Au fil de la rivière, je me suis attardée
Regardant l’eau s’écouler vers sa destinée
Les arbres défilaient devant cette eau si pure
Les paysages aussi, lui chantant leurs murmures
J’ai jeté un galet qui n’a pas ricoché
Il est arrivé là, où dort ce gros rocher
A cet endroit précis où commence ma vie
Lieu de cet infini, siège de mes insomnies
Je me suis assise là, le regardant des heures
Le surveillant quand même du milieu de mon cœur
Guettant un mouvement de retour de boomerang
Avec la peur au ventre que ça ne fasse « bang »
Mais il campait tranquille et ne me voyait pas
Ses yeux étaient tournés vers d’autres de ses pas
Il n’avait pas envie de renier son passé
Mais pas celle non plus de ne pas avancer
Tous les petits cailloux qui s’étaient mis autour
Etaient au garde à vous devant le fol amour
Qu’il semblait exprimer devant la jeune galette
Que tu avais jeté, un jour, un soir de fête.
Elle n’était pas si loin, il n’allait pas se plaindre
Mais il se sentait lourd et ne pouvait l’atteindre
Alors il entreprit de se déshabiller
En se frottant des heures contre le gros rocher
Quelques années plus tard, sveltesse retrouvée
Il se glissa dans l’eau, rejoignant l’étonnée
Elle l’avait attendu mais sans trop plus y croire
Et voilà que le sort libérait son espoir.
Collés l’un contre l’autre descendant la rivière
Et se laissant porter par une eau pas peu fière
De leur avoir permis de flirter sur son lit
Pour qu’ils deviennent un jour, enfin épanouis
Et je m’en suis allée, pensant que j’avais fait
La moitié du chemin que tu n’avais pas fait
La moitié de demain parce qu’aujourd’hui n’est plus
Et que sans toi, jamais… jamais… je ne vis plus !