Sur la côte d’azur et plus précisément à Menton, face à la mer, un petit citron se désespérait d’être là.
Il n’était pas heureux, il pensait que sa vie ne rimait à rien. Il se disait : ” Je sers à quoi ? Je ne peux que regarder la mer et discuter avec mes voisins d’à côté quelle tristesse, je ne suis d’aucune utilité”. Il savait qu’il devait finir de grossir pour tomber de l’arbre, on lui avait dit, mais après que va t’il arriver ? Il va pourrir au pied de l’arbre ? quelle ineptie que cette vie .
Ce jour là une petite brise s’était levée, il regardait la mer tout en se balançant doucement au bout de la branche. L’embrun lui amenait de la fraîcheur et sa peau en frissonnait de plaisir. Il se sentait grossir avec plein de vigueur. Son jus il le sentait ,se développait avec un arôme plus subtil et ses pépins eux se fortifiaient. C’était un des rares moments où il était heureux. Il savait qu’il était au royaume des citrons, un privilège rare pour ceux de son espèce, mais cela ne suffisait pas à le satisfaire pleinement.
Il vit une femme s’approcher de lui qui le regardait avec attention. Surpris il lui demanda: “Que faites vous ici et pourquoi me regardez vous de cette façon? Elle lui répondit: ” tu sembles de très belle qualité, ta couleur et ta forme me plaisent beaucoup, je reviendrai te voir dans quelques jours pour te cueillir “. Là le petit citron se sentit rosir ,enfin on s’intéressait à lui !
-Pourquoi me cueillir ?
-Je suis cuisinière dans un restaurant de grande renommée et j’aurai besoin de toi pour réaliser une belle dorade citronnée au four. Je pense qu’avec toi j’aboutirai à un plat d’excellence tu es parfait pour cela.
A ces mots là il explosa de joie et il fut convenu qu’ils se reverraient prochainement. La cuisinière vint le chercher et se mit à préparer la dorade. Le petit citron était à la fois inquiet et heureux , il savait que sa vie s’achèverait bientôt et qu’elle aurait servi à donner du plaisir, il avait confiance, le plat ne pouvait être que bon. Il était temps de le faire car ses forces s’affaiblissaient. Au moment de mettre la préparation au four ils se regardèrent tendrement .Le petit citron dans un dernier souffle remercia la cuisinière de lui avoir permis d’être l’une des composantes principales d’un plat prestigieux. Elle le regarda la larme à l’œil, en lui promettant de lui faire honneur.
La promesse fut tenue et la dorade citronnée servie aux hôtes de la table, avec le plus grand cérémonial qui soit, fut l’objet de compliments élogieux.
C’est ainsi que se termine l’histoire du petit citron, elle semble anodine cependant tout le monde à un moment ou un autre à connu le bonheur, n’est ce pas l’essentiel ?
très mignonne cette histoire!
merci beaucoup !
Je rejoins Nocta ! Ca m’a fait sourire tellement c’est adorable !
J’ai beaucoup aimé. OPPROBRE.
merci à tous les deux,
Belle morale que j’ai savouré avec beaucoup de plaisir.
Merci et l’essentiel pour moi c’est qu’il y ait toujours un peu de bonheur.
Un beau texte à propos du bonheur !