SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V– OSTRACISME
VI– LA SÉPULTURE DE PIFANDA
VII– LE POINT DE NON-RETOUR
VIII– LE COURROUX DE BABAGNACK
IX– L’IMPRÉCATION
X– LE FAMLA
XI– CONJURATION MALÉFIQUE
XII– LE COMPTE À REBOURS
XIII– RÉVÉLATION INOPPORTUNE
XIV – DIABOLIQUES !
XV – LA CHASSE AUX SORCIÈRES
XVI – SÉPARATION ÉTERNELLE
XVII – L’ÉVEIL DE LA DESTINÉE
XVIII – PROVIDENCE
XIX – MELAL, L’INDESTRUCTIBLE
XX – L’ÉLIXIR DU SALUT
XXI – RÉDEMPTION
XXII – ÉVOLUTION
Lorsque Yingui se retrouva seul sous l’arbre à palabres, il se mit à réfléchir longuement. Qu’aurait fait à sa place son père Yinguissa ? Il y a quelques semaines, les enfants étaient à deux doigts d’être supprimés par l’épidémie de la fièvre verte. Et si cette fois s’était encore une autre providence envoyée depuis le ciel par la jeune fille ? Elle ne brûle pas, ne se noie point, et ne peut mourir de faim. Rien ne la détruis. Quelle est l’origine de ses pouvoirs ? Et surtout pourquoi elle ? Par ailleurs, le chef, ne voulait pas se mettre à dos ses plus fidèles serviteurs, Alors, il sut ce qu’il fallait faire.
– Enfermez la fillette au cachot ! La chefferie la condamne pour incitation à la panique.
Les honorables furent tellement réjouis qu’ils se soûlèrent au point de s’endormir pendant plusieurs jours d’affilée. Le maître en profita pour entreprendre un long voyage dans les villages voisins, accompagné de sa bien-aimée Ilick, du garçonnet Banock et de son aîné Penyin, l’héritier. Les notables menacèrent de mort, quiconque daignerait aller lui porter à manger ou à boire. Le doyen revint un mois plus tard avec de bonnes nouvelles et des contrats d’amitié avec les autres bourgs ainsi renouvelés. Une fête grandiose, dont on en parle jusqu’à présent, fut organisée. Cette année-là, les récoltes furent si bonnes, que le troc des denrées atteignit son apogée. Ndiki-Nen s’enrichit davantage. Le chef Yingui, décida une fois de plus d’organiser de somptueuses festivités qui durèrent plus d’une semaine.
Lors du festival de la cueillette, le village était en pleine allégresse. Des visiteurs étrangers, armés des pieds à la tête, firent brusquement irruption et tuant sur place hommes, femmes et enfants. Les villageois étaient apeurés. Le leader du groupe de malfaiteurs ordonna au Chef de lui offrir hommes et richesse à défaut de ne pas subir un génocide. Paniqué, il envoya ses notables à la case réservée à cet effet, récupérer tous les objets de valeurs qui s’y trouvaient. De retour, les assaillants demandèrent :
– Et les hommes ? Nous en voulons mille.
– Prenez avec vous, tous mes notables, leurs femmes, leurs enfants, leurs petits-enfants, les arrière-petits-enfants, et même les arrières-arrières petits-enfants. Partez aussi avec leurs frères, les cousins, tantes, oncles et amis.
Voici comment le village fut enfin débarrassé de leur mauvaise emprise. Après le départ des agresseurs, il nomma d’autres huiles séance tenante.
– Mes chers honorables, faites des funérailles et récompensez les familles éplorées comme il se doit. Et vous, Moutil, aller me chercher Melal !
– Majesté, elle est surement déjà morte…
– Que voulez-vous dire ? Qu’est-ce donc cela encore ?
– L’honorable Yohbi, le premier, avait menacé nos vies sous peine de la nourrir et la désaltérer.
La cheffe Ilick se mêla à la discussion.
– Quoi ? Vous voulez nous dire que depuis deux mois, personne ne s’est rendue à cette cage ?
– Nous sommes sincèrement désolés, Majestés.
Yingui gifla violemment ce notable et couru vers la prison où était détenue Melal, suivi par les membres de sa famille et les villageois. Sur les lieux, ils ne virent rien, comme si elle s’était évaporée. Ils se mirent à pleurer et regretter tout le mal qu’il lui avait fait. Son seul crime était d’être la fille du sorcier Babagnack. Puis ils retournèrent attrister au palais.
Le soir, ils se mirent tous à table comme à l’accoutumée. Leur conversation ne tourna pas long en large. Melal était leur principal thème de discussion.
– Si seulement nous l’avions écouté. Rien de tout ceci ne serait pas arrivé.
– Tout cela est de ta faute, Yingui. Dès que j’ai vu cette fille, j’ai eu foi en elle. Et toi, tu étais là, à n’écouter que tes ignobles nota…
– Ne hausse pas le ton devant moi, Ilick ! Et devant les enfants en plus.
– Elle a sauvé le village d’une épidémie. Qu’avais-tu besoin de plus ?
– C’est déjà assez dure, arrête !
– Pourquoi l’avoir encore enfermée ?
– Ça suffit ! Femme, tais-toi ! Je voulais juste la protéger… Je savais que Yohbi et les autres allaient s’en prendre à elle, à mon absence.
La cheffe se rassit et renversa son assiette pleines d’ignames violettes et de poisson rôti avec de la tomate.
– Elle n’aura même pas droit à une sépulture digne de ce qu’elle a fait pour nous. Je ferais mieux d’aller implorer le Ciel, pour qu’il nous pardonne.
Elle se leva et prit le petit Banock avec elle, laissant seul le maître Yingui avec son fils Penyin.
Elle se rendit dans sa chambre.
”Je ne suis pas morte cheffe Ilick, je suis là auprès de vous, je suis dans votre tête”
À SUIVRE…
On a là une évolution physique violente. Plus de corps pour Melal ! Une fin de chapitre en point d interrogation comme toujours. C est ce qui me plait dans ton histoire: chaque chapitre pourrait être marqué d’un "à suivre" frustrant et envoutant.
Merci beaucoup Aurore. Vivement la suite :)). J’espère y arriver (lol)