Écriture dangereuse tome 1 chap. 12

Quand il pénétra dans la maison, Evelyne et Marie se jetèrent à son cou. Il les serra aussi dans ses bras et les embrassa. Evelyne prépara une tasse de café pour son époux. Il avait l’air épuisé et terrifié. Marie resta près de son père et allait le bombarder de question quand sa mère lui demanda de laisser son père reprendre ses esprits. Marie laissa donc son papa boire tranquillement son café et par la même occasion, en profita pour examiner son visage. Il avait les traits tirés et avait l’air d’avoir pris dix ans en une seule soirée. Voir ce visage aimant dans cet état lui brisait le cœur et l’effrayait aussi. La situation devait vraiment être dramatique pour qu’il ait une mine pareille. Cependant, elle prit patience et attendit que son père prenne la parole. Reposant doucement sa tasse, le Arturo regardait sa femme et sa fille d’un air malheureux. Au fond de lui-même, il avait toujours su que ce jour arriverait, qu’il devrait rendre des comptes à sa famille. Mais plus les années passaient, plus il s’était mis à penser que, peut-être, il aurait la chance de ne jamais les revoir et de finir ses jours auprès d’Evy et Marie. Il se sentait dévasté. Il ne savait pas comment annoncer la nouvelle à ses deux amours. Cherchant les mots, il commença à leur raconter le déroulement de la soirée et la décision de son père. Plus Marie écoutait son père, plus la colère prenait le dessus sur la peur. Comment pouvait-il leur demander une chose pareille ? Pour qui se prenait-il ? Priver Marie de son père pour une sombre histoire de trahison et de tradition ? C’était stupide. Mais, voyant à quel point son père était malheureux, elle décida de monter dans sa chambre et laisser ses parents tranquilles. Pourtant, ce n’était pas pour dormir qu’elle montait, mais elle avait l’intention d’aller trouver ce vieil homme et lui dire sa façon de penser. Croyait-il qu’il pouvait ainsi séparer sa famille ? Non, ça, Marie ne pouvait s’y résoudre. Et si elle devait affronter ce vieux sorcier, elle le ferait, quitte à y laisser son âme.