Du néant au frisson. Chapitre 37.

4 mins

Eliya 

Je n’entendais plus rien, la communication était coupée. J’avais juste pu percevoir une phrase : « Axel le combat va commencer ». 

Ça veut dire qu’il va recommencer. 

Je ne pouvais pas l’accepter. Je ne savais pas où ça avait lieu, mais il fallait que je trouve, je ratisserais la ville s’il le fallait. Mais c’était à cause de moi qu’il allait recommencer. Je le savais. Je le sentais au plus profond de moi. Tout était encore ma faute. Je ne pouvais pas me permettre de le perdre. Je ne voulais pas le perdre. Il faisait partie des personnes qui m’aidaient à vivre. Mieux que mes amis. Alors j’ai pris mes affaires, et j’ai ratissé la ville. 

Je suis d’abord allé au premier endroit, le premier combat que j’ai vu. Il n’y avait rien. Personne. La rue où le second combat avait eu lieu était elle aussi vide. Je commençais à désespérer. Et même si la ville n’était pas immense, ça laissait quand même énormément de possibilités. J’ai allumé une cigarette. Il fallait que je me calme, et ça m’aiderait à réfléchir. J’ai commencé à me diriger vers la vieille salle de boxe. Peut-être que là-bas quelqu’un saurait. 

Quand je suis arrivé devant la salle, un groupe de garçon discutait. Je me suis approché pour leur parler. Il fallait que je reste discrète, c’était des combats illégaux et je ne voulais pas qu’Axel ait plus de problèmes. 

— Excusez-moi, les garçons se sont arrêtés de parler, ceux de dos se sont retournés vers moi. Je cherche un garçon, il vient souvent ici, il s’appelle Axel, vous l’avez vu ? 

Un des garçons du groupe s’est approché un peu plus de moi, il était grand, très musclé, bien dessiné. 

— On n’a pas vu Axel, depuis longtemps, tu lui veux quoi ? 

J’ai respiré un bon coup, pour ne pas lui demander ce que ça pouvait lui foutre. 

— Vous savez ou je pourrai le trouver ? 

— Il est sûrement en train de se battre quelque part, lança un autre garçon du groupe. 

— Et vous pouvez me dire où se passent les combats en général. 

— Partout et nulle part, ma belle, me répondit le premier garçon. 

— Il y en a un ce soir ?

J’ai décidé de jouer la carte de l’ignorante, je savais évidemment qu’il y en avait un. Je voulais juste savoir où. 

— Essaye d’aller voir derrière la gare, j’ai entendu dire que ça pourrait se faire là-bas. 

Je leur ai jeté un merci et je suis partie en courant, vers la gare. J’avais déjà assez perdu de temps comme ça. 

J’entendais, des cris, des voix, des gens rirent, crier. Plus je m’approchais, plus ils étaient distincts. J’ai aperçu la foule, elle était beaucoup plus grande que les fois précédentes. Le combat avait lieu, sur un vieux parking cette fois. Ce n’était plus les petites rues étroites. Je me suis frayé un passage au milieu de ces gens surexcités. 

C’est là que je l’ai vu. Axel. Je ne pouvais m’empêcher de me faire la réflexion qu’il était beau. Beau en toutes circonstances. Il était mal en point, cette fois-ci. Du sang coulait de son arcade, le long de sa joue. Il y en avait aussi au coin de sa lèvre inférieure. L’homme en face de lui me paraissait gigantesque. Il était beaucoup plus grand qu’Axel, en fait beaucoup plus grand que tout le monde autour de nous. Lui aussi était mal en point. Ça me rassurait, Axel ne faisait pas que prendre des coups, il arrivait à en donner. Il ne lâchait rien. Il se battait avec une telle rage. Jusqu’à ce que nos yeux se croisent. 

Il m’a vu, au milieu de cette foule. Et l’ouverture s’est faite, son adversaire, lui a envoyé son poing droit en plein dans le nez. Axel est tombé au sol. 

J’ai hurlé son prénom. Les gens autour de moi criaient, applaudissaient. Ils étaient contents. Un gars se mit à compter. 

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Mon cœur battait tellement fort, que j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma poitrine. Un frisson, me parcourus. 

Je priais pour qu’Axel se relève. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui, je voulais me jeter sur lui. Le prendre dans mes bras, soigner ses coups, embrasser sa douleur. 

Alors j’ai fait la seule chose, que je pouvais être capable de faire. La seule chose qui ferait que Axel se relèverait. 

Je me suis planté devant le type, qui l’a mis à terre. Il célébrait déjà sa victoire. 

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— Super, tu fais partie du lot de victoire. 

Je lui ai fait mon plus beau sourire, et j’ai tenté de le gifler. Malheureusement, beaucoup plus grand que moi et sûrement plus agile, il m’attrapa la main en plein vol. Et c’est là que je l’ai senti. Axel se relevait derrière moi. Le mec ne comptait plus. 

— Lâche là tout de suite connard. 

La brute me lâcha aussitôt. Et me poussa dans la foule. Axel cracha, et s’essuya le sang qui coulait de sa lèvre. 

Il se tourna, et je l’ai vu dans ses yeux. Il ne se laisserait plus faire. Il le frapperait jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se relever. 

C’est à ce moment précis, quand il m’a regardé de cette manière, que j’ai su. C’était lui. Le Axel, colérique, bagarreur, protecteur. Je ne pouvais pas le changer. Même si tabasser des mecs impliquait de se mettre en danger, alors je n’avais pas le choix, je devais le laisser faire. Pour lui et pour moi. Parce que marcher sur le même chemin qu’Axel, me donner ce frisson, celui qui vous fait oublier le néant dans lequel vous êtes, perpétuellement. 

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B. Serena
2 années il y a

Ouah quel homme, bon c’est pas bien de se battre mais quel homme

bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Courageuse quand même.

DeJavel O.
2 années il y a

« Parce que marcher sur le même chemin qu’Axel, me donnait ce frisson, celui qui vous fait oublier le néant dans lequel vous êtes, perpétuellement. »

Cette môme se tape une solide dépression. Gulp ! J’ai peur pour elle.
Mais, l’autrice nous décrit en même temps le processus d’acceptation qui émerge souvent de la dépression, qui est fondamentalement un trouble d’adaptation. Est-ce un premier pas vers la guérison ? Où est-ce un pas dans la spirale d’une descente qui sera meurtrière ?

Quel texte ! Tous au 38 !

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