner progressivement pour un très long repos. La vie s’arrêtait pour elle mais celle de ses parents devait continuer.