Il est minuit passé, je suis dans mon bureau, assis sur ma chaise.
Je viens de me réveiller en sursaut. M’étant assoupi sur mon article de presse, je tiens encore mon stylo dans ma main droite.
J’essaye de retrouver mes esprits.
Je m’aperçois que la lampe de mon bureau est éteinte. L’ampoule a peut-être grillé, ou peut-être qu’elle a atteint sa durée de vie maximale. La pièce est très sombre. Je distingue à peine les papiers devant mes yeux. Le froid de cette fin d’automne, venu par la fenêtre entre-ouverte, me fait frissonner.
Je n’ose pas bouger, j’ai une boule dans le ventre, comme lorsque l’on s’apprête à passer un examen.
En tendant l’oreille, je distingue un bruit très faible, comme lointain. Tandis que j’essaye d’identifier la source de ce bruit, je m’aperçois du silence de mort qui règne sur la pièce et l’extérieur.
Pas de bruits de voitures au loin, aucuns grillons nocturnes sous ma fenêtre.
Contrairement à d’habitude, ce silence est angoissant, voire oppressant.
Tout à coup, je sens un très léger courant d’air glacé sur ma nuque. C’est très étrange car ce bruissement et ce courant d’air proviennent d’une même zone située hors de mon champ de vision.
L’air semble souffler par intermittence, telle une respiration.
Je prends peur. Je n’ose pas ne serait-ce que tourner la tête.
Soudain, je sens un très léger contact sur mon épaule. La sensation, très semblable à un frisson, est aussi infime qu’une plume. Tous ces facteurs m’évoquent la présence de quelqu’un se tenant juste derrière mon dos, à quelques centimètres seulement.
Je sais qu’il n’y a personne, je me rappelle avoir verrouillé ma porte avant de travailler ce soir.
Brusquement, je me rappel de la raison de mon récent réveil en sursaut. Je rêvais que j’étais dans une pièce sombre, et qu’une voix menaçante chuchotait mon nom prêt de mon oreille.
Étant maintenant parfaitement alerte, je suis bien conscient de ne pas être en train de rêver.
Peut-être mon imagination me joue-t-elle des tours ?
Dans la pénombre je devine sur mon bureau la présence de ma lampe. Toujours paralysé par la peur, je n’ose pas essayer de la rallumer, de peur que l’ampoule soit effectivement grillée.
Soudain, le souffle et le bruit s’intensifient. Je sens de grosses gouttes de sueur froide perler sur mon visage et mon corps.
Je suis maintenant persuadé qu’une personne au souffle rauque se tient derrière moi.
Ce que je perçois est son souffle glacé, ainsi que sa main frôlant mon épaule.
Paralysé par la peur, l’obscurité semble plus oppressante que jamais.
Tout à coup, une voix prononce mon prénom, tel un gémissement macabre.
« Yvan ! »
Simultanément, le contact sur mon épaule s’alourdit.
Je me précipite aussitôt pour allumer la lampe sur le bureau. Elle s’allume et m’éblouit, tel un éclair dans le ciel.
Je me retourne précipitamment pour identifier l’intrus.
Personne.
Je me lève et je scrute chaque coin de la pièce afin d’apercevoir quelqu’un.
Je ne vois personne, je n’entends rien d’autre que le bruit haletant de ma respiration.
Soulagé, et rassuré par la lumière de la lampe, je me demande alors si j’ai imaginé ce qui vient de se passer.
C’est sympa. On sent assez bien la tension qui pèse sur le personnage. Un peu court à mon goût^^
Si tu sors d’autres textes dans le style ça risque de m’intéresser.
j’ai beaucoup aimé, une atmosphère étrange bien décrite et immersive!
J’ai essayé de faire au plus simple. Quant à la longueur, je ne sais pas vraiment quel est le choix le plus judicieux.
Je cherche à maintenir une part de mystère et de ne pas trop dévoiler la source du malaise.
personnellement la longueur du texte ne m’a pas dérangé, je comprends totalement que tu ne veuilles pas tout dévoiler. La plupart de mes textes laissent une porte plus ou moins grande à l’interprétation, c’est un choix que je trouve judicieux, même si d’autres lecteurs préfèrent les fins plus "tranchées".
pas forcément une fin plus tranchée mais un peu plus de malaise encore^^