Du néant au frisson. Chapitre 53.

3 mins

Eliya

Ce soir-là, une fois qu’on a eu fini de faire l’amour avec Antoine, nous n’avons pas dit un mot. Naturellement, je me suis levé et j’ai rejoint ma chambre. Les autres n’étant pas encore rentrés, cela m’arrangeait. Je n’allais pas subir le vent de colère d’Axel.

Cependant, ils sont arrivés très peu de temps après. Axel a frappé à ma porte.

— Eliya, je peux entrer ?

— Oui, je t’en prie.

Il entra dans la chambre sans refermer la porte. Je lus son étonnement sur son visage.

— Qu’est-ce que tu fais en serviette ?

— Il n’y a pas d’eau chaude. Je voulais prendre une douche, mais voilà…

— Merde ! Attends je vais voir avec Maria.

Il repartit aussitôt. Quelques minutes après, il remonta pour me dire que le problème était résolu. Julien était allé voir la chaudière et ce n’était qu’une question de débit, ou je ne sais trop quoi, je n’y comprenais pas grand-chose.

J’ai pris ma douche, et je savais ce qu’il me restait à faire. Même s’il était trop tard, pour prendre un train et rentrer chez moi, il fallait que j’aie une discussion avec Axel, au sujet d’Antoine et moi. Et il fallait que j’en aie une à tout prit avec Antoine. Je ne pouvais plus nous infliger ça. Ni à eux, et encore moins à moi.

En sortant de la salle de bain, Axel m’attendait, debout, face à ma fenêtre.

— Il pleut toujours ? lui dis-je.

— Ça ne s’arrête pas…

— On n’a pas trop de chance avec ça.

— Pas trop.

Il se retourna vers moi. C’était le moment ou jamais. Quitte à tout perdre, autant que ça se fasse rapidement.

— J’ai couché avec Antoine.

Il ne bougeait pas. Il ne dit pas un mot. Seul son regard changeait, il était plus sombre, comme les soirs de combat.

Résigné, il se passa une main dans les cheveux, soupira, et fit le tour du lit, pour quitter la chambre. Je le rattrapai par la main.

— Axel, dis quelque chose.

— Que veux-tu que je dise ? Tu as fait ton choix.

— Justement, il faut qu’on en parle.

— Je ne sais pas si j’aurai le cœur d’en parler Eliya.

— Tu ne comprends pas.

Je me suis placé entre lui et la porte, en prenant le soin de verrouiller la porte dans mon dos.

— Si je comprends que tu as couché avec lui. Qu’on a eu une dispute, et que c’est sûrement moi qui t’ai poussé dans ses bras.

— Alors, je le répète encore une fois, tu ne comprends pas. Tu veux bien t’asseoir, pour que je t’explique ?

Il céda et s’installa sur le bord de mon lit. Je suis resté debout, contre la porte.

— Je t’écoute.

— Il faut que tu saches que ce n’est pas toi qui m’as poussé dans les bras d’Antoine. C’est un garçon, très gentil, très beau.

Il souffla en fermant les yeux, comme ci entendre ses mots envers Antoine était une torture.

Je repris.

— Évidement nous avons quelque chose de gros en commun. Et c’est cet accident qui nous a poussés dans les bras l’un de l’autre. Et si tu n’avais pas été là, c’est sur qu’on serait ensemble à l’heure qu’il est. Mais tu es là.

Il releva la tête vers moi, curieux de ce que je venais de dire.

— Comment ça ?

— Je ne vais pas te mentir Axel, embrasser Antoine, coucher avec lui, j’en avais envie, j’ai pris du plaisir, mais ce n’est pas pareil. Ce n’est pas comme avec toi. Il m’attire, c’est sûr. Mais avec toi, je me sens vivre. Avec toi, je ne suis plus la fille qui attend que ses parents rentrent à la maison. Avec toi, je suis la personne que j’ai toujours voulu être. La fille qui prend des risques pour vivre sa vie, et non celle qui se contente de survivre.

Il se leva du lit, s’approcha de moi. Colla son front contre le mien.

— Alors, pourquoi avoir fait ça ?

— Il fallait que j’en sois sur.

Il embrassa le coin derrière mon oreille, et chuchota.

— Alors tu ne l’embrasseras plus ?

— Non…

Il prit mon visage entre ses mains.

— Tu me le jures ?

— Je te le jure Axel.

Il m’embrassa, et ce frisson que j’aimais temps à son contact se répandit sur tout mon corps.

Il se détacha de moi.

— Tu lui as déjà parlé ?

— Pas encore.

— Alors, ne le fais pas.

Je ne comprenais pas ce qu’Axel me disait.

— Pourquoi ? Tu ne veux plus être avec moi ?

Il me prit dans ses bras.

— Si ! Plus que tu ne le crois pas. Mais Antoine est fragile en ce moment. Attendons de rentrer sur Orthez, d’en savoir plus avec l’autre gros con. Il ne faudrait pas qu’en pétant les plombs, il aille le tuer.

— Ou se suicider, chuchotais-je.

Axel me releva la tête.

— Il t’en a déjà parlé ?

— Pas plus tard que cet après-midi.

Il resserra son étreinte.

— Raison de plus, pour ne rien lui dire. Gardons, le secret, jusqu’au procès. Après ça, tu lui diras tout.

— Tu es sûr de toi ?

— Certains, c’est la seule manière de tous vous protéger, lui y compris. Mais n’oublie pas, tu m’as fait une promesse.

— Je n’oublie pas.

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bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Triste pour Antoine,si le choix est vraiment fait, c’est à voir.

B. Serena
2 années il y a

et là, un petit Antoine est caché derrière la porte ouuh

bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Oui mais "le cœur a ses raisons que la raison ignore".

DeJavel O.
2 années il y a

Mmm… je demeure sceptique. Son attraction pour Antoine était bien réelle dans le contexte d’il y a une heure. Elle annonce son «choix » mais de quel choix s’agit-il ? Est-ce qu’un événement significatif s’est produit ? Je n’en ai vu aucun. En fait, on a ici l’impression qu’Eliya fait son choix de «frisson» comme on choisis la couleur de sa crème glacée. Ne pas pouvoir se soustraire au plaisir instantané au nom d’une raison plus élevée est un manque de maturité. Et si la prochaine fois on lui offre un frisson au fraises ? Pourquoi ne pas essayer ? Si elle n’apprend pas à se dominer, je crains que ça va mal finir…

DeJavel O.
2 années il y a

Je viens de mettre à jour mon commentaire précédent. La fenêtre n’arrêtait pas de disparaître à mesure que je corrigeais… je crois que ton appréciation est entrée pendant que je bafouillais à essayer de sauvegarder le tout, un phrase à la fois pour cause de disparition spontanée de tout ce que j’écrivais. Dur dur la vie d’un wikinaute.

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