La Forêt aux Lapins (partie 1)

5 mins

Ba… a… a… a…
Lançoire
Puis l’a… a… a… a…
Arc dans l’espace
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Délaissée pour compte
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Des questions sans réponses
Extrait de « La Forêt aux Lapins », Timeho Plouerzoc’h, mars 2020

Les branches crantées de la lune riotée sanguinolente s’étirent dans un belliqueux et époustouflant affolement invraisemblable depuis les cimes du géant Cosmos où se diffuse une violente accalmie teintée d’un pâle scintillement voûté.

En ce quart de seconde trépassé, toute une colonie translucide de l’obscurité immonde gémit en un grain de poussière morcelée, et de par cette découverte accablante, déchirante, cette ancestrale floraison lugubre se dénude en un bon sens qui ne peut être visible que par des yeux globuleux iridescents qui viole inlassablement cet enchantement machiavélique où s’égrainent des volutes indigestes des monstruosités, tapies subrepticement dans cette immensité absconse.

En cette ladite esquisse où une particule de fièvre effleure l’esprit sauvageon d’une ombre à la conscience endormie, et qui porte à ses lèvres une rougeur de la nostalgie du vent imbécile, se consume une vive lueur accrochée à une lanterne triste où s’éprend en une valse un papillon battant des ailes froissées aux couleurs d’un bleu nuit cristalline.
Et dans un méandre de l’infinitude anéantissement inachevé, étroitement et sommairement érectile, nous grossissons l’horreur qui pompe la nuit, agitée par ce néant persistant.

Mais la nuit claire, tristement habile, habille de par ses cornes blanchâtres cet environnement maquillé d’un rouge suspicieux, colorie un ciel de ses innombrables partitions d’un long spleen suave qui affole toute une colonie d’images paillardes en cette étriquée seconde. Et la nuit profonde, croqueuse d’un jeu primitif, remplit un béant ennui de ces incolores caprices d’antan que viennent de jouir les quelques bulles d’onctuosité éclatantes. La nuit s’évapore de ces giboulées suspicieuses et agite un rien qui sommeille en cette vallée endormie. C’est donc une nuit agité pour rien !

Et les écumes blanchissent la vallée subrepticement endormie dans laquelle des envolées difformes s’amoncellent sur les hautes branches fissurées des conifères. Des bruits assourdissants résonnent inlassablement en cette clairière silencieuse, teintée d’un mystère insondable.

Mais l’esprit s’élève, et le corps se lève paisiblement de cette dense suavité que la nuit tente d’apaiser en cette ultime seconde peu éclairée. Tel un empressement survenu soudainement, des crocs martèlent l’abominable imagination qui crispe de ses longs doigts crantés les six petits carreaux pourpres dans l’inacceptable dénouement de briser les deux volets branlants dans une atroce douleur immense. C’est la jouissance amoureuse de la bise qui plonge l’inerte inquiétude dans cette mouvance lunaire flamboyante, en ce désarroi étriqué. C’est l’extrême battement de la bise menaçante qui survient brusquement, en ce désordre involontaire. Et si la nostalgie du vent emporte l’épave intellectuelle de l’esprit sauvageon, c’est le sacrement épineux, miséricordieux de la violence barbare insoutenable de cette ancestrale floraison que nait ce jour maudit.
Et le jour se lève…

Les nuages se dissipent, se mélancolisent de cette horripilante histoire inachevée que nous venons à présent de parcourir.
D’étonnantes formes plongées dans un incroyable mystère s’agrippent de toute part sur les hauteurs de cet enténébré bois qui, en une fraction de seconde, éclaire subitement un sentier parsemé d’une poussière dorée. Des jonquilles se lassent de l’aquarelle immortelle des plumages arcencielesques de ces faucons pèlerin, de ces hululements d’hiboux rieurs, de ces enchantements antédiluviens qui osent pénétrer en ce lugubre bois merveilleux, par une porte dérobée à semi-déverrouillée, dans lequel repose une chaumière qui jadis fut-elle habitée par une créature cosmique dont son nom est entré dans les nébuleuses océanique de l’immense barque de l’oubli.

La mouvance est élégante, synonyme d’une valse ancestrale, et le rire pleinement sarcastique s’estompe singulièrement sur un grand miroir morcelé qui peint, dès l’instant où nous contons cette ravissante découverte, une vision enfantine.

De plusieurs brindilles de blé fraichement coupées dans la rosée semblent parfaitement s’emmitoufler par la juxtaposition d’un ornement floral sur lequel des pétales de pommes s’amoncellent amoureusement dans un champ de lavandes, d’hortensias et d’anémones bleuâtres. Lorsque soudainement, un épi se dresse fièrement, laissant apparaitre une prononciation d’amertume sur l’insondable visage de cet enfant qui se contemple, la sueur qui ruisselle sur son front aux sourcils un petit peu courbés, peu épais. De longs cils s’abattent légèrement sur des iridescents iris qui mélangent un ciel profondément obscur dans un émeraude éblouissant. La droiture du nez peu développé en ce temps archaïque, se berce, dans la continuité des narines finement travaillées la dense suavité de cette eau merveilleusement chaste et à la fois douce qui s’écoule sur les joues enflammées de cet ravissant gamin qui esquisse un rictus du coin de ses deux commissures enchanteresses. Ô lèvres qui boivent l’eau énigmatique, ne pleuvent sur les ondes les giboulées de songes diluviens aux croyances intemporelles, inaccessibles, inaudibles. Et dans un silence où se remplit sur l’île de l’ignorance des volutes d’antan, nous y volons au passage clandestin un plaisir que seules les divinités fécondent sur des bulles de songes antiques. Le menton presque rond, nous y consacrons à la lueur effrayante de la nuit aux crocs crantés une silhouette pendante qui descend progressivement sur la svelte corpulence de la petite créature déployant ses larges épaules lourdes.Imbibée d’un argent que nulle autre civilisation ne possède, sur l’élancé cou, nous devinons aisément cette forme fantomatique qui effleure dès à présent un contrejour nouveau. Subrepticement dans une prison de verre, à la lisière d’une incommodante lucarne éclairant un papillon bleu nuit, aux contours grisâtres des ornements diffusant des épines et où à la tête nous pouvons y extraire deux aigles forts majestueux tenant dans leur bec une couronne d’une autre ère, nous découvrons dans un pétale de rire un imposant pommier fleuri.

Et des bulles innocentes de suaves douleurs ruissellent sommairement sur la svelte anatomie de ce garçonnet, le visage devenu apaisé, fixant l’immonde reflet qui s’estompe dans cet illustre miroir aux songes abîmés de maux s’envolant en éclats.
La suavité sempiternelle de l’eau glisse en ces méandres symphoniques où l’absurdité réveille un nom vieillissant sur les écumes d’antan : Timeho.

Et les flots jaillissent d’innombrables paillettes sur ce corps svelte, riant chaudement dans cette pièce qui tangue, en cette aurore où descendent infatigablement les crocs sanguinolentes de la nuit berçant un étrange rire diabolique.
Et le jour se lève lentement derrière ce grand voile d’un rouge Andrinople qui dissimule un hublot où les cornes de la nuit se fraient un sentier pour y semer ses nébuleuses scintillantes.
Et la nuit retient l’eau qui s’écoule paisiblement dans ce petit puits de cet enfant jadis prénommé. D’un bleu de cobalt que tisse ce lin, rayonne sur les contours d’un cristal orphelin, des lacets déposés sur les hanches du garçonnet pour entraver un minuscule médaillon flamboyant en forme d’une tête de mort ricanant dans d’amertume souffrance, encerclée par deux imposants glaives que les fourreaux dorées, boisées ne les étreignent.

Les pieds menus, nus, dans cette flaque arrosent la joyeuseté s’imbibant sur le doux visage de Timeho qui alimente de son esprit tant aventurier de belles lettres anonymes qui compose sa vie.

Décomposer sa vie à…
Ô formules bien indécises…
Et l’inscrire dans le « Elle »
Tu vois la nuance, et s’écoule à l’infini

Et comme dans une lettre
Que le braille voit à l’envers
Mais l’eau ruisselle
D’un monde : le « Vous » qui vient de naitre
Que tu aimes

Dire que son eau est belle
Dans les scintillements de l’autre
J’ai connu des putains de mystères
Et maudire l’Autrefois

Que son enchantement est imbibé de Sels
Et ô bulles de… mettre les voiles
Que je voyais déjà disparaitre puis je sème
Prendre un nouveau départ…

Extrait de « Lonely Raft » , Timeho Plouerzoc’h, mars 2020

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