Desideria courait à travers la plaine jusqu’aux montagnes désertiques. Elle était poursuivie par un grand homme malsain. Son cœur battait la chamade, ses jambes s’ébouillantèrent et son sac besace la gênait seulement elle devait continuer. Qui sait ce que cet homme pourrait lui faire ? Soudain elle vit une maison isolée dans la montagne. Desideria saisit cette chance. Cependant elle espérait qu’il y ait quelqu’un. Sinon, le propriétaire lui en voudrait-il de se cacher dans son foyer ? Le malfaiteur était à plusieurs mètres derrière elle. Néanmoins elle ne devrait pas tarder à demander asile pour sauver sa vie. Elle frappa à la porte de manière énergique en suppliant qu’on lui ouvre. Aucune réponse. Malheur ! Le propriétaire semblait absent. Elle joua avec la poignée, c’était ouvert. Elle referma immédiatement derrière elle. La maison paraissait aussi déserte que cette vallée rocailleuse. Elle se faufila dans le fond pour éviter d’être vue. Cependant elle ne put se reposer bien longtemps, son ravisseur arriva vivement à la porte.
Elle sortit par celle de derrière et courut le plus vite possible mais elle fut suivit d’assez près. « Reviens ici petite garce ! » lui lança-t-il. Le propriétaire était dans son jardin et les vit s’éloigner vers le sanctuaire. « Hey ! fit le vieil homme. Vous n’avez pas le droit ! Ce lieu est sacré ! » Mais les jeunes gens étaient bien trop occupés pour l’écouter et lui trop vieux pour les rattraper. Desideria s’enfonça de plus belle dans les plateaux montagneux, elle grimpa rapidement alors qu’elle s’essoufflait. Toutefois il fallait faire attention car par endroit il y avait des crevasses. C’est ce qui ralentit son assaillant. Malheureusement le bord d’une falaise stoppa sa course. En face, elle vit des temples bâtis sur plusieurs niveaux de la montagne. Mais elle n’avait jamais vu cet endroit auparavant. Pourtant elle se souvenait être venue par ici. Pas le temps de réfléchir davantage, l’agresseur arrivait. Ces temples représentaient le seul espoir qu’il lui restait. Elle n’était plus si loin alors elle poursuivit son chemin en longeant le bord en espérant trouver un passage qui l’y conduirait. Seulement son assaillant la saisit brutalement par le bras. Desideria se débattit comme elle le pouvait avec sa maigre force. Elle gesticulait en hurlant, l’écho propageait sa détresse jusqu’au sanctuaire. « Tais-toi ! » somma-t-il en la frappant au visage. La jeune femme tomba près du bord, il la releva d’un seul bras mais elle se débattait encore, provoquant ainsi sa chute en contrebas. L’homme plongea son regard et la vit sur une plateforme totalement inconsciente. Déçu, il finit par retourner au village, la laissant ainsi pour morte.
Beaucoup plus tard, alerté par cet écho inquiétant, quelqu’un arriva près de la demoiselle évanouie. Aiolia se précipita vers elle, soulagé d’avoir enfin trouvé ladite victime. Il l’observa : les cheveux d’une longueur moyenne et châtain, elle portait un haut beige et une jupe rouge qui arrivait au-dessous des genoux et des fines sandalettes. Cependant l’état de cette femme mit fin à son enthousiasme. Il vérifia son pouls puis constata qu’elle était encore en vie mais affreusement faible, elle avait besoin de soin. Il la porta et se dirigea en toute hâte à l’infirmerie du sanctuaire. Lorsqu’Aiolia arriva vers l’édifice, il n’y avait personne à l’horizon. Les chevaliers étaient trop occupés à s’entraîner. Il préférait ainsi, cela lui évitait des questions dont il se passerait bien. Il pénétra dans le bâtiment, une femme s’approcha de façon alerte « apportez une civière ! » cria-t-elle. Elle lui demanda ce qu’il s’était passé.
« J’ai trouvé cette fille dans les montagnes dans cet état.
– Comment s’appelle-t-elle ? Vous avez pu lui parler Aiolia ?
– Non, elle était déjà inconsciente. »
Ses collègues arrivèrent avec la civière. Le chevalier posa la victime dessus et ils l’emmenèrent sans plus attendre. L’infirmière lui affirma qu’ils allaient faire leur possible pour la sauver. Aiolia se rendit compte qu’il y avait un peu de sang sur son bras. Il passa d’abord chez lui pour se rafraîchir. Après quoi il se dirigea vers le temple du Grand Pope afin de l’informer d’une nouvelle arrivante au sanctuaire.
« Une nouvelle ? C’est elle que nous avons entendu crier dans les montagnes ?
– Je le pense en effet.
– Où est-elle actuellement ?
– Je l’ai emmené à l’infirmerie. Notre équipe de soin s’occupe d’elle.
– Comment a-t-elle bien pu arriver jusqu’ici ? Le sanctuaire est introuvable par de simples mortels.
– Sa venue est peut-être aléatoire. Nous en serons plus lorsqu’elle sera réveillée.
– Prévenez-moi quand elle le sera. Je l’interrogerai moi-même.
– Bien Grand Pope. »
Pendant ce temps à l’infirmerie, l’équipe avait enlevé les vêtements de Desideria afin de pouvoir la laver, ceux-ci aussi d’ailleurs. Il l’avait vêtue d’une petite robe blanche en attendant que son ligne soit propre. Son corps était couvert d’égratignures toutefois le pire était le cran qu’elle avait à la tête. Pas vraiment énorme mais il fallait stopper la petite hémorragie et désinfecter la plaie pour éviter une éventuelle infection. « Finalement, ce n’est pas aussi grave qu’on le pensait. Tant mieux. » conclut le médecin.