Les vacances commencèrent et Marie et Amélie, que l’aventure avait encore rapprochée d’avantage, revenait du collège où le concours des écrivains en herbes avait eu lieu. Marie serrait son premier prix contre elle. Elle avait finalement atteint son objectif et aucune personne présente ne souffrit du moindre mal lors de sa lecture. La malédiction était bien conjurée. Elles se dirigèrent vers la maison de Marie qui, en rentrant, alla dans la cuisine montrer son prix à ses parents. Evelyne et Arturo explosèrent de joie et félicitèrent leur fille pour sa réussite. Ils décidèrent de fêter l’événement et demandèrent aux filles si elles voulaient venir acheter quelques provisions pour préparer le meilleur des repas de famille que Marie eut connu. Marie sourit, remerciant ses parents, mais leur dit qu’elle préférait se reposer, épuisée par tant d’aventures. Elle monta donc avec Amélie dans sa chambre et s’allongea sur son lit, Amélie installée à l’autre bout. – Quelle journée, dis-donc. Tu as vraiment assuré, Marie. En plus, tu as quand même eu de la chance. Il paraît qu’un autre jeune devait se présenter avec une super histoire, mais il se l’ai fait voler dans le train. Pas de chance pour lui. -Oui, en effet, dit Marie en souriant. Pas de chance pour lui. Amélie observa son amie. Quelque chose clochait. Marie avait eu l’air trop sûre d’elle en allant au concours, comme si elle savait qu’elle déjà qu’elle allait gagner. Amélie se leva et jeta un coup d’œil dans la chambre. – C’est ça que tu cherches ? lui demanda Marie en souriant. Amélie se figea. Dans ses mains, Marie tenait une poupée dont la tête se dévissait. – Hé oui, lui dit Marie. J’ai quelques coups dans ma poche à présent. Après tout ce qu’il s’est passé, je me suis dit qu’il ne serait pas mal d’en apprendre un peu plus sur la magie de mon peuple. Et j’en ai profité pour apprendre comment jeter des sortilèges et m’en protéger. Devant le regard ébahi de son amie, Marie s’empressa d’ajouter : Ho, ne t’inquiète pas Amélie, je te promets de ne jamais faire le mal avec, c’est juste un petit coup de pouce que je donne à mon destin. Amélie la regarda un moment, puis lui dit : Rappelle-toi, Marie, qu’il n’y a qu’un pas entre le bien et le mal. Jure-moi que maintenant que tu as eu ce prix, tu vas te débarrasser de cette chose. Marie le lui promit, et comme prouver ses dires, elle se dirigea vers le terrain ou son père faisait des barbecues. Là, devant Amélie, elle jeta la poupée dans le barbecue, l’arrosa d’huile à briquet et y mit le feu. Soulagée, Amélie lui sourit. Elles retournèrent vers la maison au moment où les parents de Marie arrivaient avec un véritable festin. Tout le monde dansa, chanta et s’amusa beaucoup. Amélie retourna chez elle après avoir embrassé son amie et ses parents. Marie lui fit signe et referma la porte de la maison. Ses parents l’attendaient dans le salon. – Alors, Marie, la fête t’a plu ? – Oui beaucoup. Merci papa et maman. Vous êtes les meilleurs. Elle les embrassa et leur dit bonsoir. Pendant que les parents débarrassaient la maison, Marie prit un bon bain relaxant. Quand tout le monde fût couché, Marie sourit en repensant à sa réussite lors du concours. Elle se pencha et attrapa la caisse en bois sculptée que son père avait cachée dans le grenier. Elle l’ouvrit et entreprit de regarder ses trésors. Le coffre était rempli de poupées, ainsi que de touffes de cheveux de toutes les personnes qu’elle avait croisé dans la rue, de babioles appartenant à certaines personnes qu’elle n’appréciait pas trop, et aussi une mèche de cheveux de Beniccio qu’elle avait prise dans sa roulotte. Mieux vaut prévenir que guérir. Plus jamais personne ne leur ferait du mal. Ça, elle s’en était assurée. Jamais plus. Sur ces pensées, elle remit le tout dans la boîte qu’elle cacha sous son lit et s’endormit paisiblement.
FIN