Alya adorait passer du temps avec les garçons. Ils étaient tous singulier à leur manière et cela la remplissait de bonheur. Koffi était le plus fort en tout et sur tout mais aussi le plus prétentieux mais on ne pouvait lui en vouloir tellement il faisait honneur à sa réputation. Segundo, quant à lui était malin comme un renard et il était risqué de jouer contre lui sans craindre de perdre. Quyen lui ne craignait rien ni personne, un vrai casse-cou et on ne comptait plus le nombre de fois où il était passé par la case urgence. Ishwar était son contraire, très prudent et très réfléchit. Il mettait un point d’honneur à évaluer chaque situation avant de s’engager. Faly était le plus pur car le plus engagé des élus dans la lutte face à la pauvreté et ses méfaits. Aider les autres était devenu une obsession constante au point où il en avait oublié sa propre destinée. Ce qui faisait bien marrer Lorenzo, l’élu italien qui aimait les bonnes choses de la vie plus que quiconque et il avait bien raison si on se basait sur les dires d’Aram son fidèle compagnon. Celui-ci restait très discret et on avait du mal à bien le cerner tellement ses paroles se faisaient rares. Mais il restait un garçon, celui qui lui était interdit mais qui suscitait chez elle un intérêt si puissant qu’elle en perdait l’usage de la parole lorsque son regard croisait les yeux verts de l’élu juif. Caleb avait pourtant de nombreux défauts. Il était très vite colérique et s’engageait dans la bagarre avec une facilité déconcertante pour le plus grand malheur de son mentor qui n’avait de cesse de le disputer. Mais les remontrances de celui-ci avaient l’effet inverse sur le jeune homme têtu qu’il était devenu car il ne supportait pas qu’on lui dicte sa propre conduite. Il était solitaire dans ses choix et il appréciait cet état de fait. Sauf quand ces choix n’étaient pas les bons. Oui, car il était aussi mauvais perdant et avait développé une grande capacité à bouder. Exaspérant et gâté. Voilà comment le qualifiaient les autres élus qui se régalaient de son caractère orageux.
Gâté car il avait été élevé en partie par Naël, le gardien Palestinien. Loin de la princesse pour ne pas désavantager les autres élus. Le lien qui unissait les deux hommes était un des plus beaux messages de paix de l’humanité quand on connaissait le conflit israélo-palestinien. Mais ce rapprochement était-il sincère ? Où étais-ce une stratégie pour être au plus près de son ennemi juré. Caleb allait l’apprendre bientôt à ses dépens. Mais parfois les actes ne reflètent pas toujours la profondeur des sentiments car elles se maquillent de rancunes et de devoirs. L’erreur est de croire que toute chose est prévisible alors que le choix final appartient à Dieu. Et si Dieu avait voulu se jouer de leur stratégie et de leur cœur pour faire naître un attachement pur et sincère. C’était du moins très idéaliste mais c’était l’intime conviction d’Alya.