Chapitre 9 : La formation de l’apprenti.
« Mon frère, on a une preuve qu’il est vivant » dit le frère du roi, en entrant dans la chambre de Nobet.
« Que dis-tu Rivoli, tu as intérêt à ne pas te tromper cette fois-ci ! » insista le roi qui s’habilla davantage suite l’entrée imprévue.
« Mélence et Julius ont été tués et des témoins confirment le dragon argenté au niveau de l’agression de Mélence. Il aurait maintenant un petit groupe composé de sorciers et de nouveaux porteurs d’épées célestes ».
« Il faut vraiment le trouver et l’éliminer. Envoie des éclaireurs et des chasseurs de prime mais juste pour le localiser. Nous irons l’achever nous-même sur place ! Aucun manquement à cet ordre n’est toléré ! »
« Des espions sont en place à la frontière du sud et des chasseurs de prime de haut niveau ont été engagés pour vérifier les comtés du sud est, sud ouest et les alentours de la capitale. »
« N’hésite pas à demander des volontaires chez les apprentis de Monshi ».
« J’en ai pris deux très prometteurs. »
« Bien tout est en place, il nous manque juste la proie ! A toi de jouer mon frère »
« Je me rends au château royal de Mélence avec magicienne pour gérer au plus près les événements ».
Guerro et Cali s’étaient réfugiés dans les marécages au sud est du pays, ils étaient difficile d’accès et surtout quelques monstres empêchaient les moins aguerris de s’y aventurer. A l’intérieur de ces marécages existait un lieu paradisiaque par rapport à ce qui l’entourait, un dôme magique filtrait l’entrée aux seuls possesseurs d’épées célestes.
Cet endroit avait été créé pour Guerro, par une magicienne morte lors de la libération de Bordes. L’épéiste avait installé tout un ensemble de structures pour s’exercer à la maîtrise des armes célestes. Il n’avait jamais parlé de cet endroit à ses amis mais il y avait amené des apprentis dans lesquels il avait une confiance sans fin.
– « Ton apprentissage va commencer et cela va être dur. Tout d’abord, un porteur céleste doit avoir de l’énergie à revendre et une grande condition physique » dit le maître à son apprenti en montrant derrière lui un cours avec un chemin de caillou pour le traverser.
« Trop facile » fit Cali
« J’avais oublié, ceci » répliqua Guerro en lui tendant un bandeau.
« Tu rigoles, ce n’est pas possible ».
« Tu es capable de tenir tête à des guerriers grâce à l’énergie de ton arme, mais cela ne dure que quelques secondes. En faisant cet exercice, tu vas ressentir le pouvoir de l’arme et faire évoluer tes capacités. Réfléchis à chacune de tes chutes et trouve la solution.
Le jeune homme bouche bée, il se mit à faire l’exercice avec son épée dans le dos des heures sans résultats. La frustration l’envahissait, il n’arrivait à ressentir ce qu’il avait éprouvé lors de son combat contre les deux hommes. Pourquoi se disait-il ? Pendant plus de deux semaines le jeune homme se confronta à l’exercice sans résultat. Il voyait Guerro méditait sans lui donner de conseils. Il réfléchissait mais rien ne se passait. La frustration grandissait et son énervement de plus en plus visible. Il pensait à son but venger son père, mais il pouvait y arriver si il ne passait pas les épreuves.
Depuis un mois, il essayait, depuis un mois il chutait. Il se plaça au bord du cours d’eau, entoura ses yeux du bandeau. Il réussit à atteindre le premier caillou. Il s’arrêta, écouta les bruits environnant et sentait une présence, c’était son maître. Puis, il sentit d’autres présences, insectes, arbres, herbes, cours d’eau et cailloux. Il laissait cette sensation pénétrait en lui. Il se sentait plus léger, il voyait mais pas avec ses yeux, ses autres sen lui permettaient de pallier l’absence de vue. Il avança sur le caillou suivant puis le prochain et enchaîna une dizaine de fois ce chemin qui l’avait tombé des milliers de fois sans chuter.
– « Bien on va passer à l’étape deux. Les matins nous nous ferons face épée contre épée et l’après midi tu tenteras de détruire ce gros rocher sans détruire la corde qu’il y a autour. Enfin le soir tu iras chercher de l’eau en haut de cette petite colline sans ton épée avec ces deux cruches. »
Cali se confrontait tous les jours à Guerro mais n’arrivait même pas à le faire reculer d’un seul pas. Pour l’épreuve du rocher, il tenta de frapper le rocher de différentes façon mais il ne le fissura même pas, alors que des ampoules apparaissaient sur ses mains. Mais ce qui le fatiguait le plus c’était la course le soir pour aller chercher l’eau. Pendant près de trois ans le jeune homme endura ces épreuves jusqu’au jour où il comprit et contrôla la force que lui procurait l’épée. Il se plaça devant le rocher, ferma les yeux et concentra longuement. L’attitude de Cali attira l’attention de son maître qui l’observa sérieusement. L’apprenti ouvrit et d’un geste rapide il planta son épée dans le rocher. Cette dernière s’enfonça comme du beurre. Il la sortit tout aussi rapidement. Le silence régnait jusqu’à ce que le rocher explosa de l’intérieur préservant ainsi la corde qui l’entourait.
– « Bravo, tu m’impressionnes, j’ ai mis plus de temps à faire cela que toi. Tu viens de me montrer ta volonté. »
« Merci, maître . » dit en s’inclinant Cali
« Il existe de nombreuses étapes et de nombreuses choses que l’ont peut faire avec ces armes. Tu as développé tes sens, ta force et tu es capable de gérer sa puissance. Il ne te manque plus qu’à maîtriser la force de l’arme, car avec elle tu peux lancer des attaques comme un sorcier ou un magicien. »
Guerro fit une démonstration sur un petit rocher à côté d’eux. Cali resta ébahi. L’entraînement continua avec affrontement les matins et détruire à l’aide de son épée un rocher.
Le temps s’écoulait, le roi perdait patience de ne pas retrouver Guerro, et passait son énervement sur son frère qui ne supportait plus la situation. Monshi, le magicien principal du royaume évitait de se mêler des querelles internes et formait avec ardeur les futurs magiciens ou sorciers royaux. Il sentait de plus en plus une menace pesait sur le royaume.