Après une courte mais récupératrice sieste. Elle décide de flâner dans le palace.
Elle prend l’escalier (classé monument historique) pour descendre et faire de timides visites aux étages. Une des suites Cary Grant, acteur glorieux des années cinquante. Hitchcock tourna une scène de la « Main au collet » sur la plage de l’hôtel. Avec la future princesse Grace de Monaco.
Décidément ce palace est un véritable musée vivant. Une anthologie au cinéma. Un Après un divorce tumultueux. Carla décide de s’offrir quelques jours dans le sud de la France. Et tout naturellement. Elle choisit l’Intercontinental Carlton à Cannes.
Ce palace l’a toujours fait rêver par son imposante élégance. Son raffinement architectural. Et surtout par sa prestigieuse réputation. Bijou de la Croisette dont la gloire traverse le temps.
Arrivée sous le porche, le taxi s’arrête. Une main gantée lui ouvre la portière. Un « Bonjour Madame. Bienvenue à L’Intercontinental Carlton Cannes». A cet instant précis. Prise en charge. Bagagistes en action.
Devant la porte tourniquet, un soupir de soulagement. C’est le sourire aux lèvres qu’elle arrive devant la réception. Ses sens en éveillent. Ses yeux s’égarent sur le décor. Ses oreilles à peine effleurées par le bruit feutré. La fine odeur des glaïeuls colorés, trônant au centre, caresse ses narines.
Une fois les démarches de «check in » accomplies. Direction septième étage. Celui des suites. Ses pas s’enfoncent dans l’épaisse moquette. Elle ne rêve pas. Elle est bien à l’intérieur du mythe. Les murs transpirent un passé lointain et si proche à la fois. Le paradoxe du temps n’a pas de prise ici.
Elle arrive devant la porte. Une plaque. Suite Sharon Stone.
Elle revoit la star charismatique qui déambule dans le couloir.
Carte magnétique dans la serrure. La porte à double battant s’ouvre. Carla devient un court moment. « Alice au pays des merveilles ».
Le parquet foncé, le mélange subtil du mobilier entre classique et moderne. Une surface de vie à s’y perdre. Le fin voilage, laisse imaginer une vue à couper le souffle. Carla écarte le soyeux voile. Là, le bleu de la mer et ses quelques bateaux, la font tanguer d’émotions. Les larmes à la lisière des yeux coulent et dessinent son visage. On ne se lasse pas de la beauté. Plein centre Croisette, pleine vue sur l’une des plus belles baie au monde.
Elle entre dans la chambre. A la seule vue du lit. Invitation au voyage onirique. Fatiguée, il lui reste quelques heures de repos avant le feu d’artifice. En direct de la plage de l’Intercontinental Carlton Cannes.
hommage au festival international du film de Cannes. Des photos toutes époques confondues de stars glamours, dans ce décor idyllique. Carla continue sa descente.
Plus de deux cent personnes l’hiver et plus du double l’été, pour rendre votre séjour le plus agréable possible. Le personnel fier de travailler dans ces lieux, se fait présent et discret à la fois. A l’écoute de chaque demande, même les plus folles. Ici rien d’impossible, comme cette anecdote : Un prince du Moyen Orient demande qu’un avion survole la baie de Cannes avec une banderole « private joke » Pour un ami sur un yacht. Demande faite à midi et honorée deux heures plus tard. Prix : 15 000 euros.
Carla arrive au rez-de-chaussée, lève la tête, ses yeux scintillent. Irrésistiblement beau. Ces escaliers très glamour portent encore le parfum de stars aux robes caressantes les marches.
A sa gauche, la rue de la paix. Clin d’œil à Paris. Le bar et le restaurant en face d’elle. Elle tourne les talons vers le Carlton Bar, aux fauteuils bleus confortables avec son allée de colonnes en marbre.
Carla s’y assoit. Commande un thé à la menthe fraîche. Elle ne perd pas des yeux, les gestes précis et raffinés du serveur. Une élégance portant les lettres de noblesse du mot Palace.
Désaltérée, elle passe par la réception et réserve une table pour le feu d’artifice.
Vêtue chic et léger avec des escarpins lui faisant mal aux pieds. Carla se trouve à une table très bien placée sur le ponton. La bougie vacille avec le souffle léger de l’air marin.
Face à elle, la baie de Cannes avec des centaines de bateaux. Puis, elle se retourne et voit le Palace trônant avec ses deux coupoles. (Qui seraient inspirées par les seins de la belle Otéro. Courtisane).
Ce palace la rassure, lui fait du bien. A cet instant. Carla est heureuse. Le dessert arrive après un repas gastronomique. La nuit est presque tombée. Le décor change. Les yeux de Carla aussi, dès les premières salves. En parisienne aguerrie par l’art pyrotechnique. C’est avec un regard neuf, à chaque bouquet synchronisé de son thème musical. Des rosaces semblent éclore sur le ponton. Elle vit cette première fois comme un rendez-vous amoureux. Avec ce séjour. Elle s’offre un cadeau inoubliable.
Après café et mignardises. Elle prend congés des lieux. Chaussures à la main. Pieds nus sur l’asphalte tiède de la Croisette. C’est en sommeillant qu’elle traverse et imagine son King size qui l’attend.
Devant la conciergerie, un homme la bouscule et marche sur son pied. Son cri de douleur attire les regards. L’homme confus, déjà dans sa millième excuse. Carla, le regarde, résignée et lui tourne les talons. Trop fatiguée pour se mettre en colère.
Le lendemain matin. Le room service apporte son petit déjeuner à l’allure d’un brunch finement gargantuesque. Elle donne un pourboire. Les yeux écarquillés. Une rose couplée d’une carte : « Rendez-vous pour dîner, ce soir 21h00. Suite Cary Grant. Si possible, venez avec vos chaussures. Anthony ».
L’intercontinental Carlton Cannes voit naître une fois de plus, une « Love Story », entre ses murs.
Sacha
(Storytelling écrit sur demande du Carlton)