Un terrible jour (4)
Cet après-midi de novembre était bien triste. Le soleil avait décidé de rester cacher et les nuages dominaient le ciel. Les feuilles des arbres commençaient à tomber depuis quelque temps déjà et les animaux ne semblaient pas vouloir montrer le bout de leur nez. Dans cet endroit en particulier, tout était si paisible. Plusieurs personnes vêtues de noir étaient réunies et tenaient solidement un bouquet de fleurs dans leurs mains. Ces personnes semblaient si peinées et plongées dans une autre réalité. Si on s’avançait peu à peu, on pouvait voir un cercueil qui venait d’être placé dans un trou béant. Ces gens jetèrent chacun leur tour leur bouquet en versant des larmes de tristesse. Parmi ces gens, on pouvait reconnaître Monique et Lucien Brintignol. Ils étaient au premier rang et dominaient la foule. Ils étaient connus en ville. Lucien travaillait depuis des années chez Afstroom, une usine spécialisée dans la fabrication de médicaments. Il était apprécié et énormément estimé par ses supérieurs. Son épouse travaillait quant à elle dans une boutique de couture depuis dix ans. Elle raccommodait toutes sortes de vêtements afin de leur donner une seconde vie. Elle était également fort appréciée. Monique comptait d’ailleurs sur sa fille pour reprendre la boutique, mais malheureusement le destin en avait décidé autrement. Lucien avait tenté de faire un discours, mais le chagrin l’en avait empêché. Comment trouver le courage? Toute la famille était si effondrée et personne n’arrivait à croire ce qui s’était passé. D’ailleurs, personne ne savait véritablement ce qui s’était passé dans cette cave obscure. Les pompiers avaient retrouvé la jeune fille en sang avec une balle dans la poitrine. Elle avait perdu beaucoup de sang et sa mort était un mystère. Qui aurait bien pu faire ça? Rien n’avait été forcé, tout était en ordre, les parents n’avaient rien entendu. Comment cela était possible? Monique et Lucien avaient été interrogés et mis en garde à vue sur-le-champ. La police n’en avait pas tiré grand chose. C’était des gens respectables avec un casier judiciaire vierge. Ils aimaient leur fille du plus profond de leur cœur et n’auraient jamais pu lui faire le moindre mal. Mais les policiers ne pouvaient pas s’empêcher de s’interroger à leur sujet. Les voisins avaient été interrogés également et toute la maison avait été examinée au peigne fin. Pas un indice! Pas une trace! Rien! Mais qui pouvait être ce meurtrier? N’ayant rien trouvé dans les jours précédant le meurtre, l’affaire avait été mise en suspend, le temps des funérailles et de laisser la famille faire son deuil. Le trou fut rebouché et chaque membre de la famille se dirigea vers les parents pour leur présenter leurs condoléances. Une fois tout le monde reparti, Monique et Lucien restèrent plusieurs minutes à fixer la tombe de leur fille. On aurait dit qu’ils espéraient que tout cela n’était qu’un cauchemar et qu’elle allait bien finir par revenir. Mais les choses étaient bien réelles. Monique s’effondra en larmes dans les bras de son mari. Il la serra fort contre elle et lui témoigna tout son amour. Ils savaient qu’il fallait qu’ils soient forts et que les prochains mois allaient être très difficiles. Ils repartirent vers leur véhicule, en laissant leur fille pour la première fois de leur vie. Ils ne pouvaient pas s’empêcher de ressentir un sentiment d’abandon. Mais quoi qu’ils pouvaient penser, l’âme de leur fille était toujours là au fond d’eux et les accompagnait partout où ils iraient.