Deuxième partie de la nouvelle suivant “Une petite fille”.
Tic tac !
Et s’écoulent les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines et les mois. La petite souris continue son ballet, entre ombres et lumière. Tandis qu’elle s’ennuie, elle a le temps de penser. Des vagues battues et rebattues jusqu’à ne plus laisser qu’un tas d’écume. Des nuits perdues à ressasser.
La petite fille émerge des tunnels, guidée par la fin grondante de son ventre. Malgré l’angoisse, elle entre dans la lumière. L’avale le vacarme grouillant des enfants que la faim n’empêche pas de bavarder. Des chaos variés émergent des bandes distinctes. Chacune occupe sa table habituelle. Celles vident attendent d’être remplies. Les exclus sont assis aux extrémités. Tête plongeante sur leur plateau repas, ils grignotent leur pain comme des animaux aux aguets autour d’un point d’eau. La petite fille ne peut s’empêcher de ressentir du mépris envers eux, quand bien même elle a parfaitement conscience d’offrir une vision aussi pathétique.
Oppressée par la file, elle s’efforce de se rétracter le plus possible. La lumière lui brûle la peau. À l’instant où elle sort des cuisines avec son plateau les regards inquisiteurs s’accrochent à elle. La sensation que des doigts griffus déchirent sa robe, s’emmêlent dans ses cheveux. Impossible de s’adapter aux frissons que cela provoque. La gamine avance regard baissé, se dirigeant via le sol et sa mosaïque en damier noir et blanc. Elle trouve une place au bout d’une table bénéficiant d’un minuscule coin d’ombre. Les épaules voûtées, elle se penche sur son assiette. Le mépris des exclus l’étreint désormais. Elle sait être aussi lâche qu’eux. La sorcière a raison.
Non loin, la bande occupant le milieu de la table l’observe du coin de l’œil en émettant des ricanements. La petite fille sent les regards de la table voisine caresser son dos, entretenant les frissons incessants qui la parcourent toute entière. La peur. La peur et la honte. Tout son univers se résume à ça. Et puis après vient la colère. La rancœur. La haine. Une rage démente qui menace de faire s’effondrer le rempart, un brasier capable de faire fondre la carapace de glace autour de son cœur, qu’elle peine à contenir sous le poids de la culpabilité.
─ Hey ! Pssst ! l’appelle l’une des filles de la bande d’à côté. Hey, toi !
La petite fille sent l’ombre infime se dissiper et la lumière intense dévorer sa nudité. Elle tourne la tête, écœurée.
─ Comment tu t’appelles ?
Elle réfléchit en faisant mine d’hésiter, puis se souvient des récits mythologiques, l’unique cours qu’elle apprécie écouter.
─ Némé, invente-t-elle.
Les enfants lâchent tous ensemble un pouffement suivi d’un rire gras à peine retenu. Une vague bouillonnante fouraille les entrailles de la petite fille qui sent la nausée monter.
─ C’est quoi ce nom bizarre ? reprend l’autre fille, le fou rire passé. Tu sors d’où ?
─ De nulle part, se contente de dire l’enfant terrifiée en se détournant, tête plongeante sur son repas qui refroidit.
Un tiraillement sur sa manche la fait pivoter.
─ Hey ! Tu veux venir avec nous ? Faut pas rester toute seule dans son coin.
La gamine doute. Elle connaît le sort qui l’attend. Celui réservé à la brebis assez bête pour s’engouffrer dans la tanière du loup. Pourtant, elle se décale en emmenant son plateau pour venir s’asseoir juste à la droite de sa cruelle bienfaitrice.
─ Némé de nulle part, donc, la présente cette dernière en lui donnant un coup de coude faussement amical. Depuis quand t’es ici ? On te remarque à peine au fond de la classe. Sinon, on te voit de temps en temps déambuler dans les couloirs ou la cantine. T’es comme un fantôme, ma parole.
Les autres membres de la bande sont déjà passés à un autre sujet. Néanmoins, dans leur discussion, à laquelle la petite fille n’a pas sa part, leurs yeux curieux continuent de la lorgner. Son interlocutrice seule lui adresse la parole.
─ T’es pas très bavarde dis donc. Ça te dirait pas de me répondre ? C’est pas très poli d’ignorer les gens.
La fillette a la sensation d’avoir à faire à une version plus jeune de la directrice.
─ Ta gueule ! lâche-t-elle dans une plainte incontrôlée. Pourquoi vous ne me laissez pas tranquille ?
Elle sent les larmes monter, flouter sa vue. Les autres ont aussitôt interrompu leur conversation pour la foudroyer de leur jugement outré. Il en est de même pour les tables voisines. La petite souris sent tous ces regards la toucher. Elle se sent nue au milieu de cette fosse de prédateurs.
La fausse bienveillance s’efface d’un coup du visage de l’autre fille, remplacée par une gueule de hyène. Elle attrape ses boucles dorées et la fait basculer en arrière. La pauvre enfant s’effondre au pied du banc. Son bourreau la soulève brutalement, toujours par les cheveux, lui arrachant un cri. La petite souris a l’impression d’être une chose entre ses doigts. Elle tente de se défaire de l’étreinte douloureuse mais ses doigts tremblants n’ont pas assez de force. Ses ongles griffent sans entamer la peau. Elle est si faible.
Si j’étais plus forte, songe-t-elle, je serais en mesure de m’extirper des mâchoires. Non seulement je n’aurais plus à subir cette douleur, mais aussi, je n’aurais plus jamais peur. Au contraire, ce sont tous ces monstres cachés derrière ces visages juvéniles qui auraient peur.
La petite fille les voit tels qu’ils sont. Des êtres humains, imparfaits et cruels, comme le temps qui les anime, et à l’image de l’Univers qui anime le temps. Seuls les forts vivent pour être libres ! Les paroles de la sorcière résonnent dans le méandre de pensées contraires. Entre les griffes de sa tortionnaire, la petite fille ne sait plus réfléchir.
En larmes, elle relâche tous ses efforts, se laissant balloter telle une marionnette. Voyant que son jouet ne réagit plus, l’autre fille l’abandonne. Elle se détourne aussitôt et recommence à discuter avec ses amis, comme si de rien n’était. On croirait que la poignée de minutes écoulées a été effacée. Le jugement outré des regards a disparu tandis que ceux-ci suivent le chemin de la petite fille qui tente en vain de retenir ses sanglots. Ne demeure que l’incompréhension face à une chose bizarre qui ne devrait pas être. Même les exclus affichent cet exact regard.
Chacun doit jouer son rôle. Lorsque le masque tombe, un torrent nous submerge. La suffisance et la morale prédominent dans le monde dit « civilisé ». Leurs fils de fausse sagesse tissent un voile de mensonges dérobant aux êtres limités la réalité chaotique de l’Univers. Voilà l’unique et amère vérité. Une simplicité cousue par les mains d’un enfant.
Telles sont les pensées de la petite fille tandis qu’elle court en gémissant, le plus loin possible de la lumière, pour se plonger dans les ombres. La directrice a raison. La liberté nécessite la puissance. Je dois être forte pour être libre. Une nouvelle fissure dans la chape de glace fait vibrer son être.
À l’entrée de son trou, la petite souris s’arrête. Elle peut enfin réfléchir. Ses réflexions passées reviennent à la surface en un défilé de bribes résumées qu’elle organise successivement. Finalement, une image nette se forme dans son esprit. Le brouillard de doutes se dissipe. Elle sait ce qu’elle doit faire. Tournant le dos aux tunnels sombres, qui jusqu’ici lui apportaient paix et abri, et à ses sœurs de l’ombre, elle marche d’un pas sûr vers le bureau de la directrice. Le moment est venu, se dit-elle.
La barque a traversé le torrent. Le saphir semé à l’aube des eaux et emporté dans le courant de la Rivière brille désormais sous la surface. La petite fille n’a plus qu’à tendre la main pour saisir la précieuse roche.
Dans le lointain, une voix languissante gémit tandis que son cœur se serre.
***
La sorcière se trouve seule dans son antre. La petite fille ferme la porte derrière elle. La douleur subite dans son crâne, elle l’agrippe puis la dévore. La directrice ne se rend compte de rien. Elle se dirige ensuite d’un pas mesuré près du bureau.
─ As-tu pris une décision, enfant ? interroge la cruelle reine en se levant délicatement de son trône.
L’enfant la regarde marcher avec lenteur, au rythme des aiguilles de l’horloge. Tic tac ! La silhouette effilée s’arrête devant un globe terrestre.
─ Oui. J’accepte ton offre. Apprends-moi.
─ Je le ferai. Mais d’abord tu dois briser le barrage qui retient tes eaux. Je t’enseignerai ensuite à les canaliser, et en échange, tu me révéleras tout le savoir que tu recèles. C’est ainsi que les puissants traitent entre eux.
Tout en parlant, ses doigts se mettent à jouer avec la sphère, s’amusant à la faire tourner sur son axe, dans un sens puis dans l’autre.
─ Comme ils ne peuvent se détruire, les dieux n’ont d’autre choix que de coopérer. Ceux qui sont écrasés n’étaient que des enveloppes dissimulant des âmes mortelles.
La petite fille avale un sourire à cette assertion. Délaissant le globe, le serpent sinue jusqu’à l’enfant, qu’il domine de toute sa hauteur scrutatrice. La gamine retient un autre rictus. Elle perçoit l’exultation déborder du déguisement de froide assurance. Plus de sorcière, de monstre ou de vipère. La femme ne lui est jamais apparue aussi humaine qu’en cet instant.
Elle pourrait en rester là, mais l’enfant, passée de souris à chat, souhaite jouer un peu avec elle.
─ J’ajouterai ma propre condition, si vous le voulez bien ?
Une lueur de peur se dessine sur la figure taillée de suffisance, aussitôt balayée par la colère, à son tour noyée sous une sérénité feinte.
─ Je t’écoute enfant, l’invite-t-elle en joignant ses mains dans un geste théâtral.
─ Pourrait-on arrêter de servir du poisson pané à la cantine ? Je déteste ça.
Cette fois, la directrice ne peut maîtriser aisément son exaspération face à la moquerie éhontée.
─ Pour qui te prends-tu ?! Tu t’imagines que c’est un jeu ?
─ C’est exactement ce que c’est, répond sans s’émouvoir l’élève en levant un doigt à la manière d’une professeure. Puis elle cite l’un de ses cours : Les dieux s’amusent pour remplir l’éternité à laquelle ils sont condamnés.
La grimace affichée par la directrice, qui la veille aurait terrifié l’enfant, lui apparaît à l’instant risible.
─ Donne-moi ce que je veux et tu pourras décider toi-même du menu de la cantine, et de qui aura le droit de manger ou non, finit-elle par sortir, dents serrées, décidée à ne pas perdre la face devant une gamine.
Sans autres exigences puériles, la petite fille s’assied accroupie sur le tapis, lissant sa robe d’un geste volontairement maniéré, avant de se placer en posture méditative à la manière des prêtres brahmanes et de clore les paupières.
L’idiote ! songe-t-elle entre deux battements. Tic tac ! Les mortels qui se prennent pour des dieux sont les plus faibles de tous. Ils ne savent même pas ressentir la peur lorsque la situation l’exige, dénués de l’instinct de survie pourtant partagé par tous les êtres vivants, y compris les plus infimes.
La voix lointaine dérange la concentration de l’enfant qui la chasse.
Les battements du cœur emprisonné dans son cocon de glace se mettent à ralentir, puis le myocarde s’arrête, avant de se réanimer. Sauf qu’au lieu de renvoyer le sang, le muscle se contente de l’aspirer. Le cœur se met à gonfler, et en grossissant fait pression sur la carapace de glace, que le sang bouillonnant commence à faire fondre. Des larmes s’écoulent le long des artères rétractées. Le cœur continue d’enfler. L’organe fait maintenant deux fois sa taille originale. De nouvelles fissures émergent au travers de la glace suintante, plus larges que les anciennes. Elles se transforment en gouffres béants. Entre les entailles se révèle un monstre pourpre, qui encore et encore s’élargit, poussant les poumons et les côtes pour se faire une place. Les derniers filaments givrés ne tardent pas à céder. Le choc est brutal. Une décharge d’énergie accompagne le sang qui se répand de nouveau dans tout le corps. Les globules sont comme des comètes.
La directrice constate avec horreur que la petite fille s’embrase. Une étoile émerge du brasier et consume le tapis, le bureau et les vêtements de la sorcière, qui hurle de peur et de douleur. Son ultime cri est dévoré par les flammes.
Quelques secondes plus tard – une éternité ailleurs – l’école toute entière est soufflée dans une explosion titanesque. Le labyrinthe disparu. Ses dédales vampiriques consumés en libérant les âmes qu’elles emprisonnaient. Des centaines de vies annihilées en un instant – une lente agonie de leur point de vue. La déflagration avale les sanglots et les gémissements telle une langue de feu. Une ombre s’élève du puits calciné, acclamée par une pluie de cendres. Elle voile le soleil. Les nuages se chargent de poussières – autrefois humains, plantes et bâtiments – et se teintent en noir. Elle forme une silhouette féminine, sculptée dans la fumée. Sous ses pieds, la cité toute entière tremble. Le bassin fluvial dans le giron duquel elle repose se retrouve expulsé hors de l’espace et du temps.
Des abîmes apparaissent subitement pour engloutir les routes, les voitures et les maisons avec leurs occupants hagards. Un rugissement aberrant soulève des nuées de terre qui, après être restées suspendues plusieurs secondes en l’air, retombent sur les toits par-dessus les cendres.
Le cri est si puissant qu’il brise toutes les vitres, même les vaisselles dans les placards et les verres de lunettes. Des milliers de tympans se percent lorsqu’il retentit. L’appel libère une ire que seul l’Univers peut contenir.
Accompagnant les cendres, une pluie noire se met à tomber. Les murs, les pavés et les jardins se peignent de ténèbres. Un torrent de boue noire se déverse dans les rues, entre dans les maisons et gobe les sinistrés trop lents à la détente. Les plus malins se hissent sur les toits… pour se retrouver à la merci du soleil rouge-violet dont les rayons, perçant le manteau de nuit, viennent consumer la peau à la façon d’un acide. Les blessures projettent une épaisse vapeur à l’odeur de chair calcinée. Les damnés respirent leur propre corps au crématoire, parfaitement conscients de leur environnement et disposant de la totalité de leurs sens. Alors ils hurlent, et leurs cris se noient dans un océan de néant. Personne ne les entend, à l’exception de la divinité dont l’ombre engloutit la cité et la maintient en dehors de la Rivière du Temps, au milieu du Désert de Désolation, où les infections chaotiques de l’Univers s’amassent et, tels des créatures rendues folles par la faim, dévorent la réalité elle-même.
Maints noms lui ont été donnés par les civilisations depuis l’Aube du Temps. Les Grecs anciens l’appelaient Némésis, la messagère de la colère divine et porteuse du châtiment céleste, dont le courroux s’abat sur les mortels corrompus par l’hubris, la démesure. Une vision parmi un millier d’autres de la tragédie.
Le silence retombe bientôt sur la cité putréfiée. La Reine de Destruction piétine ses ruines en essayant de se repérer. Ses yeux qui voient au-delà ne perçoivent pas les atomes qu’elle piétine et que son espèce appelle « humanité ». Elle aperçoit enfin le scintillement des eaux de la Rivière et s’empresse de s’y diriger. En quelques foulées, la cité autrefois glorieuse n’est plus qu’un nuage de poussières, aussitôt dispersé par le souffle de l’Univers.
La déesse, l’esprit torturé par les illusions du chaos, marche dans le désert en prenant soin d’éviter les collines, qui sont en réalité des colonies de chenilles. Gorgés des déchets produits par l’Univers, mélange d’atomes errants d’étoiles mortes et de restes dispersés d’êtres vivants, les insectes les plus massifs peuvent avaler un immeuble, mais ne dépassent pas les doigts de pied de la Reine de Destruction, dont la tête domine le sommet du plus imposant des nids. Les couleurs et les formes changent au gré des vagues d’altération.
Au terme de ses efforts titubants, la divinité ressuscitée pose les pieds sur la berge de la Rivière. Ses yeux d’ombre, luisants de larmes blanches, contemplent les eaux bleues et vertes qui décrivent une boucle. Ses longues jambes ténébreuses s’y enfoncent. La surface ne dépasse par ses genoux au plus profond du lit, traversé d’un courant calme, dont le chant berce les oreilles de la déesse. La volupté lui fait fermer les paupières, taillées dans le charbon. Les rouvrant, elle aperçoit un scintillement sous les vaguelettes azur aux reflets jade. Elle se penche et, d’un simple regard, suspend le courant sur une surface circulaire assez large pour y plonger sa main. Une pierre de saphir brute repose sur le tapis de sédiments. La Maîtresse du Temps étend son bras pour saisir la roche bleu nuit.
En se courbant plus avant, son pied glisse sur le dépôt d’alluvions, fruit du va-et-vient infini du courant. Les eaux miroitantes avalent la divinité et le cri déchirant qu’elle pousse en sombrant. Un puissant torrent jaillit au détour de la boucle. Ses griffes arrachent la robe de ténèbres. La Reine de Destruction se fond dans la Rivière tandis qu’émerge une petite fille. Ballotée par les eaux folles, l’enfant se débat pour garder la tête à la surface, les bras et les jambes frétillants comme les nageoires d’un poisson à l’air libre. Un air que ses poumons cherchent désespérément à aspirer. Une inspiration sur deux, l’écume entre dans sa gorge et bouche sa trachée. Elle suffoque.
Le flot tumultueux la propulse contre les rochers qui entaillent sa peau nue. Le sang se dissout dans la Rivière comme les atomes dans l’Univers. Sous ses pieds défilent les carcasses fossilisées des chenilles égarées de leur nid.
D’instinct, ses bras s’étirent pour agripper une grosse pierre taillée en forme de champignon. L’écume qui l’auréole brouille sa vision. Ses doigts glissent sur la surface trempée. Le torrent l’emporte de nouveau.
Un tsunami d’images déferle dans sa mémoire. Des souvenirs par millions émiettés dans le courant depuis l’Aube du Temps. Elle les avale par gorgées. Son esprit s’est retranché derrière ses ultimes défenses, une citadelle contenant son identité. Qu’elle cède et son existence sera emportée pour être dissoute. Elle ne sera plus qu’une âme égarée, perdue dans un flot infini de résidus d’êtres, et n’ayant conservé que les seules sensations de peur et de douleur.
Tandis que la petite fille dirige ses maigres forces restantes dans ses efforts pour se maintenir à la surface, elle sent la muraille d’acier de la citadelle craqueler. Des fissures de rouille apparaissent. Les souvenirs s’y engouffrent, creusant davantage la brèche.
L’enfant terrorisée appelle à l’aide dans un espoir qu’elle sait vain. Sous peu, elle ne sera plus qu’un nuage d’atomes dispersés dans le vent, destinés à nourrir les colonies de larves du Désert Chaotique.
Ses larmes sont avalées par le torrent.
La suite “Un jeune garçon” vous attend…