Nous, le son du silence,
La patience des cieux.
La révolte des sens,
Et le discours des yeux.
Nous, le froid du silence,
Le rhume de l’hiver.
Nous, l’abîme intense,
Et le gel de la terre.
Nous, l’âme de silence,
Attention aux cendres,
Et aux flammes qui dansent,
Crainte de se répandre.
Nous, le mal du silence,
Et les cordes du luth,
Lutte contre l’absence,
Et le chagrin des flûtes…
« Tais-toi ! ou les barreaux ».
Le bourreau a parlé.
« Quel est ton numéro
Au temps de l’exilé ? »
– « Mon numéro est long.
Persistance et défi.
Voulez-vous mon prénom ? »
– « Ton nom me terrifie ».
Ne jamais s’exprimer !
« Tais-toi ! j’ai peur de toi.
Je crains tes mots armés,
Et ce qui sort de toi ».
– « Monsieur, est-ce ma faute ? »
– « Tais-toi, vu et tout lu…
Chut, Ne prends pas de notes !
Pas d’expression non plus ».
Manger et bavarder,
« Tu peux faire la sieste. »
Pour ne pas regarder,
Vers l’Ouest ou cet Est.
« Tais-toi et oublie tout,
Tes habits, tes croyances,
Tes mots et tes tabous.
Fuis ton stylo. Silence ! »
« Prends une cigarette,
Inspire encor inspire,
Arrête d’émeutes,
C’est l’heure de dormir »…
C’est le temps de silence,
De fumée, de ténèbres,
De chaînes, de distance,
Et de l’hymne célèbre.
©️Saber Lahmidi
bravo, que dire de plus ?