Un rêve nommé Russie. Partie 17.

Lucy.

Maxime est mort, Maxime est mort, Maxime est mort.
Maxime est… Non, c’est impossible. Il ne peut pas être mort. Je sens les larmes couler le long de mes joues. Je n’arrive plus à penser. 

Putain qu’est ce qui nous a conduit ici. Pourquoi on en est arrivé là. Si je n’avais pas parlé, si j’avais su la fermer…

Maxime est mort. Cette pensée me déchire le cœur. Tout est ma faute. Et maintenant, c’est à mon tour de mourir. Je le sais, je le sens. Je ne reverrai plus jamais ma famille, mon peu d’amis. Julie et les autres. Et surtout, je ne reverrai plus jamais Maxime.

Il est mort.

– Lucy ?

La voix de David me fait sursauter, il n’a plus le même ton. Sa voix est douce. Elle n’est pas agressive.

– Lucy ? Lucy, tu m’entends ?

Oui, je t’entends, mais je suis incapable de te répondre, je suis incapable de te regarder, pas après tout ce que tu as fait. Pas après tout ce que tu me fais vivre depuis ces dernières heures.

– Lucy… Il faut que tu manges et que tu boives un peu d’eau, regarde, je t’ai trouvé quelque chose.

Sa voix est tellement douce, pourquoi ? Je n’ai plus la force de bouger, je n’ai plus faim et je n’ai plus soif. De toute manière à quoi bon m’entretenir si c’est pour me tuer par la suite ?

Il s’approche de moi et prend mon visage dans ses mains.

– Lucy regarde moi, je t’en pris. Il faut que tu manges, sinon tu ne tiendras pas. Et je ne veux pas que tu te laisses mourir.

Me laisser mourir ? Mais putain, c’est l’hôpital qui se fou de la charité ?

Je puise dans le peu de force qu’il me reste pour planter mes yeux dans les siens.

Son regard est doux, j’arrive à ressentir son angoisse à travers ses deux yeux gris.

Ses deux pouces chassent les larmes qui coulent sur mes joues.

– Dit quelque chose, je t’en pris.

– Je ne peux pas.

– Si tu le peux, Lucy ne soit pas triste. Je suis la moi. Je serai toujours là.

– Qu’est-ce que tu attends de moi, David ? Tu as tué Maxime, qu’est ce que tu crois que tu peux faire de moi maintenant ?

– Je n’ai pas tué Maxime..

– Tu as fait en sorte qu’il meurt.

J’ai dit tout ça sur un ton des plus calme. Je n’ai pas l’énergie nécessaire, pour lui faire face, ni à lui, ni à ses paroles blessantes.

Il me lâche le visage, prend une chaise et s’assied en face de moi.

– Oui, c’est vrai, j’ai fait en sorte qu’il sorte de ta vie. Mais je n’ai jamais voulu qu’il meure.

– Pourtant, tu en as l’air si fière devant ta bande de petits moutons.

Je peux voir dans ses yeux de l’excitation, l’idée que je lui tienne tête lui plaît. C’est pour ça que je suis ici.

– J’en suis fière devant eux, oui. Mais je ne peux pas l’être devant toi.

– Mais pourquoi ? Pourquoi tu as fait tout ça ? Il faut que tu me le dises. Ça ne peut pas durer indéfiniment.

Il se lève de sa chaise, en fait le tour tout en se passant la main dans les cheveux.

– Lucy.. C’est plus compliqué que ce que tu penses.

– Je ne suis pas bête, je suis en capacité de comprendre.

– D’accord, je vais tout te raconter. Mais avant, tu manges.

Julie.

Il est maintenant 22h, on a cherché autant qu’on a pu, à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôtel, mais rien. Toujours rien. On doit louper quelque chose, c’est impossible qu’elle ait quitté l’hôtel. On s’en serait forcément rendu compte. D’autant plus que les « amis » de l’autre con sont toujours dans l’hôtel. Mais c’est impossible de les suivre. Parce qu’ils passent leurs temps à nous surveiller eux aussi.

– Réchauffez-vous un peu et pour ceux qui se sentent capables de continuer, on reprend nos recherches dans un quart d’heure.

Je vais essayer de joindre Amélie pour savoir ou elle en est.

– Allô ? Amélie ? Tu m’entends ?

– Oui, oui Julie, je suis toujours à l’hôpital. Je suis avec Maxime.

– Comment va-t-il ?

J’entends la voix de Maxime derrière Amélie « ils l’ont retrouvé ? C’est bon ? Qu’est-ce qu’elle te dit ? Putain, tu ne peux pas mettre le haut-parleur Amélie, on est en 2020 ! »

– Tu es sur haut-parleur Julie. Maxime se porte du mieux qu’il peut..

Maxime lui coupe la parole.

– Vous l’avez retrouvé ?

– Non toujours pas. Mais on va repartir d’ici dix minutes.

– Alors met le haut-parleur toi aussi, pour que tout le monde m’entende. J’ai une idée. Mais ça ne va sûrement pas vous plaire.