The corpse in the black plastic bag – Chapitre 2

9 mins

Joline :

C’était 23 heures, il pleuvait depuis ce matin. Je déverrouillai la porte de mon appartement et m’engouffrai à l’intérieur. Après que je me déchaussai, je me dirigeai directement vers le canapé du salon, et me jetai dessus, épuisée. Et dés que je fermai les yeux, j’étais dans les bras de Morphée…

Une sonnerie familière me tira de mon sommeil. Je cherchai mon téléphone, irritée, et décrochai, les yeux toujours fermés.

— Allô…,dis-je doucement.

— Jo ! J’ai besoin de toi ! Viens me chercher sur le champs ! dit mon interlocuteur d’une voix nerveuse.

Matéo ? Je jetai un coup d’œil pour vérifier l’identité de la personne à l’autre bout du fil. Il était maintenant 2 heures du matin.

— Matéo ? Mais que s’est-il passé ? Pourquoi veux-tu que je vienne te chercher ? Qu’a-t-il arrivé à ta moto ? Et pourquoi m’appelles-tu à la place de Dieter ? Vous vous êtes encore disputés ?demandai-je exaspérée.

— C’est une longue histoire. J’ai besoin que tu vienne me prendre ! C’est urgent ! C’est une question de vie ou de mort, Joline ! Dépêche-toi ! s’exclama-t-il.

Je soupirai et répondis :

— Bon, d’accord. Juste envoie moi ta localisation, et je viendrai, dis-je avant de raccrocher.

Je me levai du canapé, encore fatiguée. Et je commençai à chercher mes clés dans le noir, que je finis par trouver dans les poches de ma jaquette que je portais encore. Je quittai mon logement après avoir eu du mal à enfiler mes chaussures. Je retrouvai ma voiture blanche dans le parking, et je sortis mon téléphone pour vérifier la localisations que Matéo avait envoyé. Mais il fout quoi là-bas au juste ?

Je conduisis pendant 20 minutes avant d’arriver à destination : la UBC (University of British Columbia), plus précisément devant la Walter Gage Residence. J’envoyai un court message pour informer Matéo de mon arrivée. Après quelques minutes, je l’aperçus sortant de l’immeuble en…en caleçon ? Mais que s’est-il passé au juste ?

Matéo monta dans la voiture et commanda :

— Démarre qu’est-ce que tu attends ?! Allez dépêche-toi !! Ne reste pas comme ça à me regarder ! s’exclama-t-il.

Je démarrai la voiture et jetai à coup d’œil au rétroviseur, et je vis un homme avec une batte de Baseball visiblement en colère en train de nous poursuivre en courant. Je donnai à Matéo un regard sévère et l’incitai à me raconter ce qui c’était passé. Il soupira et me répondit :

— Tu te rappelles de Alexis ? La fille qui m’avait abordé l’autre jour dans le Mcdo ? Bah comme tu le sais déjà, on s’est échangé nos numéros et on était resté en contact, bah tu sais elle était mignonne et tout. Et bah aujourd’hui elle avait une fête et elle était un peu bourrée et elle m’a texté genre “tu peux venir m’aider je me suis perdu et mes potes m’ont laissé”. Mais apparemment elle était ivre morte et c’était sa pote qui avait envoyer le message. Bref, je l’ai pris à son appartement et-

— Attend quoi ? Mais tu habites à une demi-heure de route de là ! En plus tu es déjà en couple et avec MON FRÈRE ! Non mais tu es sérieux ? je m’exclamai.

— Bof laisse moi terminer. Alors qu’est-ce que je disais déjà ? Ah oui, je l’ai posé dans sa chambre quand elle s’est levé brusquement et a vomi sur moi…Beurk, je sais pas ce qu’elle a mangé mais ça puait fort. Alors j’avais enlevé mon tricot et mon jean pour les laver vite fait. Mais elle a commencé à me toucher et à m’appeler “Tyler”…, il soupira, et moi qui croyais que je lui plaisait. Bof je l’ai arrêté bien sûr mais putain qu”elle est forte cette fille ! Elle me planqua au mur et wow c’était intense ! J’aurais aimé que ça soit Dieter mais bon. Alors à ce moment-là, y a son cousin qui entre et qui bien sûr a tout mal compris. Ha ! Il croyait que je prenais avantage d’elle bourrée, n’importe quoi ! Et bah son cousin, c’est le capitaine du club du Baseball, et il a voulu me buter alors je me suis enfermé dans la salle de bain, et c’est là que je t’ai appelé. Heureusement il pouvait pas défoncer la porte car c’était un appartement d’étudiant.

— Alors comment tu t’es en sorti ? Et que s’est-t-il passé à ta moto ? m’exclamai-je.

— Rooh mais laisse moi au moins terminer ! Pourquoi tu penses que je t’aurai appelé en disant c’est une question de vie ou de mort ? L’autre con a massacré ma moto avec sa batte de Baseball ! Alors comment veux-tu que je m’échappe sans véhicule ? Alors qu’il massacrait ma chère moto Lynsey, tu étais venu, heureusement pour moi, et j’étais sorti du plus vite que je pouvais et nous voilà là maintenant…J’ai rien fait de mal, mais on saccage ma belle Lynsey. Je fais comment moi maintenant pour me déplacer hein ? C’est vraiment injuste ! répliqua-t-il, irrité.

— Tais-toi ! À cause de toi, je n’ai pas eu assez de sommeil, alors que je commence tôt demain. Tu ne pouvais pas par exemple appeler quelqu’un d’autre comme hum ton copain ? Non j’aurai pas dû venir te chercher, je ne suis pas payer pour supporter ces conneries. Et dire que tu es plus vieux que moi de 2 ans. Tsk, c’est moi qui doit être l’immature pas toi. Alors que moi je travaille dur, et je me tue pour le confort des patients, toi tu t’amuses à me mener la vie dure avec tes bêtises de pubère ?! Non mais !! dis-je, agacée.

Matéo s’excusa doucement et resta silencieux le long du trajet. Je le déposa chez lui et retourna chez moi. Alors que je voulais sortir mais clés, je remarquai que le verrou de la porte de l’appartement était défoncé : Quelqu’un s’est introduis à l’intérieur, et visiblement ce quelqu’un attendait mon retour. Je quittai l’étage de l’appartement et revint au parking. Je pris ma voiture et me dirigeai vers la maison de Noah, mon compagnon. Il était en voyage d’affaire depuis 3 jours et il ne reviendra qu’après demain. La maison était à Shaughnessy St. Elle était vide, Noah vivait seul lui aussi.

Il était maintenant déjà 3 heures du matin. Je suis extrêmement épuisée, et une simple intrusion ne me fera pas peur. J’ai vécu bien plus pire, que quelque chose comme celle-ci ne me surprends même pas. Je veux juste dormir. Je dois travailler demain, et ça fait trois jours que je n’ai pas eu une seule minute pour fermer les yeux. J’entrai la suite parentale et me jetai directement sur le lit, sans se soucier de me changer.

Je fermai les yeux, prête à m’endormir quand un détail terrifiant me retourna à l’esprit : À côté de la corbeille du couloir de l’étage, j’avais aperçu une bande de cigare. Et cette bande avait un emblème spécial qui ne pouvait pas passer inaperçu. Et c’est ce même emblème qui m’a poussé à fuir pendant ces 13 dernières années. J’avais eu du mal à échapper à ce qui s’est passé ce jour-là. Et moi qui pensait que je pouvais enfin vivre sereinement, me voilà confronter à mon passé. J’espérais que le jour où je me verrai obligée de replonger là ou je ne voulais pas, ne viendra jamais. Mais au fond de moi, je savais qu’un jour ou l’autre, ce que je fuyais reviendra me hanter encore. Je ne suis pas encore prête à affronter le sujet de mes cauchemars, et je ne le serai jamais.

Je me levai brusquement du lit, et je fis plusieurs va-et-vient le long de la pièce. Nerveusement, je me tirai les cheveux. Je devenais désespérée, au bord de la rupture. Je m’arrêtai brusquement dans mes va-et-viens, et commençai à chercher mon sac. Je le trouvai à côté de la porte d’entrée. J’en pris mon cellulaire, et chercha dans mes contacts, les mains moites et tremblantes, le souffle haché, le cœur battant la chamade. Je trouvai ce que je cherchais, mais hésitai à appeler. Si ma vie est vraiment en danger, je dois l’appeler.

Non, peut-être que ce n’était qu’une hallucination à cause du manque de sommeil. Ou alors c’était autre chose que j’avais juste mal vu, et je l’ai confondu avec. Non, ça ne se peut pas. Pas après toutes ces années. S’ils me cherchaient vraiment, ils m’auraient trouvé dés que je me suis enfuie, il y a 13 ans. Ils ne pouvaient pas me laisser vivante pendant toutes ces années, pour après venir me chercher maintenant. Que s’est-il passé ? Pourquoi me venir après maintenant ? Cherchaient-ils à m’éliminer maintenant ? Si j’étais vraiment une menace sur leur secret, je serai probablement morte, dés qu’ils ont su à mon propos.

J’ai besoin de me calmer, pas la peine de paniquer Jo. Il n’y a que toi Joline. Méline n’est plus là. C’est elle qu’ils cherchent, pas toi. Respire. Allez Jo, inspire, expire, inspire, expire. Tu dois te calmer Jo. Pour prendre les bonnes décisions, tu dois te calmer Joline. Pas la peine de tout foirer en agissant émotionnellement. On se calme et on réfléchit bien à ce qu’on va faire. Si mon existence est menacée, je dois l’appeler. Si elle ne l’est pas, je dois comme même l’appeler.

Maintenant il était 3 heures et demi du matin, en calculant le décalage horaire entre le Canada et l’Australie, il devrait être 17 heures et demi de l’après-midi là-bas. Il est forcément réveillé. Allez Jo, tu peux le faire ! Appelle-le ! Oui, je peux le faire.

Je passai l’appel. Mes mains qui portèrent mon téléphone jusqu’à mon oreille, tremblaient de peur. Faîtes en sorte qu’il ne réponde pas. Non mais qu’est-ce que je dit ?! Non il doit répondre ! Mais va-t-il vraiment m’aider après qu’il ait su la vérité ? Ou va-t-il me dénoncer auprès de la police ? Je ne sais plus si je dois lui faire confiance après ce jour-là ou pas. Je ne suis sure de rien. Je ne sais plus quoi faire…La seule chose dont j’en suis sure, c’est que Dieter ne doit rien savoir de tout ça, que ça s’avère vrai ou non. Il mérite de vivre en paix, après tout ce qu’on a passé ensemble.

Alors que j’étais plongée dans mes pensées, la personne à l’autre bout du fil dit en anglais :

— Allô ? Qui est à l’appareil ? Allô ? Qui est-ce ?

J’hésitai entre répondre ou finir l’appel, mais j’optai vite pour la première option en disant en français :

— Hum…Monsieur Maximilien Lefevre…C’est moi, Méli- je veux dire Joline Hoffmann. J’ai besoin de votre aide…Pouvez-vous me protéger comme vous me l’aviez promis le jour où nos chemins s’étaient croisés ?

— Je ne sais pas de quoi vous parlez Mademoiselle Hoffmann. Je ne connais personne sous ce nom. Il se peut que vous m’aviez confondu avec quelqu’un d’autre. Je vais raccrocher maintenant. Au revoir Mademoiselle, j’espère que vous trouviez la personne que vous cherchiez, répliqua-t-il froidement.

— NON ! Attendez s’il vous plaît ! Je suis désolée pour avoir pris avantage de votre confiance ce jour-là , mais qu’en est-il de ce que vous avez fait à ma mère ? Je sais que ce que j’avais fait n’est rien à ce que vous aviez fait. Mais je vous appelle comme même, car j’ai besoin de votre aide. Et si vous refusiez, on sera tout les deux perdants. Alors s’il vous plaît reconsidérez ce que je vous ai dit, terminai-je avec une confiance que je ne savais pas avoir.

Plusieurs secondes passèrent que j’ai cru être des heures avant que l’homme à l’autre bout du fil réponde :

— Joline…Même si tu sais ce qui s’est passé à ta mère tu ne pourra rien faire. Tu n’as pas de preuve. Alors si tu veux bien, j’ai des choses à faire, et ton appel inutile me fait perdre mon temps précieux. Adieu Joli-

— ATTENDEZ !! Et si je vous dit que j’ai des preuves ? Changera-t-il ça votre avis ? Je regrette vraiment d’être en besoin de votre aide, mais qui d’autre encore en vie pourra-t-il m’aider si ce n’est pas vous ? Et je parle sérieusement, oui j’ai des preuves sur ce que vous avez fait à ma mère. Alors réfléchissez bien Maximilien. Voulez-vous finir en prison et salir la réputation de votre famille ? Ou continuer votre vie paisiblement avec votre chère famille ? Le choix est à vous Maximilien, ajoutai-je rapidement.

— Des preuves ? Ha ! Tu dis n’importe quoi là ! s’emporta-t-il.

— Bah si je suis en train de dire n’importe quoi, le jour où on vous cherchera pour vous arrêter, ne dîtes pas que je ne vous ai pas prévenu, Maximilien, dis-je calmement, avec confiance.

L’homme à l’autre bout du fil semblait agité par mes propos. Il resta silencieux pendant quelques secondes avant d’enfin répliquer :

— Je…je pense que je ferai de mon mieux pour vous aider, Mademoiselle Hoffmann.

— Vous avez pris le bon choix Maximilien. Je vous contacterai, quand l’heure sera venu. Passez une bonne soirée, terminai-je avant d’enfin raccrocher.

Je laissai échapper un long soupir. Je ne me suis jamais senti à bout de forces dans ma vie, à part le temps où tout a mal tourné. Je ne suis pas sure de ce que j’avais vu aujourd’hui, mais au moins j’ai garanti l’aide de Maximilien. Je n’ai jamais cru un jour le recontacter après que ma mère m’ait confessé ce qu’il lui avait fait. Maximilien est une personne dégoûtante qui ne mérite pas une deuxième chance. Mais j’ai besoin de son aide, toutes les personnes qui pouvaient m’aider à part lui étaient décédées.

J’espère comme même que j’avais juste mal vu à cause du manque de sommeil. Il était maintenant 3 heures et demi du matin. L’appel semblait s’éterniser pendant des heures, alors qu’il a duré moins d’une demi-heure.

Je me jetai sur le lit, épuisée. Je me demande d’où j’ai eu cette confiance en soi lors de l’appel. Je n’avais pas de preuve contre l’acte ignoble que Maximilien avait commis. Mais il a cru ce que je disais à propos des preuves, et c’est bien. Maintenant que l’étape Maximilien est terminé, il me reste l’étape Dieter et Noah. Je dois les convaincre que je vais bien et que rien ne c’est passé, surtout Dieter, il connait tout ce qui s’est passé il y a 13 ans, c’est même avec son aide que je ne me suis pas encore ôter la vie.

Mais ça, je le ferai demain soir. Je suis crevée. J’ai besoin de dormir mais j’ai peur de revivre les cauchemars de cette époque-là. Je suis reconnaissante envers l’immaturité de Matéo, car à cause de lui j’ai pu quitter mon appartement avant l’intrusion. Qui sait ce qui se serait passé si j’étais encore à l’intérieur. Kidnappée, violée, tuée.

Je fermai les yeux, et m’endormis aussitôt…

J’entendis plusieurs voix masculines chantaient ce qui semblait être un hymne. Ces voix me plongèrent plus profondément dans mon sommeil. Et alors que je me croyais me noyer dans leurs voix, un cri inhumain et monstrueux appela à l’aide me tirant de mon sommeil. J’ouvris les yeux et vis un immense incendie dévorant une femme qui criait désespéramment sa douleur. Je regardai la femme effrayée d’une telle vu quand elle m’aperçu et cria :

— Tu es la suivante !

Je me réveillai, couverte de sueur froide, haletante, le cœur battant la chamade. Il faisait maintenant jour.

C’était l’un des plusieurs cauchemars qui me hantaient après ce qui s’est passé, et ce pendant 6 ans…

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