Sur ma branche

3 mins

Parce qu’il y a tant de manière de vouloir partir, l’acte irréversible ou la mort lente de l’âme, parce qu’il y a tant de choses à vivre…. 

                                               A Paulo Coelho pour son roman poignant sur l’amertume.

Oh ! Combien cet air et appréciable, perchée sur ma branche je te regarde. Ce soir, la lune baigne dans un océan de silence. Le ciel est sombre, les étoiles voilent  la voie lactée. Seuls les lampadaires qui bordent la petite ruelle me rappellent à la vie.

Oh! Combien ce silence est appréciable. Perchée sur ma branche, j’entends le doux son de ta voix qui éveille mes sens à l’instant.

Oh! Combien se timbre est appréciable. Perchée sur ma branche, je voudrais te bercer dans mes bras. Dans la pénombre toi tu ne me vois pas. A travers ton regard, je m’envole dans un léger bruissement d’ailes. 

Oh ! Si seulement j’avais pu m’y percher plus tôt. La solitude et la peur m’entourent. Apprivoisé, ces amers sentiments si tranchant remplissent ma vie. Je reste pourtant  à veiller, blottie près de cette  lueur qui illumine mon âme. 

Lui et ma tendresse. Elle et mon affection. Toi et mon Amour. Trois personnes que j’ai aimées et qui m’ont abandonnées. 

Au souvenir de cette fragile vie, je me  livre…

Le 7 est un chiffre porte bonheur, les trèfles à quatre permettent la réussite et les coccinelles apportent amour éternel.

Si le 7 se transforme en 6, apporterait-il le malheur?

Si le trèfle n’a que trois feuilles pousserait-il vers l’échec ?

Si la coccinelle n’avait pas d’ailes priverait-elle d’amour ?

Le 7, il m’a abandonné le 6 mai pour un autre monde.

Oh! combien un père peu manquer.

Le trèfle à trois feuilles, elle se l’ai roulé et elle est partie en fumée.

Oh! combien une soeur peu manquer.

La coccinelle je voulais lui donner des ailes et j’ai échoué.

Oh! combien cet homme peut me manquer.

10 ans, c’était un dimanche il faisait beau et les flocons de neige recouvraient le monde entier. Je me mirais dans l’eau gelée de la fontaine du parc. Le reflet de mon père se dessinait près de moi, il posa sa main sur mon épaule et son sourire suffit à réchauffer mon coeur pour l’éternité. Sur le chemin du retour il lâcha ma main et tomba sur le sol me quittant ainsi dans un bruissement d’ailes. Ce fut la dernière fois. 

15 ans, c’était un jour comme les autres, il faisait gris, il n’y avait rien à faire. Heureusement la présence de ma petite soeur me réconfortait. A la fenêtre de sa chambre, une cigarette à la main, nous parlions des heures de nos peurs et de nos rêves. Elle m’avoua toutes les souffrances qu’elle s’infligeait, alors je l’aida tant que je pus, jusqu’à m’oublier. Elle rencontra une âme plus égarée encore qui l’entraîna dans un paradis artificiel et elle m’oublia, me quittant ainsi sous un familier bruissement d’ailes. Ce fut la dernière fois.

17 ans,  je le revis enfin. Il faisait chaud. Il me sembla si différent, si beau et un an déjà que j’avais été privée de son sourire. Nous avons fusionné à nouveau, nous avons dansé et après un long baiser, il m’emmena dans ses filets. En huis clos, j’existais. Dans ses bras, je respirais. Je lui ai déclaré mon amour, il me disait que j’étais trop bien pour ce qu’il était. Il s’éloigna dans sa souffrance me quittant ainsi sous un bien trop familier bruissement d’ailes. Ce fut la dernière fois. 

19 ans, c’était un jour particulier, il faisait froid. Une légère brise glissait sur ma chevelure pour caresser mes épaules nues; mes pieds vacillaient dans le vide. Le regard éveillé, j’étais à présent bien appuyée contre l’écorce de celui qui serait mon tombeau. Je sentais le filet rouge et chaud qui jaillissait de mes poignets, ruisselant le long de mes mains pour tâcher la blancheur de ma robe. Ce fut la dernière fois. 

                                                                            Ne vous inquiétez pas, je serai votre Ange…

De la souffrance né le véritable sens de l’existence. Osons l’apprivoiser et nous trouverons notre âme. 

A nos anges gardiens qui parcourent le monde et nous aident dans nos luttes perpétuelles. A leur précieuse aide grâce à laquelle nous triompherons.

                                                                                                                        Stefy J (2005)

 

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