SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V– OSTRACISME
VI– LA SÉPULTURE DE PIFANDA
VII– LE POINT DE NON-RETOUR
VIII– LE COURROUX DE BABAGNACK
IX– L’IMPRÉCATION
X– LE FAMLA
XI- CONJURATION MALÉFIQUE
Babagnack et sa fille Amita avaient une telle hargne de revanche contre les villageois de Ndiki-Nen, au point qu’ils se mirent à incanter des calamités devant l’immense feu de bois. Un vif orage se déclencha. Est-ce dû par son fait ? Est-ce juste une triviale coïncidence ?
La Chefferie de Ndiki-Nen
Les notables étaient toujours chez Yingui le chef. La tornade commença lorsqu’ils étaient sur le point de regagner le chez eux.
– Encore cette maudite pluie ! Dis le troisième.
– Est-ce que c’est la première fois ? Un vieux comme toi à peur de la pluie ? Se moque le sixième.
– Dis-donc , partons ! Ordonne le dernier.
Certains décidèrent d’attendre un peu avant de partir, mais d’autres plus courageux se mirent en route.
Au fur et à mesure que la précipitation prenait de l’ampleur, il devenait très difficile de progresser. Par chance non loin d’eux, ils aperçurent une vieille hutte et coururent s’y abriter. D’autres, par contre, rebroussèrent chemin chez le Maître. En cours de trajet, ils reçurent des chocs électriques venant du ciel.
Quelque temps plus tard, l’eau commença à s’infiltrer dans le toit de paille de cette maisonnette de fortune. Petit-à-petit, elle fut soufflée par la tempête, de même que ses murs décrépits. Brusquement, la vieille case s’effondra sur eux, entraînant leurs corps dans un éboulement de terrain.
Matok
Les femmes avaient déjà fini la lessive, et s’apprêtaient à remplir leurs seaux d’eau lorsque le tonnerre gronda. Certaines se précipitèrent pour rentrer, mais d’autres continuèrent leur besogne. Plus tard, elles furent chassées par les coups répétitifs et retentissants de la perturbation atmosphérique violente. Malheureusement, sur le chemin de retour, les rafales étaient si fortes qu’un arbre turgescent fut arraché et tomba sur quatre d’entre elles et les tua sur-le-champ. Affolées puis effarées, les rescapées abandonnèrent leur charge et s’enfuirent pour alerter leurs maris.
Près de Po-Le
Les enfants étaient en train de jouer la soule quand la foudre tomba. Rembrunis à l’idée d’arrêter leur jeu favori, ils s’entêtèrent et l’ignorèrent. Bientôt, il pleuvait si fort que la drache tapait comme du bois sur leurs peaux. Ils coururent s’abriter sous le grand baobab à Po-Le et commencèrent à regretter de ne pas être partis plus tôt. Soudainement, un éclair s’abattit sur ce feuillu et celui-ci écrasa les enfants qui cherchèrent à s’enfuir.
La faune
Les animaux gambadaient dans tous les coins et recoins de la bourgade au moment où l’éclair jaillit. Aussitôt, ils cherchèrent chacun un abri selon leur convenance avec une bonne intelligence.
Il plut ainsi pendant treize jours et treize nuits. Au début de l’après-midi du quatorzième jour, ce même foyer était toujours allumé chez Babagnack. Les sœurs dormaient à même le sol, car tout le bois du logis avait été utilisé. Même celui de leurs propres lits. Babagnack se mit à vider le contenu de sa marmite sur le feu en chantant et en criant. Une fumée multicolore ressemblante à des aurores boréales s’élevait du haut de sa cabane .
Une voisine lointaine qui profitait du miraculeux petit soleil pour faire sécher sa farine de manioc, aperçut au loin ce smog étrange et s’y rendit en catimini. À cause de sa petite taille, elle hissa la plante de ses pieds pour mieux observer à travers leur fenêtre, ce qui s’y passait. Elle vit alors Babagnack et Amita danser de manière à être en transe, avec des gestuelles obscènes, choquantes, à la limite révoltantes également, pendant que Melal observait la scène pétrifiée de peur.
Interdite, elle s’enfuit sans regarder derrière elle.
À SUIVRE…