Rien ne se perd, le lien nous unissant est trop fort pour se perdre et je ne souhaite aucunement l’égarer. Les moments partagés ensemble, ces instants de douceur, on ne peut les changer, les bafouer ou encore ne pas leur accorder le crédit qu’ils méritent.
Rien ne crée pourtant. Chacun est comme il est et je ne peux changer ta nature profonde. Je ne peux créer un monde dans lequel tu comprendrais mes besoins avant les tiens. Je ne peux changer la structure de tes pensées, simplement espérer qu’un jour tu comprendras la mienne.
Tout se transforme, telle est la réalité, tel est notre quotidien. Sans doute qu’à force de perdre sans pouvoir créer ou de créer à pertes, j’ai opté pour une transformation interne et personnelle. J’apprends que tout n’est pas binaire, blanc ou noir, gris clair ou gris foncé.
Alors même que tes talons frappaient le sol dur, c’est cette panacée, cette idée qui m’a accompagnée. Une prise de conscience à chacun de tes pas. Seulement à chacune de tes avancées, je reculais.
Un, deux puis trois pas.
Perdre créer ou transformer.
Passé, présent ou futur.
Espoir, déceptions, renouveau
.
Chacun de tes pas étaient un miroir. Ils reflétaient des couleurs chaudes me rappelant l’Inde un jour de Diwali, la fête des lumières. Pourtant en regardant de plus près, l’orange est amer et le rouge est perçant, glaçant. Le Soleil se dessine sous mes yeux, le jaune se fond dans l’orange lui-même intensifié par le rouge. Mon incompréhension se fond dans ma peine pour mieux définir et intensifier ma colère, mon dépit, mon dégoût.
Alors, les empreintes laissées par tes pas pressés ne seraient en fait que des miroirs reflétant l’énergie qui m’anime. Celle-là même qui me consume.
Le jour où cette étoile qui nous éclaire, le Soleil mourra, la Terre sera plongée dans l’obscurité la plus totale, sept minutes après son implosion. Sept longues et intenses minutes.
Le miroir de tes pas reflétait mon implosion mais ce n’est que sept minutes plus tard qu’elle fut visible, que l’obscurité eut raison de moi. Seulement, sept minutes plus tard, tu n’étais plus là, la porte s’était refermée. Tu as laissé derrière toi le produit d’une réaction dont tu ne sauras pas les effets. Tu n’as aucune idée de ce qui s’est transformé, crée ou perdu.
Question d’habitude…