Axel
C’est fini, j’entends qu’ils comptent autour de moi, je n’ai pas la force de me relever. Je sais que je n’y arriverai pas cette fois. Ma première défaite. Juste parce que j’ai croisé ses yeux. Ses yeux, que j’aime tant, se regard qui me juge à chaque coup porté.
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— Super, tu fais partie du lot de victoire !
Les mots de Jerry ont été comme un électrochoc, j’ai ouvert un œil, il la tenait fermement par le poignet. Mais putain qu’est-ce qu’elle avait fait encore ! Il fallait que je me relève. Il n’avait pas le droit de la toucher ! Encore moins de lui parler ! Je ne le supporterai pas !
J’ai puisé la force de me relever dans cette nouvelle rage. Eliya était tout ce que j’avais de bien dans cette putain de vie.
— Lâche là tout de suite connard !
J’ai craché du sang, je le sentais qui coulait sur mon visage, de mon nez, de mon arcade, de ma lèvre. Mais ça ne m’arrêtera pas. Je ne pouvais pas le laisser faire. Il a repoussé Eliya, et j’ai cherché son regard.
Je sentais le lien invisible entre elle et moi. Elle avait compris, j’avais son approbation.
Je me suis jeté sur Jerry, et je l’ai assené de coups, j’ai tapé dans ses flancs, j’ai tourné autour de lui, j’ai cherché un moyen de l’atteindre, et ce n’est qu’une fois qu’il fut à bout de souffle, plié en deux, que je lui ai écrasé mon gauche en plein sur la mâchoire. C’était à son tour d’être sonné. J’étais loin de l’avoir mis KO. Il tenait toujours debout, mais je n’ai pas abandonné, j’ai continué à mitrailler ses flancs de coup. Il ne fallait pas qu’il arrive à reprendre son souffle. C’était mon seul espoir de pouvoir le battre.
Jerry tomba à genoux devant moi, je me suis écarté de lui. Dans les combats de rue, tout est autorisé. N’importe quel coup, même le plus fatal. Alors j’en ai profité, je lui ai balancé mon pied en plein dans le nez. Il a hurlé de douleur sous le coup.
J’ai jeté un œil, à Eliya, elle semblait effrayée du geste que je venais d’avoir, alors je me suis reculé, le plus possible.
Le combat était fini, j’avais gagné. Grâce à elle.
Elle m’a jeté un dernier regard, et elle est partie. Sans venir me parler, sans une explication.
— Axeeeeeel, mon champion ! Allan me sortit de mes pensées.
Je lui souris, et il s’approcha de moi, pour me taper dans la main.
— Grâce à toi, j’ai gagné le jackpot ce soir ! Le prends pas mal mais j’y croyais pas !
— Si ça peut te rassurer moi non plus…
— C’était qui cette petite meuf ?
— Une fille…
— Mais encore ?
— LA fille.
— Aaaaaah Axel petit cachottier, t’étais occupé à ça pendant tout ce temps ? Sérieux tu lui dois une fière chandelle, à LA fille !
— Je lui dois bien plus encore.
— Aller vient par la que je te donne ton fric !
J’avais réussi à me faire un peu plus de 600 euros, ce soir. Une bonne soirée en soi. J’ai ramassé mon sac, et les bouts de mon téléphone éparpillé un peu partout.
— Axel, je peux compter sur toi pour le combat du week-end pro ? me lança Allan.
— Je ne sais pas je te tiens au courant. On ne sait pas de quoi demain est fait…
— Ça marche champion, en tout cas n’hésite pas !
Avant de sortir du parking, j’ai jeté un dernier regard à Jerry, il était mal en point. Mais je n’avais aucun regret. C’était comme ça. J’aimais ce que je faisais.
J’ai marché, jusqu’à rejoindre la rue. J’étais fatigué, je n’avais qu’une hâte, prendre une douche et dormir.
— Tu vas rentrer tout seul ?
Sa voix a fait parcourir un frisson, tout le long de mon corps, je me suis retourné. Elle était là, adossée contre le mur. Elle m’attendait. Je me suis approché, d’elle suffisamment, pour que nos corps se frôlent.
— Tu n’es pas avec ton petit ami ?
— Je n’ai pas de petit ami.
Ces mots m’ont réjoui.
— Pourtant…
— Pourtant c’est ici que je suis.
À cette parole, je n’ai pas pu m’empêcher de laisser tomber mon sac au sol, d’attraper son visage dans mes mains, et de l’embrasser.
Elle était là. Pour moi, avec moi. À moi.
Que c’est romantique!
aah tout est bien qui finit bien
Oh ! Alors j’avais mal interprété ? Depuis le début ? Bien fait pour moi alors !