Je n’arrive plus à écrire, je n’arrive plus à penser.
Mon corps tout entier a besoin que je le nourrisse de vie.
Cet orphelin enfermé, posté à la fenêtre avec le prisme de l’envie.
S’enfoncer doucement dans la forêt de son ennui.
Je ne veux plus attendre de m’endormir, pour appeler la nuit.
Une onde aux habitudes douces et lisses,
s’emporte quelque fois dans un fracas que je ne lui connais pas.
Une vague, un tsunami qui n’est que le fils,
du volcan interne que j’ai trop longtemps, voulu mettre au pas.
Mes doigts sont agités, et brûlent d’envies de caresser, de saisir, d’agripper, de se blesser et de saigner.
Et mes lèvres ne veulent plus parler, mais embrasser le diable.
Je veux la bouche et les mains rouges d’avoir trop vécues.
Je veux hurler, mettre en branle la moindre des choses stables,
et tenter la mort chaque soir, pour sentir que je l’ai vaincu.
Je n’arrive plus à écrire, je veux doucement sombrer,
danser avec mes ombres dans une spirale destructrice.
Je veux avoir la musicale facilité de succomber,
aux avances de la vie séductrice.
Voire même en tomber amoureux.
Je veux aimer.
Aimer avec la bouche en sang et la peau du visage mutilée par le soleil.
Comme si je m’étais perdu dans les plaines d’un désert,
le sable et le sang comme étrange liqueur.
Gisant là, tu m’aurais trouvé, futur cadavre par terre,
le sable et le sang dans la gueule, mon cœur.