J’me réveille ce matin, y’a comme une bonne odeur, j’ouvre la fenêtre, l’odeur s’intensifie, c’est l’usine de gâteaux pas loin de chez moi. C’est bon cette odeur. On dirait tu sais, j’avais 10 ans, la grande route avec les dos d’âne, mon vélo rose, le beau temps qui rayonnait sur mon petit corps d’enfant, et déjà cette odeur. On dirait ces voyages en voiture pour aller à la plage en plein été, mon visage innocent traversant la fenêtre, un sourire aux lèvres, la pression du vent faisant couler des petites larmes sur mes joues déjà brunies par le soleil. Et cette odeur. Puis l’école, la sonnerie qui hurle la liberté, des cris, des gosses qui se pressent vers les vacances, toujours mon vélo, un dernier signe de la main vers les copains, mon pied, une poussée sur la pédale.
J’me lève, j’ouvre la fenêtre, j’respire. Y’a comme une bonne odeur ce matin.