Axel
J’ai déposé Eliya chez elle, vers 17h. Malgré le mauvais temps, on avait rigolé, et il m’avait semblait qu’elle avait réussi à se détendre. Enfin, jusqu’au retour. Elle n’a pas décroché un mot. Les yeux grands ouverts, les mains cramponnées au siège.
Je ne savais pas trop quoi faire. En même temps, ça ne faisait même pas un jour que je savais la vérité. Mais bon, je n’avais pas le temps de m’occuper de ça. Il fallait que je règle un autre problème.
J’ai roulé, jusqu’au restaurant. Une chose était sûre. Il ne fallait pas que j’aggrave la situation. Sinon je serai obligé de l’appeler. Encore.
Quand j’ai ouvert les portes, un serveur s’est empressé de venir vers moi. Sûrement un nouveau
— Nous ne sommes pas encore ouverts, monsieur.
Je lui passai devant le nez, sans même le regarder.
— Je sais.
Je me suis dirigé vers le bureau de Pierre, sans faire attention au fait qu’il me suivait.
J’ouvris la porte, sans même prendre la peine de frapper avant.
— Monsieur Albin, je suis désolé, il est rentré comme ça. Il n’a pas voulu m’écouter.
Pierre releva la tête de sa pile de documents, et lâcha un profond soupire en me voyant.
— Ce n’est pas grave, retourne travailler, je m’en occupe.
Le serveur l’écouta et repartit.
— Qu’est-ce que tu veux Axel !
— Discuter.
Je suis entré et j’ai refermé la porte derrière moi.
— Si tu viens pour que je retire ma plainte, tu perds ton temps. Ta petite amie est déjà venue pour ça.
— Ce n’est pas ma petite amie.
— Axel, je me fiche de si elle l’est ou non. Je ne ferai rien pour toi.
Je savais quoi faire. J’étais venu avec l’objectif de le faire céder d’une manière ou l’autre. J’avais un plan. Enfin ce qui ressemblait à un plan. J’allais le faire chanter. Parce que j’avais les moyens de le faire.
— Pierre, on est deux adultes. On peut trouver une solution non ?
— Ne me prends pas pour un imbécile.
— Qu’est-ce que tu veux en échange ?
— Je ne veux rien Axel. Rien de toi.
— Je suis sûr qu’on peut trouver un arrangement. Tu veux de l’argent ?
— Je me fiche de ton argent. Puis tu n’en aurais sûrement jamais assez.
— Donne ton prix.
— Axel, arrête ! C’est moi qui signe tes chèques. Je sais combien tu gagnes.
— C’est dommage Pierre. T’aurai dû accepter cette proposition. Tu vas m’obliger à utiliser les gros moyens.
— Parce que tu crois que tu me fais peur avec tes menaces ? Tu vas faire quoi me taper encore sur la gueule ? Ça ne fera qu’aggraver ton cas.
— Non. Je ne vais pas te taper. Comme tu dis, ça ne va faire qu’aggraver mon cas.
— Alors, tu vas faire quoi Axel ? J’en tremble déjà.
— Je serai toi, je ne ferai pas trop le malin. Je suis au courant.
— Au courant de quoi ?
— De ton trafic.
— De quel trafic tu parles ? Tu hallucines maintenant ?
— Il y a quelque mois, quand tu as décidé de me faire payer mon insolence, et que tu m’as laissé faire toute la plonge du restaurant. Je t’ai vu.
— Tu m’as vu faire quoi ?
— Je t’ai vu, abuser de cette gamine, en échange d’un peu de coke.
Pierre était devenu blême.
— Qu’es… Qu’est-ce que… Tu racontes n’importe quoi !
— Elle avait quel âge ? À peine 18 ans ? Ta femme est au courant ?
Il se leva de derrière son bureau, pour venir vers moi. Il m’attrapa par le col de ma veste.
— Vraiment Pierre ? Tu vas me taper dessus ? Tu sais que je suis plus fort que toi.
Je le repoussai dans un geste violent.
— Réfléchis à ma proposition.
— Tu n’as pas de preuve de toute manière.
— Je t’en ramènerai ne t’inquiète pas.
Et je repartis.
Maintenant que j’avais mis mon plan à exécution. Il me fallait des preuves. Et je savais comment en trouver.
Quand il ne faisait pas du racolage, Kim m’avait dit qu’il bossait dans un bar, à la sortie de la ville. Alors je m’y suis rendu.
C’était le genre de bar, un peu miteux de l’extérieur, à l’abandon. Mais une fois à l’intérieur, tout était fluo, les murs et le sol étaient couverts de moquettes aux motifs léopard.
Je me suis dirigé vers le comptoir et j’ai demandé si Kim était arrivé. On m’a indiqué sa « loge ». Une petite pièce coincée entre les toilettes et un placard à balai.
J’ai frappé à la porte.
— Ouiiii entrez !
Il avait dit tout ça dans un roucoulement. Du grand Kim.
— Salut Kim.
Il leva la tête et me regardait dans son miroir.
— Mon petit chou à la crème ! Ça me fait plaisir de te voir. Tu es venu voir le spectacle ?
— Pas vraiment… J’aurai un service à te demander.
— Pour toi, je ferai tout mon petit chou !
Je lui expliquais la situation.
— Humm, tu sais mon petit chou, des filles de cet âge-là, malheureusement il y en a des tonnes. Mais je vais voir ce que je peux faire. Je vais me renseigner, ouvrir l’œil quoi.
— Merci Kim t’est génial.
— Je sais mon petit chou ! Maintenant, tu restes pour le spectacle, tu vas adorer.
J’étais moins sûr de ce qu’il avançait, mais pour lui faire plaisir, je décidais de rester avec lui. De toute manière, je n’avais toujours pas de nouvelles d’Eliya.
Kim m’installa à la meilleure table du bar. « Consommation illimitée mon petit chou, ce soir c’est pour moi ! » avait-il dit.
Ça tombait bien, j’avais besoin de m’amuser un peu. Parce que je savais qu’après, ça ne serait plus comme avant. Au moment où je l’appellerai. Tout s’arrêtera. Je n’aurai pas le choix.
Incroyable, il fallait y penser à celle-là. Et content de revoir Kim.
Ça se corse, comme on dit.
oh punaise, violent mais malin le p’tit Axel
J’aime bien Kim aussi !
Assez fourbe quand même le Axel !
Moi je trouve pas, mais c’est l’auteure qui décide.
Axel nous en réserve une bonne !