SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V- OSTRACISME
Babagnack arriva chez lui dans l’après-midi avec des blessures et des écorchures rebutantes sur sa peau. Amita et Melal se mirent à paniquer dès qu’elles le virent passer le seuil de la porte. Son visage exprimait une souffrance insupportable. Mais il les rassura de ne pas s’inquiéter, car cela était dû à quelques petites bagarres qu’il avait endurées avec des sauvages. Malgré ses tendres mots, les filles étaient inconsolables et se demandaient pourquoi malgré toute leur philanthropie de telles vicissitudes arrivaient. Lasses après avoir administrées des soins à leur papa, ils se mirent tous à la sieste.
À la tombée de la nuit, ils étaient déjà attablés devant leur unique repas de la journée : un sobre bouillon de pomme de terre sans légumes. Lorsqu’ils aperçurent de loin, à travers leur petite fenêtre, un groupe de personnes qui s’approchaient de leur case, armées de gourdins, bâtons à fouetter, lances, machettes, bois enflammés, fouets en rotin, etc. Certains portaient à main ou sur la tête des seaux dont un liquide rouge, visqueux et sirupeux giclait et tombait lourdement au sol comme des crachats. Ils marchaient tous d’une allure très alerte. On dirait qu’ils venaient pour leur faire du mal. Immédiatement, Babagnack somma ses filles d’arrêter net de manger. Il renversa la table nonobstant ce qui s’y trouvait au-dessus et coinça l’unique porte d’entrée avec. Ensuite, il les ordonna d’aller vite se claquemurer dans la seule chambre que comportait leur logis. Et de cadenasser non pas à double, mais à triple tour. Muettes de peur, elles ne bougèrent pas d’un pouce. La horde arriva enfin devant leur case. Un gaillard, qui était placé devant cette porte d’entrée principale à la manche usée, frappa d’un coup sec avec son pied gauche et ce choc violent la défonça, créant ainsi une grande ouverture. Elle vola en éclats tel qu’une vaisselle devant Babagnack. Sa table par contre fut projetée de l’autre cote de la petite pièce de vie. Aussitôt, ce dernier se mit devant ses filles pour les protéger et ces dernières se serraient fortement comme si chacune voulait entrer dans l’autre pour se cacher. Elles étaient si effarées.
– Je vous avais pourtant dit d’aller vous cacher ! Tristement reproche t’il, des larmes naissantes aux yeux et le cœur battant à la chamade.
Au même instant, quelques hommes pénétraient à l’intérieur, ensuite, ils s’écartèrent pour laisser passer le premier notable du chef Yingui. Celui-ci resté en arrière, avança, jusqu’à faire face à Babagnack pris de convulsions au point de grelotter, avant de dire :
– À partir de cette nuit, tu es banni du village ! Nous allons condamner cet accès unique. Alors casse ton mur derrière toi pour commencer à sortir par là. C’est seulement grâce à la bonté ta défunte femme Dadama que le Chef et nous évitons de te détruire totalement.
Il se tue et regarda fixement Babagnack les yeux dans les yeux, peut-être pour voir sa réaction. Mais ce dernier ne flancha pas. Alors, il s’approcha tout prés de lui au point de respirer son souffle chaud et haletant qui sortait de ses narines. Puis il reprit cette fois-ci avec des menaces personnelles.
– Quoi que tu sois en train de manigancer, met s’y un terme maintenant ! Sinon même cette foutue cabane, tu la perdras avec ta propre vie. À bon entendeur, salut !
Amita et Melal poussèrent un cri d’effroi. La notabilité bascula vers sa gauche pour lorgner l’une d’elles.
– C’est moi qui t’intéresse, laisse mes gamines en dehors de ça ! Dis Babagnack pour protéger ses enfants.
L’huile se redressa pour reprendre sa posture initiale et fit signe de la main à deux hommes qui s’approchèrent jusqu’aux intéressés, chacun muni du fameux grand seau tandis que la sommité s’éloignait. Puis ils répandirent sur les trois protagonistes du sang de porc qui commençait à se putréfier. Ils en furent trempés de la tête aux pieds et couverts de viscères émincés méphitiques. Après avoir accompli leurs méfaits, ils sortirent tous.
Tous les individus qui portaient ces fameux seaux remplis d’hémoglobine de cochon pourri, vidèrent entièrement leur contenu sur tout l’habitat, en insistant sur le vieux toit, les murs crasseux et la petite fenêtre miteuse. Pendant que d’autres restés dehors entassèrent des charognes de porcs, vaches, chevaux, chiens, chats, chauves-souris, rats, crocodiles, serpents et souris) devant leur unique vestibule. Cet amas de carcasses mura et condamna l’ouverture. Enfin, ils s’en allèrent sans lancer un dernier coup d’œil aux victimes. Laissant ainsi Babagnack et ses filles la gorge nouée.
Ils se sentaient comme les êtres les plus insignifiants et répugnants de ce monde.
À SUIVRE…
Ca fait froid dans le dos !
La tension de la scène est palpable
Cette tension… je suis à chaque fois désemparée quand ça s arrête et voudrais savoir tout de suite ce qu il va arriver à cette pauvre famille. Vivement la suite!