Par certains soirs de tendresse aoûtienne, le couchant cuivré se complaît à érotiser le ciel : ceci faisant naître l’instant magique, qui par-delà les hauteurs atmosphériques, fera prélude à l’éclat faussement stoïque des plasmas galactiques et très bientôt émailler l’immensité de la nuit.” Et, si durant ce gala d’exception, en se joignant à l’amour approfondi du monde spirituel, la chance vous sourit aussi… alors, pour peu qu’au moment le plus opportun, vous soyez suffisamment perspicace à bien lorgner les galantes mais fugaces étoiles éphémères : vous pourriez peut-être apercevoir la blanche Ezaïhelle voyageant dans ce ciel…
Bien plus jolie que filante étoile, cette fille-Fée de Pégase et de Zanaïhelle, fait là-haut des joyeuses galopades intemporelles. Martelant de ses sabots magiques, de nombreux sentiers-vortex. Ceux-là mêmes, qui furent probablement tracés dans le firmament, par le génie permanent de quelque créateur méticuleux. Entité Perle-sauvage, disposée précieuse, mais véloce, car vivant au sein d’une force motrice comparable à de lumière-énergie : Ezaïhelle emporte sur elle un beau chevalier de lune. En être semblable à ceux auxquels sourient les enfants qui sommeillent en nous. Celui-là aimant à voyager vêtu d’un somptueux manteau couleur de neige.
Il a pour nom Gabryel. C’est un être issu d’un lieu étrange dont on ignore le commencement et la fin. Un monde qui fut intimement créé dans un endroit secret car méconnu des humains. Et si rien ne saurait empêcher Lucien de croire qu’il existe ainsi des zones parallèles à celles terrestres, c’est que peut-être, il se peut que ce soit des endroits à l’envers, d’où viendraient d’autres êtres, qui comme Gabryel, sont à la fois connus et volontairement ignorés des gens de la terre. Des êtres merveilleux, aux allures d’ange. Des créatures hors du commun, pourvues de plusieurs corps très complexes, disposés l’un dans l’autre. Certains sont constitués pour ample partie d’étranges molécules de matière noire invisible, alors que d’autres s’obtiennent directement de la lumière. Gabryel est donc un être à la fois matériel et immatériel. Un être dit “de lumière” sachant comme elle, agir de manière abstraite autant que concrète. Et donc capable d’apparaître ou disparaître du champ oculaire des humains. Usant pour ce faire de certaines transmutations tant charnelles que surnaturelle, lorsqu’elles sont utiles à permettre ses actions.
Voici donc ce qui peut se concevoir pour être à la fois plausible et imaginaire dans l’esprit d’un visionnaire tel que Lucien : lequel nous propose d’admettre aussi que la prime existence de Gabryel, a connu pour cadre une exoplanète très particulière, et que c’est bien là que s’obtint l’accomplissement qui fut utile à son aboutissement. Elle gravite dans un endroit de la Voie-Lactée, maintenu secret par un écran-support essentiellement constitué de matière noire. L’on peut donc la considérer pour être à la fois supposée, mais présente. Bien que naturellement invisible pour les êtres humains non initiés. Ainsi, depuis toujours, le réalisme de ce lieu ne fut jamais admis que par quelques visionnaires sur lesquels, du reste, s’appuient peut-être encore certaines idées. Même si ce ne sont guère là que croyances issues de voyances discutables… s’admettant pourtant que quelques-unes furent accréditées, en actes et paroles, par des peuples aujourd’hui disparus, mais dont la trace laisse présumer qu’un autre monde matériel vibrerait bien « là-haut », dans “notre” ciel… ne serait-ce que par le fait des champs magnétiques qui s’en perçoivent.
À moins que peut-être, cela n’existe que par la grâce d’une projection mentale. Une pensée intuitive, qui serait sensible à l’émission électrique projetée par le biais d’une réfraction aboutie, par hasard, sur l’écran de la conscience approfondie d’un auteur éclectique… l’image étant celle d’un objet laissant dans son sillage une nuée d’étoiles éphémères d’aspect bleuté : un corps gracieux, évoluant simplement vêtu d’un précieux halo.
Bien que parfaitement habitable, c’est une planète de moindre taille qui gravite de façon circulaire autour de son étoile. Ce soleil, Lucien l’a baptisé Phoebo. Mais il ignore sans aucun doute que Gabryel le nomme Gzénon. Au sein du même système, deux autres concrétions de matière s’y trouvent protégées de « très haut ». Elles sont également de conception tellurique. L’une d’elles est Yäga (qui possède sa propre lune). C’est la sœur jumelle de Gaïa. Oh, bien sûr, ce ne sont en rien des géantes de la taille de Jupiter, cette puissante agrégation gazeuse protectrice de Gaïa ! En fait, ce sont plutôt de modestes “cousines” de Neptune. Quoique tout de même assez massives pour posséder un complexe atmosphérique assez semblable à celui de la Terre… avant la pollution.
Mais revenons plutôt à ce qui fut défini tout à l’heure à propos du berceau des êtres de lumière, et qui, bien qu’étant la plus petite “terre” de tout le système de Gzénon, possède néanmoins elle aussi un noyau apte à produire un champ magnétique à la fois protecteur et pourvoyeur de vie, ainsi qu’à favoriser toutes conditions qui sont propices aux deux. Telles celles comparables à ce qui se présume dans d’autres lieux réputés habitables de notre galaxie. Cette autre planète, Lucien la nomme Hydro : elle fait le tour de Gzénon en suivant le sillage de Yäga en un déplacement orbital équidistant, comparable en durée et en distance à celui de la Terre, tandis qu’une troisième planète un peu follette joue à les éclipser tour à tour… Ainsi, contre toute logique, celle-là semble soumise à d’autres lois, peut-être paranormales, puisque s’avérant répondre davantage de l’inexpliqué, plutôt qu’à se soumettre à des forces d’attraction généralement mieux admises des physiciens de la Terre. Et puis elle est entièrement recouverte par une mer de couleur rosâtre… Laquelle aurait pu se définir comme sereine… Si ce n’était la formation régulière d’un curieux maelstrom.
Lorsqu’il se produit, cet isochronisme dévoile la présence immergée d’un immense dôme transparent.
L’objet est assez comparable au dos bombé que montrerait une gigantesque méduse. Sa taille est suffisante pour couvrir l’espace d’un vaste pays sous-marin. Ainsi, contrairement à la Terre, elle ne montre aucune île, aucun continent ni rien d’autre émergeant d’aucune part… si ce n’est de voir l’accomplissement régulier de ce phénomène inconnu. Et pourtant, c’est bien ici, au sein de la planète Hydro que se produit, à l’instar de Gabryel, l’aboutissement d’êtres d’apparence humaine, tous serviteurs de la Lumière-Des-Justes.
Pour Lucien, ces Êtres Supérieurs sont utiles au maintien de l’équilibre tant matériel que spirituel de l’univers. Il pense très sérieusement qu’ils seraient le fruit d’une combinaison intelligente de la matière noire avec de l’antimatière, et que ceci aurait été généré par un puissant Esprit concepteur-géniteur des briques-du-vivant…
Les créations de l’homme n’ont elles pas toujours été perverties ?