Du néant au frisson. Chapitre 19.

3 mins

Je suis rentrée dans mon appart et je me suis dirigé directement dans la cuisine. Je cherchais mes antidépresseurs, il fallait que j’en prenne un, peut-être même toute la boîte.

Axel me suivait et ne disait rien. Je fouillais tous les placards mais je ne savais plus ce que j’en avais fait.

En fait, je ne savais même pas ce que je cherchais vraiment. J’étais là sans être là. Et je sentais la colère et la frustration monter.

 — Qu’est-ce que tu cherches Eliya !

 – Mes antidépresseurs.

— Tu n’as pas besoin de ça.

— Ne me dis ce dont j’ai besoin ou non.

Il m’énervait. Il s’approcha de moi et m’attrapa par les épaules.

— Eliya, regarde-moi. Tu n’as pas besoin de ça.

J’essayais de me défaire de lui. Mais il avait beaucoup plus de force que moi. Je n’arrêtais pas de pleurer.

— Tu ne comprends pas Axel.

— Alors, explique-moi.

— Je n’ai rien à t’expliquer. J’en ai besoin pour ma santé.

Mes sanglots redoublaient. Il me prit dans ses bras et me serra fort contre lui. Et je n’avais plus la force. Plus la force de lutter contre lui alors je me suis laissé aller. Et j’ai pleuré. J’ai pleuré de longues minutes sans rien retenir. Il me serrait un peu plus fort contre lui tout me caressant les cheveux. Au bout d’un moment, j’ai commencé à me calmer mais il ne me lâcha pas pour autant. J’étais toujours contre lui debout au milieu de ma cuisine.

— Je suis fatigué, Axel.

Et sans que je ne me rende compte de rien. Axel me souleva du sol, et me conduit jusque dans ma chambre. Il me posa sur mon lit et me couvrit avec le plaid posé dessus.

— Repose-toi maintenant.

Je fermai les yeux, et m’endormis de suite.

 « Mais parents étaient, là ils souriaient.

— Tout ira bien, Eliya. Ne t’inquiète pas nous serons toujours là.

Ils se sont évaporés sous mes yeux.

— Il sort lundi. Avec interdiction de quitter le territoire jusqu’au procès.

Je voyais le visage d’Antoine de Maria Johane et Julien. Effrayé. Il était là devant nous et il rigolait. J’étais perdu, dévaster. En colère. J’ai couru jusqu’à lui. Et je l’ai frappé. Il a mis ses mains autour de mon cou et les resserra. Je manquais d’air. »

— Eliya, réveille-toi ! Bon sang !

Quelqu’un me secouait. Je n’arrivais plus à respirer.

 — Eliya.

J’ouvris les yeux sur un Axel, complètement affolé. Il me secouait pour que je me réveille. Quand j’ai voulu lui répondre, aucun son ne sortit de ma bouche. J’avais le goût du sang au fond de la gorge. Quand il comprit que j’étais là, bien vivante, il se leva et alla chercher un verre d’eau. Je le bus d’une traite.

— Est-ce que ça va ?

— Oui. Désolé.

— Tu fais souvent des apnées comme ça ?

— Ça m’arrive. Quelle heure est-il ?

— 2h du matin.

— Tu n’es pas rentré chez toi ?

— Non.

— Pourquoi ?

— Je ne voulais pas te laisser seule.

— Merci.

On resta un moment sans rien se dire. Je me suis levé pour aller prendre l’air sur la terrasse et Axel m’y a suivi. J’ai allumé la cigarette qu’il me tendait.

— Tu veux parler de ton cauchemar ?

— Pas vraiment.

— Tu as hurlé Eliya.

Ce qu’il me disait ne m’étonnait pas. J’avais encore cet arrière-goût de sang au fond de la gorge.

— C’est fini maintenant, ne t’inquiète pas.

— Eliya…

— Tu restes avec moi ?

Il avait l’air surpris que je lui pose la question. Je l’étais moi-même. J’étais surprise de cette initiative. Mais je ne voulais pas rester seule. Ce cauchemar m’avait remué.

Le tueur de mes parents allait sortir lundi.

— Oui.

On retourna dans ma chambre, sans rien se dire. Je me remis à ma place et Axel, s’allongea à côté de moi.

On resta comme ça, à contempler le plafond, et à écouter nos respirations. Au bout d’un moment, je me mis sur le côté lui tournant le dos. Je le sentis bouger aussi. Il passa un bras autour de moi et me serra contre lui.

On s’endormit sans se dire un mot de plus. Il était juste là, contre moi.

Je ne fis plus un cauchemar de la nuit. Ou du moins, rien qui ne me réveilla.

Quand j’ouvris les yeux, Axel n’était plus dans le lit. Je me suis levé et personne n’était là.

Dans la cuisine, mes antidépresseurs étaient posés sur la table, avec un mot.

« Je suis rentré me changer. Je les ai trouvés dans la salle de bain. Je suis sûr que tu peux t’en passer. Cette après-midi, je t’emmène prendre l’air. Tiens-toi prête.

PS : J’ai pris ton téléphone pour me faire sonner. Maintenant tu as mon numéro et moi aussi.

Axel. »

J’ai regardé, la boîte longuement. Est-ce que j’en avais besoin ou non ? La question n’était pas là, mais est-ce que ça me faisait du bien ou pas ? Je la laissai sur la table de la cuisine et alla me préparer.

J’attendis Axel, des heures.

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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Très joli passage, comme une éclaircie, ces deux-là semblent se faire du bien mutuellement. Pourvu que ça dure. Bravo à l’auteure.

DeJavel O.
2 années il y a

C’est effectivement un chapitre intense. Pas un seul moment ai-je eu envie de dire que c’était artificiel. J’étais aspiré par les mots. Bravo.

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