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Voici ma première fanfiction. Elle a été écrite pour un concours externe à wikipen. Je suis arrivé 3 ème de ce concours et je voulais vous partager mon écrit.
24 Octobre 1996.
Mon cher journal,
Je m’appelle Eva, j’ai 16 ans depuis maintenant 4 jours et j’écris mon tout premier journal intime. Dans une semaine là où je vis, nous avons notre tout premier bal. Halloween.
Mais voilà depuis maintenant 6 ans, je ne fête plus Halloween, je ne passe plus de maisons en maisons. Non, et tu sais pourquoi ? Parce que je suis une sorcière. Je vis dans une école qui s’appelle Poudlard. Je me suis habituée à être une sorcière. Ma famille me manque bien évidemment, mais celle que je me suis faite à Poudlard me colle à la peau. Mon cher journal, nous allons en vivre des choses ensemble, espérons que cette année, «Lui» en fasse parti aussi.
Eva.
– Eva ? Eva réveille toi, c’est l’heure, on va finir par être en retard !
La voix que vous entendez là, c’est Ginny. Ginny Weasley une de mes meilleures amies.
– Non, laisse moi dormir, je ne veux pas me réveiller.
– Arrête de ronchonner lève toi, Hermione et Luna nous attendent en bas.
À court d’arguments, je me lève. En voyant ma tête devant le miroir, je me dis qu’il me faudrait plus qu’un sort de beauté, pour me plaire un minimum. Je ne suis pas comme mes amies. Je suis petite, les cheveux bruns, les yeux marron, banal en soi. Je n’ai pas la chevelure flamboyante de Ginny, ou les boucles dessinées de Hermione et je suis loin d’avoir les yeux bleus de Luna. Elles ont toutes les trois un petit quelque chose qui les font sortir du lot.
– Salut les filles, désolée du retard.
– Oui, on sait, ne t’inquiète pas, tu voulais rester un peu plus longtemps avec lui, me dit Hermione.
Mes joues s’empourprent, je n’ose plus ouvrir la bouche. Mais elle n’a pas tort. C’est vrai que quand je suis dans mes rêves, il est tout le temps à mes côtés.
On s’installe à une des quatre grandes tables de la grande salle. Les maisons existent toujours à Poudlard, je pense que ça aide à maintenir un certain équilibre, un repaire pour ceux qui en ont besoin. Mais nous n’avons plus de menaces. Le maître des ténèbres est mort. Ses anciens fidèles ont tous eu le droit à un procès, un procès de sorcier. Certains sont à Azkaban, d’autres rachètent leurs fautes avec des travaux d’intérêts généraux façon sorciers.
Maintenant, tout le monde se mélange et c’est bien mieux comme ça.
– Vous êtes prêtes pour le tirage au sort les filles ?
C’est Luna qui nous pose la question. Bien évidemment il n’y a pas de réponse positive à cette question. Personne n’est réellement prêt pour ce tirage. C’est l’inconnu total. Premièrement, c’est la première fois qu’a lieu ce tirage au sort. Deuxièmement, ça ne concerne que les sixièmes années, et devinez qui en fait partie… Troisièmement, les personnes qui sont déjà en couple avec un sixième année ou autre ne participent pas à ce tirage au sort. Et surprise.. Je n’ai pas de petit ami.
De plus, ce tirage au sort déterminera notre cavalier ou cavalière jusqu’à la fin de l’année. On sera accompagné de la même personne à tous nos bals, sans exception.
– Eva, tu nous écoutes ?
– Oui Ginny désolée, j’étais dans mes pensées.
– Tu m’étonnes, tu rêves de tomber sur la bonne personne.
– En même temps c’est normal, on a toutes les deux peur, tu imagines tomber avec quelqu’un que tu n’apprécies pas ? À part vous, Ginny et Luna, qui êtes assurées de tomber avec Harry et Neville… Nous, c’est le flou total.
Hermione a raison, c’est le flou total. Passer une année entière avec une personne qui ne nous apprécie pas, ça peut être très long.
– Bon, il est temps d’y aller. Bonne chance les filles. On se voit ce midi, je ne pourrai pas attendre plus longtemps pour savoir qui vous avez tiré au sort.
On quitte Ginny et Luna pour se rendre dans la salle du professeur McGonagall.
Harry, Ron et Neville sont déjà dans la salle. Lui aussi, il est là. Dans un coin de la pièce, les bras croisés sur sa poitrine.
– Alors Eva, tu n’as pas trop peur ? Harry me pose la question assez fort pour qu’il n’y ait que lui et moi à l’entendre.
– Un peu.
– Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer, je suis sûr que tu tomberas sur la personne que tu veux.
– C’est facile pour toi, tu es assuré d’être avec Ginny !
Harry me sourit, le professeur McGonagall entre dans la salle, et tout le monde s’installe en silence.
– Bien le bonjour, comme vous le savez, aujourd’hui a lieu le tirage au sort. Je crois savoir que mademoiselle Brown, messieurs Potter et Londubat ont déjà leur cavalier et cavalière respectifs. Vous ne ferez donc pas partie du tirage au sort. De ce fait, le compte est bon, il y aura un garçon pour chaque fille de la classe. Je vais donc vous expliquer le bon déroulement du tirage.
Chaque fille, quand elle entendra son prénom, se lèvera, tirera un papier au hasard et retournera s’asseoir à sa place sans ouvrir ce dernier. Une fois que tous les prénoms auront été tirés, vous vous lèverez pour rejoindre votre cavalier. Ensuite, vous aurez jusqu’à la fin de la matinée pour vous isoler n’importe où dans le château, afin de faire plus ample connaissance si ce n’est déjà le cas. C’est compris ?
Nous répondons tous d’un grand oui et l’appel des prénoms commence.
Je ne peux m’empêcher de regarder dans sa direction. Voir s’il réagit à l’appel d’un prénom plus que celui d’un autre. Mais son visage reste fermé. Aucune réaction.
C’est au tour de Hermione d’être appelée et enfin le mien.
Quand le professeur m’appelle, il tourne la tête dans ma direction, nos regards se croisent et il me fixe du regard. Je retourne à ma place, en imaginant le pire.
– Bien, il est maintenant temps de déplier vos papiers.
Je regarde toutes les filles découvrir qui elles ont tiré au sort, je n’ai pas la force de déplier mon papier. Imaginer qu’il puisse passer l’année avec une autre fille que moi..
Hermione se lève, pose une main sur mon épaule et me chuchote : «Je croise les doigts pour toi.»
Elle se dirige ensuite vers Ron, le frère de Ginny. Ils n’osent pas se le dire, mais depuis le premier jour, ils ont envie d’être ensemble. Espérons que cette année les décoince un peu.
Je regarde dans sa direction, il est toujours assis à sa place, aucune fille n’est allée vers lui pour le moment. Il reste encore de l’espoir.
Je déplie enfin mon papier. Mon cœur loupe un battement. Je relie plusieurs fois le prénom inscrit. Je n’arrive pas à y croire. C’est lui.
Tremblante, je décide de prendre mon courage à deux mains et me dirige dans sa direction.
– Drago ?
Il relève la tête vers moi.
– Drago, j’ai tiré ton nom.
Et sans un mot, il me regarde de la tête aux pieds, se lève et quitte la salle de cours. Je le suis sans dire un mot. Après avoir traversé le château, on se dirige vers le lac. À l’abri de tout regard, il s’installe sur un banc à l’écart de la foule. Je m’assieds à côté de lui. Il ne me regarde même pas. Je me lance.
– J’espère que tu n’es pas trop…
Il me coupe la parole.
– Non, Eva ne commence pas. Je n’ai pas envie de participer à ce genre de conneries.
Il se tourne vers moi et plante son regard dans le mien.
– Mais bon, je n’ai pas le choix.
– Très bien, je comprends, mais comme tu le dis, on n’a pas le choix, moi aussi, j’aimerais être autre part.
Je lui mens, j’y suis obligée, si seulement il se doute de ce que je ressens pour lui, alors je suis fichue.
– Très bien Eva ! Alors on se contentera du minimum. Il se lève me laissant seule.
25 octobre 1996
Mon cher journal,
Aujourd’hui a eu lieu le tirage au sort. Je l’ai eu «Lui». Et je l’aurai toute l’année. Visiblement, mon plaisir n’est pas partagé. Halloween est dans peu de temps. Et s’il ne venait pas ? Je suis restée assise sur ce banc devant le lac, jusqu’à ce que Harry et Ginny viennent m’y chercher. Ce qui est bien avec eux, c’est que nous n’avons pas besoin de parler. Nos silences disent tout. Je n’ai pas osé le regarder de tout le reste de la journée, j’espère que demain se passera mieux.
Eva
J’ai passé la nuit à réfléchir à me demander ce que je devais lui dire. Ce que je devais faire. Mais rien ne m’est venu. Je vais attendre que ça soit lui. Lui qui fasse le premier pas.
Les cours commencent, on nous annonce que jusqu’au bal, nos après-midi seront libres. Enfin libres, c’est surtout pour s’entraîner à notre danse d’ouverture et se trouver une tenue. À la fin de la matinée, tout le monde rejoint son cavalier ou cavalière.
Je sors du château et je vais sur le banc d’hier. Cette fois-ci, c’est lui qui me suit. Il s’assied près de moi. Après un long silence, il se lance enfin.
– Eva, je voulais m’excuser pour hier. C’est juste que voilà…
Je ne dis rien, je ne le regarde même pas.
– Je suis désolé, Eva. Regarde-moi. S’il te plaît.
Je me tourne vers lui, je serre les dents à ce moment-là, je ne veux pas lui montrer que la situation me fait du mal, alors je me lance à mon tour.
– Je suis désolée aussi Drago, désolée que cette situation te saoule, désolée que tu sois tombé avec moi pour toute l’année. Désolée de n’être visiblement pas assez bien pour toi.
Je ne me suis même pas rendu compte que j’étais debout et que je lui hurlais ces mots. J’attrape mon sac et commence à rejoindre le château quand il m’attrape par le poignet.
– Je ne suis pas celui qu’il te faut, Eva.
Et sans comprendre ce qu’il me dit, je me défais de son emprise, et cette fois-ci, c’est moi qui le laisse seul sur ce banc.
Plus tard dans la soirée, quand tout le monde a rejoint sa salle commune et que je suis enfin calmée, Harry vient me voir pour me dire que Drago m’attend devant l’entrée de notre salle.
– Mais je ne veux pas lui parler, je suis en pyjama, je n’ai rien à lui dire.
– Peut-être toi, mais laisse-lui l’occasion de s’expliquer.
Je décide d’écouter Harry.
Quand j’ouvre la porte, il est là, adossé contre le mur du couloir, les cheveux encore mouillés, un pantalon de jogging noir, un tee-shirt gris et une veste à capuche noire en guise de pyjama.
-Salut, me dit-il. On peut parler ?
– Je t’en prie commence.
– Pas ici.
Il m’attrape par la main. Un frisson me parcourt à son contact, je le suis sans rien dire. Il m’entraîne à l’extérieur du château. On retrouve notre banc habituel face au lac. La nuit, le lac est éclairé sur tout son contour, il est magnifique.
Drago m’invite à m’asseoir près de lui.
– Tout d’abord, je tenais à m’excuser pour mon comportement d’hier et d’aujourd’hui. Je ne devrais pas y mettre autant de mauvaise volonté. Après tout, ce ne sont que des bals. Promis je ferai des efforts, si tu me veux toujours comme cavalier.
Ses yeux gris me bouleversent, je ne sais quoi lui répondre, sur le moment, je ne trouve pas les mots qu’il faut alors je me contente d’un hochement de tête.
– Si tu veux, reprend-il, demain, on pourrait aller à Pré-au-Lard, histoire de voir ce que l’on pourrait se mettre sur le dos pour notre premier bal.
– Oui, si tu veux.
– Oui, je veux, enfin à moins que tu ne veuilles aller au bal vêtue de cette manière.
Je fais le point sur ma tenue, je porte un vieux leggins noir surmonté par des grosses chaussettes d’hiver rouges et un débardeur gris.
Me rendant compte que je suis sortie si peu vêtue, je croise les bras sur ma poitrine.
– Effectivement, j’irai au bal dans une autre tenue.
Il se met à rire et moi aussi. C’est si bon de le voir ainsi. Lui qui d’ordinaire est si sérieux, que rien ne fait sourire.
On reste assis sur notre banc de longues minutes sans rien se dire, juste à observer la beauté du lac.
– Je commence à avoir froid, je vais remonter au château.
Il se lève et enlève sa veste.
– Tiens prends ma veste, au moins le temps du trajet.
J’accepte volontiers, j’enfile sa veste, monte la fermeture jusqu’en haut. J’ai son odeur contre moi.
Drago attrape ma main, je sursaute une nouvelle fois à son contact.
– N’y vois aucun mal, je m’assure juste que tu rentres au château saine et sauve, imagine que tu te tordes une cheville juste avant notre premier bal.
Drago me ramène jusqu’à l’entrée de ma salle commune. Au moment de lui rendre sa veste, il m’arrête dans mon geste.
– Garde-la, au moins tu penseras à moi.
Si seulement tu savais Drago.
– Bonne nuit Eva.
– Bonne nuit Drago.
Et une fois de plus, prise au dépourvu, il me laisse seule, mais avec son odeur.
26 octobre 1996
Mon cher journal,
Halloween n’est plus que dans quelques jours. Ce soir, j’ai l’impression de rêver éveillée. Drago et moi avons enfin eu un semblant de discussion normale. Et mieux encore, il m’a laissé sa veste. Elle porte son odeur, c’est pour que je pense à lui, m’a-t-il dit. Demain, il m’emmène à Pré-au-Lard.
Eva
Le lendemain, j’ai attendu Drago sur le banc, celui où on a pris l’habitude de venir ces derniers jours. J’ai attendu une heure, puis deux et enfin trois, avant qu’il décide de faire son apparition.
– Eva, je suis désolé, j’ai eu un empêchement.
– Des efforts Drago, tu as dit que tu ferais des efforts. Enfin ce n’est pas grave, on verra ça une autre fois.
Je me lève pour partir, il me retient.
– Non, Eva, attends ne le prends pas comme ça. Je suis vraiment désolé. Pour Pré-au-Lard, c’est trop tard, mais on peut s’entraîner pour notre danse..
– Quoi ? Maintenant ? Ici ?
– Oui, regarde il n’y a personne, on est seul. Juste toi et moi.
– Mais je n’ai même pas réfléchi à une musique alors encore moins à une danse.
– Tu me fais confiance ?
Je le regarde droit dans les yeux, si seulement il savait que je lui faisais plus que confiance.
– Oui.
– J’ai déjà tout imaginé Eva. J’ai envie qu’on danse une valse, la plus belle valse jamais dansée.
Je n’ai jamais vu Drago aussi enthousiaste en six ans passés dans cette école.
– D’accord et sur quelle musique veux-tu que l’on danse ?
– Fairytale – Alexander Rybak. J’y ai pensé toute la nuit. Pour notre premier bal, que dirais-tu d’un conte de fée ?
Drago était gêné par ce qu’il venait de dire, il n’osait plus me regarder dans les yeux.
– Je ne connais pas cette musique, mais je te fais confiance.
Il se met à trifouiller dans son sac et c’est là que je vois ses phalanges. Elles sont rouges, prêtes à éclater. Il sort de son sac un baladeur CD avec un casque.
– Toi, Drago Malefoy, tu as un objet moldu ?
– Oui mademoiselle, figure-toi que c’est sûrement la meilleure invention moldu.
Il me place le casque sur les oreilles et me lance la musique. Elle est entraînante, les paroles enivrantes. Drago ne me regarde même pas, il fixe le sol. Je relance la chanson une seconde fois, puis une troisième fois pour mieux comprendre les paroles. « J’ai aimé une fille que j’ai connue, elle était mienne et nous étions amoureux… Elle est un conte de fée.»
Je finis par reposer le baladeur.
– Pourquoi cette chanson Drago ?
– «Parce que je suis déjà maudit.»
– Est-ce que tu dis ça parce que tu es avec moi ? Ou parce que tu as perdu la fille que tu aimais ?
– Ni l’un ni l’autre. Je ne peux simplement pas être avec mon conte de fée.
Je ne sais pas si c’est à ce moment-là que mon cœur a commencé à se briser, mais c’est à celui-là que j’ai compris. Il se détestait.
29 octobre 1996
Mon cher journal,
Ces trois derniers jours ont été plus que chargés. Entre les cours et les répétitions pour notre danse, je suis éreintée. Demain, nous n’avons pas cours, en fait on a plus cours jusqu’à la semaine prochaine. Le bal étant jeudi soir, il faut que tout le monde soit au point. Ils ont tous l’air parfaitement prêts. Toutes mes copines ont déjà leur robe de bal. Drago et moi n’avons toujours pas mis un pied à Pré-au-lard. C’est demain ou jamais.
Eva.
En voyant le temps ce matin, je n’ai qu’une envie, c’est de rester au fond de mon lit. Le ciel est sombre, menaçant, prêt à éclater.
– Tu vas à Pré-au-Lard aujourd’hui ?
– Oui, tu n’y vas pas toi ? Vous avez déjà votre tenue avec Harry ?
– Oui, Hermione et Luna aussi. Puis avec le temps qu’il fait aujourd’hui vous serez tranquilles.
– J’espère surtout qu’il reste des robes, souhaite-moi bonne chance !
– Bonne chance, ne rentrez pas trop tard !
Je quitte la chambre et j’embrasse Harry au passage en sortant de la salle commune. Je l’entends me crier par-dessus son épaule un « bonne journée Eva ».
En ouvrant la porte, je tombe directement sur Drago.
– Prête Eva ?
– Prête.
On reste une longue partie du chemin silencieux, juste à marcher l’un à côté de l’autre.
– Tu sais, j’avais pensé que comme c’est halloween, on pouvait avoir des tenues un peu en rapport avec le thème…
– C’est-à-dire ? Tu veux que l’on se transforme en monstres qui font peur ?
– Non pas tout à fait, mais tu pourrais te déguiser en un beau et séduisant vampire, et moi, je serai la moldu sur qui tu as jeté ton dévolu.
– Je trouve cette idée géniale. Et à la fin de notre danse, je pourrais simuler le fait que je te morde dans le cou, pour te transformer !
– J’adore cette idée.
Une fois arrivé à Pré-au-Lard, on pousse la porte du seul magasin de prêt-à-porter,
« Gaichiffon ». À l’occasion d’halloween, ils ont reçu une tonne de tenues de la plus effrayante à la plus sobre.
Avec Drago, on décide d’en essayer plusieurs.
Après deux heures d’essayages, il ne nous reste plus qu’une seule tenue chacun à essayer. La tenue de l’espoir.
En enfilant cette robe dans la cabine, je me dis que c’est la bonne. Elle est noire, elle descend juste au-dessus de mon genou, avec plein de jupons. En haut, elle n’a ni bretelles, ni manches, c’est un décolleté en dentelle. Cette robe est magnifique.
– Tu t’en sors Eva ? Je pense que j’ai trouvé le bon costume.
Quand j’ouvre le rideau de ma cabine, je le vois planté là avec de grands yeux ouverts. Il porte un costume noir trois pièces. Sans cravate ni nœud papillon. Les premiers boutons de sa chemise sont déboutonnés, ce qui lui donne un côté vraiment sexy. On dirait qu’il a été taillé pour lui.
– Tu es très beau Drago, il te va vraiment bien.
Ne le voyant pas réagir, je m’inquiète.
– Tu n’aimes pas la robe ? C’est trop ? Je vais en trouver…
Il pose un doigt sur mes lèvres.
– Ne dis plus rien, elle est parfaite. Tu es magnifique Eva. Belle à couper le souffle.
Il passe un bras autour de mes épaules et l’on se regarde ensemble dans l’un des miroirs de la boutique. C’est vrai qu’on est beaux. Vraiment très beaux.
Au moment de payer, Drago insiste pour m’offrir la robe, il prétend que c’est pour s’excuser de son mauvais comportement des premiers jours.
En ouvrant la porte du magasin, on se rend compte que le temps a clairement changé. Le ciel est déchaîné, il pleut des cordes. On décide donc de courir jusqu’aux 3 balais pour attendre que ça se calme.
Quand on entre dans le Pub, c’est madame Rosmerta qui nous accueille. On trouve l’établissement pratiquement vide.
– Bonjour les enfants, vite, venez vous mettre au chaud.
On s’installe à une table et madame Rosmerta s’installe avec nous.
– Vous n’avez pas de chance. L’orage n’est pas prêt d’en finir.
Drago regarde alors par la fenêtre, mais il pleut tellement fort qu’il est impossible d’y voir à travers.
– Vu qu’on est coincé ici, vous pouvez nous apporter des œufs au bacon avec des toasts beurrés ainsi que deux bières au beurre s’il vous plaît ?
– Bien sûr ma chérie, autre chose ?
– Oui, on veut une chambre aussi.
Surprise par la demande de Drago, je lui demande pourquoi.
– Il faut qu’on continue à s’entraîner, le bal est demain, alors autant en profiter.
On mange en vitesse et on monte dans la chambre que Rosmerta a mise à notre disposition.
– Tu vois Drago, même madame Rosmerta est équipée en objet moldu.
Au fond de la pièce, sur un petit meuble, un lecteur CD et une enceinte étaient posés.
– Parfait !
Drago pousse le lit dans un coin de la pièce, insère le CD dans le lecteur et lance la musique.
On se met à danser encore et encore. Nos pas deviennent de plus en plus fluides. Je tourne à en perdre la tête. Au bout d’un moment, épuisée, je me laisse glisser contre le lit.
– Ça va ?
– Oui, mais heureusement qu’on ne fait la danse qu’une seule fois demain.
Drago sourit.
– Oui, ça te dit qu’on essaye avec nos tenues ?
Je jette un œil autour de moi.
– Si tu promets de bien rester retourné le temps que je me change, alors oui.
– Promis.
Une fois en tenue Drago relance la musique. Une certaine tension s’installe entre nous, Drago est plus ferme dans ses prises. Comme s’il avait peur de me lâcher. À la fin de la musique, il me fait tomber la tête en arrière, et m’embrasse dans le cou. On s’écarte, gênés par ce geste.
– Désolé, je me voyais mal te mordre réellement.
– Ne t’excuse pas, ce n’est pas désagréable.
Il me remet une des mèches de cheveux derrière l’oreille, il est si près de moi. J’ai le cœur prêt à sortir de la poitrine. Il effleure ma joue du bout des doigts. Puis tout s’arrête, il s’écarte de moi comme s’il venait de réaliser ce qu’il faisait.
-Il ne pleut plus, on devrait rentrer au château.
Et sans rajouter le moindre mot, il se retourne et commence à se changer. Alors dans le plus grand des silences, je me change à mon tour.
Ce n’est qu’une fois arrivés au château, quand Crabbe et Goyle ses anciens acolytes l’interpellent, que j’entends à nouveau le son de sa voix.
– Alors Drago on se fait les petites sangs de bourbe maintenant ?
Je sens Drago se raidir à côté de moi.
– Laisse tomber Drago, j’ai l’habitude.
Il me prend la main et on continue notre chemin.
– Oh, allez Drago ! Tu vas bien me la prêter. Je suis sûr que malgré tout, elle reste bonne !
Il n’en a pas fallu plus pour que Drago me lâche la main. Il plaque Goyle contre le mur.
– Vas-y répète ce que tu viens de dire. Ose le répéter !
Crabbe les sépare, il attrape Goyle et s’éloigne. On entend Goyle vociférer.
– Tu vas le payer Drago ! Et toi et moi, la sang de bourbe, on n’en a pas fini tous les deux.
Drago m’attrape par le bras, il me dépose devant ma salle commune. Et sans un mot ni même un regard, la mâchoire et les poings serrés, il repart.
30 octobre 1996
Mon cher journal,
J’ai passé de loin une des meilleures journées de ma vie, si on exclut le dérapage avec Goyle. Pourquoi tout est toujours si compliqué ? Une chose est encore plus sûre maintenant. Je l’aime un peu plus chaque jour.
Eva
Quand je referme mon journal, j’entends du bruit derrière le tableau de la grosse Dame. Comme si elle parlait avec quelqu’un.
– Mais, laissez-moi entrer, c’est vraiment important !
– Jeune homme, vous n’êtes pas de Gryffondor, et il se fait tard.
– Mais, s’il vous plaît, on en a fini avec ça.
J’ouvre la porte et je le vois.
– Drago, mais qu’est-ce que tu fais là ? Si quelqu’un te surprend ! Tu vas t’attirer des ennuis.
– Il fallait que je te voie. Viens avec moi.
– Mais si quelqu’un nous voit ?
– Ne t’inquiète pas.
On marche en silence dans les couloirs, jusqu’à ce que la salle sur demande apparaisse. On y entre. Un canapé et une cheminée avec son feu qui crépite occupent la pièce. On s’assoit de manière à être l’un en face de l’autre.
– Eva, j’ai quelque chose d’important à te dire.
– Tu m’inquiètes Drago.
– Écoute ces derniers jours ensemble… J’ai trouvé que c’était vraiment chouette. Mais..
– Mais quoi ?
– Mais tout à l’heure aux 3 balais… Eva, je te l’ai dit, je ne suis pas un garçon pour toi.
– C’est parce que je suis une sang de bourbe, c’est ça ?
– Non, Eva ne redis plus jamais ça, je me fiche de ça.
Il se lève et se met à marcher autour du canapé, les mains dans les cheveux.
– Tu as vu comment j’ai changé de comportement tout à l’heure, tu mérites mieux que ça.
Je me lève pour lui faire face.
– Drago, regarde-moi s’il-te-plaît. Tu ne crois pas que c’est à moi de décider ce qui est bon ou non pour moi ?
Il me regarde. Son regard est empli de tristesse.
-Eva…
Il me plaque contre le mur et pose son front contre le mien. Il répète mon prénom.
– Eva, qu’est-ce que tu m’as fait…
Et là tout bascule, je me dis que c’est bon, que c’est le bon moment. Mais au lieu de ça, il donne un coup de poing dans le mur, juste à quelques centimètres de mon visage.
– Je ne peux pas faire ça, je n’ai pas le droit.
31 octobre 1996
Mon cher journal,
La nuit a été longue et pleine de questions. Je ne sais pas comment interpréter les réactions de Drago. Mais une question persiste; est ce qu’il sera là ce soir…
Eva
On y est, c’est le grand soir. Je n’ai pas vu la journée passer, et il est déjà temps de se préparer. Je suis avec les filles, je les regarde se préparer elles aussi. Luna nous a même rejointes dans notre salle commune pour être avec nous. Hermione porte une robe jaune, digne d’une princesse. Ginny porte une robe d’un vert émeraude, ce qui en fait encore plus ressortir ses beaux yeux. Et Luna porte une robe bleu nuit, qui lui va à ravir. Quand j’ai fini d’enfiler la mienne, elles ne peuvent s’empêcher de me prendre dans leurs bras en me disant que je suis magnifique. Ginny me lisse les cheveux et Luna me fait quelques boucles. Ça y est nous sommes prêtes. Je n’ai qu’une angoisse : qu’il change d’avis. Je ne l’ai ni vu, pas même aperçu depuis hier soir. Pourvu qu’il vienne.
Harry, Ron et Neville sont déjà en bas des escaliers. Ils ont tous les trois accordé leur chemise en fonction de la couleur de la robe de leur partenaire. Ces dernières descendent toutes les trois les escaliers pour les rejoindre.
Drago entre enfin dans le hall. Il ne regarde que moi. Et je ne regarde que lui. Je descends les marches une à une. J’arrive enfin à sa hauteur.
– J’ai quelque chose pour toi, me dit-il.
Il se met derrière moi et accroche autour de mon cou une fine chaîne en argent avec en pendentif, une petite perle verte.
– Tu es encore plus belle qu’hier.
On entre dans la grande salle. Un gradin a été installé pour l’occasion, et tous les autres élèves de l’école y sont installés.
Le professeur Dumbledore fait son discours habituel. Et le professeur McGonagall prend le relais.
Elle nous appelle à tour de rôle comme pour le tirage au sort. Et chaque couple effectue sa danse de bal. Des sourires sont dessinés sur tous les visages.
C’est notre tour.
Je me place devant lui.
– Tu as toujours confiance en moi ?
– Toujours.
La musique se lance, on commence à danser. J’ai l’impression qu’on a fait ça toute notre vie. Quand arrive la fin de la chanson, au lieu de me faire tomber la tête en arrière, Drago m’attrape par la taille et me colle à lui. Ses yeux fixent les miens. Son visage se rapproche. Il m’embrasse. Ses lèvres sont douces. Son baiser, plein de tendresse.
Tous les autres élèves applaudissent notre performance.
On retourne près des autres. J’ai la tête qui tourne, je ne m’attendais vraiment pas à ce baiser. Drago serre ma main un peu plus fort, le sourire aux lèvres.
– Il faut que j’aille aux toilettes… Que je prenne un peu l’air.
– Promets-moi de revenir vite.
– Promis.
Je sors de la grande salle et je cours jusqu’aux toilettes. Je ne peux m’empêcher de sourire bêtement à mon reflet dans le miroir.
Et c’est là que je le vois, par-dessus mon épaule.
– Je t’avais dit que je n’en avais pas fini avec toi, sang de bourbe.
– Laisse-moi partir Goyle.
Je tente de passer entre lui et la porte, mais il me pousse en arrière.
– Tu n’iras nulle part. Tu mérites de souffrir, comme tous les autres. A cause de toi, Drago a changé !
Je suis seule, sans baguette, sans défense.
– Endoloris !
Je ne suis plus capable de bouger, je n’entends plus que la voix de Goyle me torturer.
– Il n’avait déjà pas apprécié que je te traite de sang de bourbe avant qu’on se croise. Il m’avait foutu une sacrée raclée. Mais maintenant c’est à mon tour, je peux enfin me venger.
Tout est flou, je sens du sang couler de mon nez.
Puis mes jambes me lâchent. Je suis seule au milieu des toilettes.
– Drago, Eva n’est toujours pas revenue ? Lui demande Ginny.
– Toujours pas.
Il voit Goyle débouler au milieu de la grande salle, un sourire sur le visage. Il comprend de suite.
– Il s’est passé quelque chose !
Drago sort de la grande salle en courant, suivie des six amies d’Eva.
Quand il entre dans les toilettes et la voit allongée, couverte de sang, il se jette sur elle.
– Eva, Eva répond moi, s’il te plaît Eva, ne me laisse pas, je suis là.
J’entends Drago me parler, je le sens me toucher, me prendre dans ses bras.
– Drago, je t’aime.
J’entends une dernière fois sa voix : « Sauvez-la, je vous en supplie ».
1er novembre 1996
Mon cher journal,
Hier a été le plus heureux jour de ma vie. J’ai pu goûter ses lèvres. Depuis le temps que j’en rêvais. Mais tout a dérapé. Goyle a tout gâché. Je ne pensais pas que l’on pouvait aimer quelqu’un au point de ne plus arriver à en respirer.
Mais je vais me venger. Goyle va payer pour ce qu’il a fait.
«Elle est mon conte de fée.»
Drago
FIN
Gaëlle Galindo
Oh… Je suis sans mots. J’ai vraiment adoré ! Ta manière d’écrire, de faire ressentir les émotions. Bravo !!
Merci beaucoup ça me touche énormément !