Mes frères…

Ne pas oublier.

Moi cela hante mes nuits, dans mes cauchemars je recommence, je revis le passé, je revois mes frères d’armes tomber sur les théâtres d’opération et leurs proches. 

J’ai fermé tant de cercueil, sans réussir à faire le deuil. 

J’ai vu tellement de corps meurtris, de mes frères mais aussi de ces civils, entassés dans ces sacs noirs et froids. 

Mon dieu que C’est lourd à porter pour une seule personne. 

Ce n’est pas la lourdeur physique qui est difficile, mais la douleur psychologique qui fait bien plus mal, car silencieuse. L’atmosphère lourde, de sentir ces corps sans vie. 

Et cette odeur de sang, de mort, de poudre, de fumée qui ruissellent dans les pores de ma peau, de mon cœur et de mon âme. 

Toutes ces images sont rangées dans un tiroir au fond de ma mémoire, qui s’ouvre maintes fois toujours lorsque je ne m’y attends pas, lorsque je broie du noir ou que ma garde s’abaisse un peu. Ces démons se rappellent à moi et viennent me tourmenter. 

Biensur la France a oublié, la France ignore ou préfère ignorer comme si un jour pour celle-ci vous n’aviez jamais existé.

Oublié, caché par ceux qui portent une cravate ainsi qu’un beau costume et qui gouvernent sans pitié pour leurs propres comptes. 

Moi je vous connaissais, je vous revois encore, jeunes, mais surtout courageux. 

En enterrant mes nuits où souvent je vous vois, dans ma mémoire, tout refleurit pour la beauté de nos bons moments passés et pour l’horreur de ce qui a suivi. 

Parfois j’ai l’impression de vous avoir laissé tomber en n’étant pas présente avec vous. 

La France ne sait même plus que vous avez existé et ce que vous avez fait pour elle. 

Pour preuve cette France qui autorise à présent ces hommes des pays ou mes frères sont tombés à venir se réfugier sur notre, sur le sol pour lequel vous êtes tombés. 

Des hommes d’honneur, des hommes de valeurs qui ont été bradé, par orgueil, par vanité… 

Mais pour moi et mes frères, jamais on ne vous oubliera et comme un antidote ces flashs me rappellent que pour la France pour nos valeurs communes, ils sont beaucoup à s’être battus, à continuer à se battre car si nous ne le faisons pas pour vous qui le fera à notre place.