Du néant au frisson. Chapitre 20.

4 mins

                              Axel. 

Sur le chemin en rentrant chez moi, je repensais à la soirée d’hier soir. À la peine que j’ai ressentie en voyant Eliya avec ce type. Et surtout à la colère qui s’en dégagea. J’avais complètement déraillé. J’ai pété la gueule de mon chef de salle, et je savais que je n’allais pas m’en tirer comme ça. 

Je repensais aussi à Eliya. Son refus d’embrasser l’autre con, à son sommeil agité, et à cette fin de nuit dans ses bras. 

Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais cette fille dans la peau. Je ne voulais la voir avec personne d’autre que moi. Pourtant je ne connaissais rien d’elle. Je ne savais pas pourquoi elle prenait toutes ces merdes de médicaments. Pourquoi elle faisait des cauchemars ? Pourquoi elle me laissait revenir à chaque fois ? Mais ce que je comprenais le moins c’était toute cette colère qui se dégageait d’elle. 

Au moment où j’allais repartir, pour la récupérer on sonna à ma porte. 

— Monsieur Pinguant ? 

— Oui, c’est bien moi. 

— Je suis l’officier Esposito et voici mon collègue l’officier Michel. 

Je compris de suite de quoi il s’agissait. 

— Je vous écoute.

— Une plainte a été déposée ce matin, contre vous, pour des faits de violences. Et comme ça n’est pas la première fois. 

— Ne tournez pas autour du pot. 

— Monsieur, vous allez devoir nous suivre au poste de police. 

— Est-ce que j’ai le droit d’appeler quelqu’un avant ? Pour annuler mon rendez-vous. 

— Je ne crains que vous ne deviez faire sans. 

Une fois arrivé au poste, on m’installa dans un bureau, seul. L’officier Esposito revint quelques minutes après. 

— Je vais vous poser une série de questions. Répondez-y le plus franchement. Ensuite, je procéderai à votre déposition. Et pour finir, vous serez placé en garde à vue, jusqu’à ce que le procureur de la République prenne une décision. Est-ce que tout est clair pour vous ?

— Oui. 

Le juge s’installa derrière son ordinateur et commença à me poser une série de questions. 

— Bien, nous sommes samedi 18 septembre 2021, 14h36. Êtes-vous bien monsieur Axel Pinguant ?

— Oui.

— Êtes vous bien domiciliez au 53 avenue de la gare à Orthez dans le 64 ?

— Oui.

— Êtes vous bien embauché dans le restaurant Au petit Pachira, situé place de la Mairie à Orthez, en qualité de serveur ? 

— Oui.

— Votre responsable est bien monsieur Pierre Albin ? 

— Oui. 

Je connaissais cette procédure par cœur. Je l’avais déjà vécu plus d’une fois. Et je savais que cette fois je n’allais pas m’en sortir indemne. J’étais bon pour retourner en prison.

— Étiez-vous bien de service vendredi 17 septembre 2021 ?

— Oui. 

— Bien. Monsieur Albin, dans sa plainte, dit que vous l’avez poussé une première fois pour ensuite le frapper, au visage à plusieurs reprises. Êtes-vous d’accord avec ces accusations ? 

— Oui. 

— Les reconnaissez-vous ?

— Oui. 

— Très bien. J’en ai maintenant fini avec les questions. On va passer à votre déposition. Je vous écoute. 

— Je n’ai rien à ajouter de plus. J’ai frappé mon responsable, hier soir. Et je le regrette. Je suis prêt à payer ce qu’il faudra. 

L’officier Esposito finit son rapport, l’imprima et me le fit signer. Ensuite, il m’emmena en garde à vue. Il me demande de retirer mes lacets, ma ceinture, et le cordon de la capuche de mon sweat. Comme ci j’allais me suicider. Il me mit dans une cellule. Elle avait un seul banc. Ça devait d’ailleurs être la seule cellule du commissariat. Avant que l’officier parte, je lui demande. 

— Est-ce que je vais avoir le droit à un coup de fil ? 

— Oui mais pas tout de suite. 

— D’accord, savez-vous combien de temps je vais rester ici ? 

— Vous savez on est samedi, le procureur est en week-end. Si vous avez un peu de chance, il passera dans la soirée. Sinon il faudra attendre la fin de la garde à vu c’est à a dire lundi 15h25. 

— D’accord merci. 

Je me pris mon mal en patience. De toute manière, je ne pouvais pas faire plus. Et m’énerver, ne ferait qu’empirer mon cas. 

Au bout de deux heures, on me laissa passer un coup de fil. 

— Eliya ? 

— Oui ? Axel ?

— Oui, c’est moi. Je suis désolé Eliya je n’ai pas beaucoup de temps. Je suis en garde à vue. 

— Comment ça en garde à vue ? 

— À cause d’hier soir. Ils sont venus me chercher quand j’allais repartir chez toi. 

— Putain merde. Tu sors quand ? 

— Au mieux demain matin au pire lundi milieu d’après midi. 

— Merde ! Je peux faire quelque chose ?

— Non, je suis désolé, Eliya. 

Et sans que je ne puisse entendre sa réponse, la communication se coupa. On me ramena dans ma cellule. 

J’attendis de longues heures interminables. Jusqu’à ce que ma cellule s’ouvre. 

— Tiens je te laisse de la compagnie. 

L’officier Esposito avait déposé quelqu’un dans ma cellule. 

— Salut mon chou à la crème ! 

Je regardais l’énergumène se diriger vers moi sur ces hauts talons. 

— Moi c’est Kim ! Kim du brasil ! 

Ce gars était grand, fin. Habillé tout en léopard. Il était maquillé à outrance ! 

— Bah alors mon chou t’a perdu ta langue ? 

— Salut, réussis-je à lui articuler. 

— Bah alors fait pas ton timide. 

Kim ou qui que se soit vint se coller contre moi. Il ou elle, je ne savais pas embaumer la pièce de son parfum. 

— Tu sais moi les petits mecs dans ton genre, j’adore ça. 

Kim se mit à rire à gorge déployée. 

— Allez fait pas ton timide, t’es là pour quoi ? 

— J’ai démonté la gueule de mon patron. 

Kim se décolla de moi d’un coup. 

— Ah ! Moi je suis là pour racolage. Ce qu’ils sont coincés dans cette ville ! 

Kim me disait qu’il adorait ce qu’il faisait. Que son rêve c’était de se rendre en Thaïlande pour pouvoir exercer sans préjugés.

Il ou elle encore une fois me faisait bien rire. Et au moins, ça me faisait passer le temps. 

Vers 8h du matin, le procureur de la République se pointa devant notre cellule. 

Kim se leva automatiquement et alla se coller contre les barreaux de la cellule. 

— Bonjour Kim. Encore là ?

— C’est toujours un plaisir de vous voir le monsieur le procureur. 

Kim lui roucoulait ces mots. 

— J’aimerais bien avoir un week-end sans avoir à vous voir, vous savez ? 

— Mais je n’aurai plus de plaisir ! 

— Bref, vous sortirez à 15h. Monsieur Pinguant ? 

Je me lève et m’approche à mon tour de la cellule. L’officier de garde ouvrit la cellule, et je suivis le procureur jusque dans son bureau. 

— Monsieur Pinguant, après étude de votre dossier, je n’ai d’autres choix que de vous donner une convocation devant un juge. Vous allez être rejugé pour coup et blessures. Je ne crains que cette fois ci, vous ne deviez purger votre peine entièrement. Bien dans tous les cas, votre garde à vue se finira aujourd’hui à 15h. Évidement vous connaissez déjà la chanson. Vous n’avez pas le droit de sortir du territoire. 

— Oui, monsieur le procureur. 

L’officier de garde me ramena dans la cellule, et même si Kim à côté de moi tentait de dédramatiser la situation, je ne m’en sentais que plus mal. 

Qu’est-ce que j’allais pouvoir dire à Eliya ? 

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bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Décidément, encore un rebondissement.
La procédure et les dialogues sont crédibles, Kim adoucit un peu l’ambiance.
Ce que j’aime aussi c’est que les chapitres sont courts et denses, pas de temps mort. Bravo Gaëlle, je suis fan.

bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Et pourquoi lâcherais-je, quand on aime on ne compte pas. Le tu me va très bien (Prévert: je dis tu à tous ceux que j’aime, Barbara avec Cosma et Montand).

bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Sincèrement, je ne vois pas ce qui ne tournait en rond. Pour moi, ça tourne rond.

DeJavel O.
2 années il y a

Je note cette phrase : « À la peine que j’ai ressentie en voyant Eliya avec ce type. Et surtout à la colère qui s’en dégagea. »

C’est vraiment bien. Beaucoup de cohérence avec l’autre chapitre où on était dans la tête d’Axel. Franchement bien !

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