Lettre ouverte pour s’évader

L’année précédente a été difficile, inédite et très éprouvante pour nous tous. J’ai décidé de vous faire partager ces quelques lignes pour une évasion virtuelle.

Mon premier voyage est un coup de cœur. Cette île est entourée de la grande bleue. Son patrimoine culturel est riche, son histoire s’écoute sur un muret de pierre ou au fond du maquis. On vit au gré des saisons et la nature reste l’unique métronome des habitants. L’huile d’olive, la châtaigne et les traditions sont essentielles pour son identité. Certains diront que les natifs de cette île sont inaccessibles ou fuyant. Moi, j’ai découvert des gens qui protège leurs origines, leurs traditions, leurs monuments. Des habitants accueillants et sincères quand on les écoute avec notre cœur. Nous avons beaucoup à apprendre de leur mode de vie insulaire. Ils cohabitent avec des paysages montagneux, des plages magnifiques, des sentiers de randonnées. Les déplacements demandent une connaissance de ses limites physiques et de ce terrain escarpé. J’ai appris à écouter les éléments qui m’entouraient, j’ai compris l’amour des natifs pour leur terre. Pendant ces quelques jours, je suis tombé sous le charme de ses chants, de ses villages, de sa simplicité. Et j’ai apprécié cette bouffée de nature, d’histoire et de contact humain sans se soucier de nos apparences.

Ma seconde évasion est une ballade au bord d’un catamaran. Le décor est une mer bleu turquoise, une crique avec une plage de sable blanc. On aperçoit des roches, des calanques en arrière-plan. Dans cette évasion maritime, je suis accompagnée d’un ami qui maîtrise les techniques de navigation en pleine mer. Il est élancé, plus grand que moi, une chevelure noire et un corps d’athlète. La température est idéale pour être en tenue décontractée et légère. Pour ma part, je porte un bikini et un paréo. Mon compagnon est vêtu d’un short bermuda en jean et laisse son torse sculpté se doré au soleil. Une paire de lunette de soleil est le seul accessoire en commun pour profiter du panorama méditerranéen. Après avoir quitté le port, le catamaran se laisse guider par le vent pour se retrouver au milieu de cette étendue d’eau. Pendant que le chef manipule la barre, je m’installe sur la proue de l’embarcation. Je m’assois et je ferme les yeux pour ressentir les différents éléments qui m’entourent. Je sens le bateau voguer et fendre les flots avec un mouvement de balancier. Un léger souffle chaud caresse mon visage et ma peau absorbe les rayons du soleil pour devenir légèrement doré. Les mouettes, le claquement des vagues contre la coque sont comme les battements de mon cœur, ils me redonnent l’envie de vivre avec un esprit libéré. Nous sommes arrivés à l’endroit que nous souhaitons, à quelques km des côtes et nous avons lâché l’ancre pour stabiliser le bateau. Mon ami skipper vient me rejoindre. Il s’assoit à côté de moi et nous regardons l’horizon tous les deux sans dire un mot. Nous nous comprenons en interprétant nos gestes et nous communiquons de manière tactile. Nos mains se touchent, se frôlent et nos doigts s’entrecroisent. Il m’invite à poser ma tête sur son épaule. Son parfum fait sauter mes dernières angoisses et je le laisse prendre les rênes de notre duo. Dans une relation de confiance totale, on s’allonge l’un à côté de l’autre et je pose ma tête sur son torse. Je n’entends plus les éléments qui m’entourent et je m’abandonne au rythme de son cœur pour ne respirer que son odeur. C’est le moment préféré de cette balade, ce moment où nos corps ne font plus qu’un. Ce sont les cliquetis des dauphins qui nous rappellent à la réalité. Nous avons pris le temps de n’être qu’une seule goutte d’eau parmi la grande bleue et elle nous a donné ce qu’elle a de plus inestimable : sa sérénité et son bleu azur. Nous nous relevons, nous nous enlaçons et il me dépose un baiser sur le front pour sceller notre amitié à jamais. Je fais le chemin du retour à ses côté pour profiter de ses derniers instants partagés.

Cette lettre est un peu plus longue que ce que j’avais prévu mais je me suis laissée emportée par mon imagination. Et j’ai vécu ces évasions au fur et à mesure que j’écrivais ces lignes.