En cette fin d’année, l’heure est au bilan. Le foie, ça va, les poumons, aussi.
Dehors, c’est la grève, les gens ne veulent pas trimer jusqu’à 90 ans, c’est con, on fait des progrès sur le plan médical, c’est ce qu’ils disent sur LCI. On entend quelques enculés jouer du djembé, instrument (de torture) révolutionnaire. J’en parlais avec Robespierre, le gars serait presque prêt à s’auto-guillotiner une deuxième fois, authentique. En 68, c’était pas tout à fait la même chose, on portait les cheveux longs en écoutant Dylan, la guitare classique couverte de boue, des cordes oxydées comme il faut, on chantait la légèreté, l’amour, la pédophilie. C’était bien. Aujourd’hui on se défonce les mains sur une sorte de tambour primitif pour exprimer un désaccord fondamental. L’Elysée entier tremble à chaudes gouttes, un djembé dans la gueule ça peut faire mal. La forme est au service du fond, organisons donc la révolution dignement, une révolution teintée d’accords de septièmes sur piano délicat, deux trois cordes, une trompette avec sourdine. La France c’est délicat de toute manière, c’est les mégots dans l’assiette, le doux murmure à l’oreille, la javanaise bordel. J’invite donc fermement les habitants de l’hexagone à ne jamais voter pour moi, on construirait des gros zodiaques, chargés à bloc de cette vermine, liquidation totale, tout doit disparaitre. On envoie le tout dans un endroit dénué d’intérêt, où les gens parlent fort et bêtement, nous appellerons cet endroit : Québec.