Eliya
« Vous êtes vraiment, une bande de sale gosse, lâche, dommage que je n’en ai pas tués plus ! »
Cette phrase tournait en boucle dans ma tête. Je n’arrivais pas à croire qu’il est pu dire ça. Je me repassais tous les événements de la soirée en boucle, je n’arrêtais pas de revoir le moment ou je l’ai vu, ou Antoine a compris. Je pense que si nous n’avions été que tous les deux, je n’aurai rien fait pour le retenir la première fois. Je l’aurai laissé le frapper, jusqu’à le tuer.
J’ai tenté d’estomper, les traces de la soirée, mais rien n’y faisait. Ni la douche ni les médicaments, pas même l’alcool et encore moins le sommeil. Je me suis réveillé deux fois en sursaut, revoyant Antoine, écrasé ses poings sur son visage, Axel essayant de le retenir. Et je n’arrêtais pas d’entendre sa voix dans ma tête, prononcer ces mots.
Il fallait que je réagisse. Je ne voyais pas la psy, avant lundi, ce qui voulait dire attendre encore deux gros jours. Il fallait que je parle à quelqu’un capable d’avoir une solution. Il fallait qu’il soit puni pour ce qu’il avait fait, et maintenant dit.
Je me suis alors habillé, et j’ai attendu devant le cabinet de monsieur Morov, si quelqu’un pouvait apaiser les tensions et avoir, un peu de pouvoir et d’informations se serait bien lui. J’ai attendu devant son cabinet jusqu’à 9h30 qu’il arrive. J’avais vu sa secrétaire arrivée, et deux de ses confrères.
— Bonjour, monsieur Morov.
Il releva la tête de son téléphone.
— Mademoiselle Ropi ? Nous avions rendez-vous ?
— Non, pas vraiment, mais je dois vous parler. C’est urgent.
L’étonnement sur son visage avait disparu, ses traits s’étaient durcis, le personnage sérieux, et à l’écoute était désormais présent.
Il regarda sa montre.
— Bien, je ne vois mon premier client que dans une heure. Je vous en prie suivez-moi.
Il salua sa secrétaire en passant, et lui demanda de ne transmettre aucun coup de fil jusqu’à l’arrivée de son client. Il contourna son bureau et alla s’asseoir derrière.
— Installez-vous, je vous en prie. Voulez-vous que je vous fasse porter un café ?
— Non, merci ça ira, je ne veux pas déranger plus.
— Vous ne dérangez pas.
Il appuya sur un des nombreux boutons de son téléphone et demanda à sa secrétaire d’apporter deux cafés.
— Bien en attendant, je vous écoute.
— Je ne sais pas trop, par où commencer. Mais il s’est passé quelque chose hier, de grave. N’avez-vous pas été mis au courant ?
— Je vérifie mes mails, une minute.
Il se plongea dans la lecture de ses mails, et la secrétaire entra au même moment avec deux cafés fumants, qu’elle posa devant nous. Il la remercia, et je fis de même.
Ses sourcils étaient froncés. Je compris qu’il devait prendre connaissance de l’incident d’hier soir.
— Hum, je vois. Si j’en crois ce que je lis, pour le moment aucune plainte n’a été déposée, contre aucun de vous.
— Je présume que c’est une bonne chose…
— Pour le moment oui.
Il releva la tête de son ordinateur, s’enfonça dans son siège, prit son café.
— Maintenant, je sais que ça peut être douloureux. Mais vous allez me raconter toute l’histoire. Si vous êtes venue jusqu’ici aussi tôt, je suppose que c’est pour me demander conseil, alors je vous écoute.
J’ai commencé mon récit, en dehors de mon nom, prénom, âge, et adresse, j’ai exactement raconté ce que j’avais dit à la police. Les mêmes mots, la même chronologie. Jusqu’à la phrase ultime.
Au fur à mesure du récit il se redressait sur son fauteuil, étant plus attentif à chaque mot prononcé.
Une fois que j’eus fini, il me regarda, attendit un moment. Comme ci, il réfléchissait à la meilleure chose à dire.
— Bien. Je vais devoir passer quelques coups de fil. Malheureusement, vous ne pourrez pas être là au moment où je les passe.
Il ouvrit son agenda.
— Vous pouvez repasser à 18 h 30 ?
— Oui bien sûr. Aucun souci.
— Bien, je vais appeler le commissariat, pour avoir plus de détails sur ce qu’ils comptent faire. Je vais aussi appeler les autres leur demandant s’ils désirent porter plainte, pour les propos qu’il vous a adressés. Je suppose que vous êtes d’accord pour le faire ?
— Oui, évidemment. Par contre, je ne veux pas que les autres soient au courant de ma visite.
— Pas de problème, je leur dirais que j’ai reçu le mail du commissariat. Je ne parlerai pas de vous.
— Est-ce qu’Antoine risque quelque chose de grave ?
— Je ne vais pas vous cacher, la vérité. Si monsieur Collins, porte plainte, alors oui il risque une sanction. Mais mon boulot c’est de faire en sorte que la sanction ne soit pas trop sévère. Pour ça, je vais me renseigner déjà sur l’état de monsieur Collins, et s’il compte porter plainte. Si c’est le cas, alors lundi, à notre réunion d’avant procès, il faudra que l’on en parle tous ensemble.
— Pour trouver un arrangement, je suppose ?
— Exactement. Une peine peut être moins lourde en contrepartie de retirer sa plainte. Mais ça, c’est seulement s’il a la lucidité de le faire.
— Je vois. Vous pensez en savoir plus en fin de journée du coup ?
— Oui, je pense qu’on pourra se faire une idée.
Il se leva, et m’invita à faire de même.
— Je ne vous mets pas à la porte mademoiselle Ropi, mais je dois passer ces coups de fil, avant mon prochain client, nous devons agir rapidement, pour ne pas que ça s’envenime.
— Je comprends, en tout cas merci de m’avoir reçu.
Je suis sorti du cabinet, un peu plus rassuré qu’à l’arrivée. Le fait de savoir qu’il mettait tout en œuvre me donnait un peu d’espoir sur le fait qu’Antoine allait peut-être s’en sortir.
Je cherchais mon paquet de cigarettes, quand je sentis mon portable vibrer au fond de celui-ci. Je pris le temps d’allumer une clope. Je venais de recevoir un message d’Axel.
Axel : Il faut que je te parle, au plus vite. Je dois te dire quelque chose qui m’inquiète.
Je pris une longue bouffée de nicotine, est-ce qu’il y aurait un jour sans qu’il ne se passe quelque chose ?
Eliya : Tu m’inquiètes, passes à la maison dès que tu peux. Je ne bouge pas.
D’accord avec Eliya, il se passe toujours un truc, c’est pour ça que je suis accroc.
Merci Christophe tu es méga fidèle !
Je suis terra fidèle, au moins 3000 gigas.
Quand on aime, on lâche pas le morceau
La protagoniste est active. Elle ne subit pas. C’est très bien. Elle va meme jusqu’à demander qu’on ne sache pas qu’elle est à l’origine de la contre-attaque (par avocat) sur Collins.