C’était un mardi tranquille. Elian, immergé dans l’étude des écosystèmes sous-marins, se trouvait au cœur des profondeurs de Hydros.
Hydros était une planète d’océans sans fin, un foyer pour cet hydro-biologiste respecté.
Imposant par sa stature, il dégageait une aura de sérénité à l’image de la surface d’un océan paisible. Ses cheveux bleus, aussi profonds que les abîmes mystérieux de leur monde, contrastaient avec ses yeux d’un vert vif qui rappelaient les forêts de kelp qu’il étudiait avec passion. Vêtu d’une combinaison aquatique moulante, argentée et chatoyante sous les lumières de son laboratoire, Elian vivait en harmonie avec les eaux qui l’entouraient.
Son travail fut interrompu par une lueur rouge pulsante sur son communicateur, un signal d’urgence provenant de la station de surveillance spatiale.
“Tu es là ? C’est urgent !” murmura une voix à travers la ligne cryptée.
Son cœur battant la chamade, Elian acquiesça. “Qu’est-ce qui ne va pas, Orin ?”
“La Terre… elle a disparu. Elle n’est plus sur nos écrans.”
La nouvelle frappa Elian comme un tsunami. Impossible, pensa-t-il. En tant que membre respecté du Conseil Scientifique de Hydros, il comprenait les implications d’une telle situation. La Terre, leur planète mère, était le centre névralgique de la civilisation humaine. Tous les échanges interplanétaires étaient coordonnés depuis là-bas. Sa disparition signifiait non seulement une perte historique et sentimentale, mais également un potentiel chaos logistique.
“Le conseil se réunit immédiatement”, annonça Orin.
“J’arrive”, répondit Elian, la peur teintant sa voix.
Sans perdre un instant, Elian se changea, abandonnant sa combinaison aquatique pour une tenue plus formelle, adaptée aux réunions du Conseil. Il s’engouffra dans son aéroglisseur personnel, un véhicule élégant et rapide, aux courbes lisses comme une goutte d’eau. L’intérieur, recouvert de cuir bleu-océan, exhalait un parfum frais qui apaisait généralement ses nerfs. Mais pas aujourd’hui.
Son aéroglisseur s’éleva avec un doux bourdonnement, évoquant le murmure de l’océan durant une nuit tranquille. Sa conduite, habituellement aussi fluide que le vol d’une raie manta, devint plus agressive, témoignant de l’urgence de la situation. Dépassant les limites de vitesse, Elian slalomait dangereusement à travers les véhicules, en direction de la capitale où se tiendrait le Conseil d’urgence.
La peur au ventre, il accéléra encore. Ses yeux verts étaient fixés sur le chemin devant lui, tandis que ses pensées tournaient autour du mystère de la disparition de la Terre.
Elian, après avoir effectué un voyage tumultueux et éprouvant à bord de son aéroglisseur, arriva au bâtiment du conseil, qui se dressait majestueusement au cœur de la capitale. C’était une structure imposante, à l’architecture fluidique inspirée par l’océan omniprésent de Hydros.
Faisant route vers la salle du conseil, Elian traversa une série de couloirs aux murs de verre. Ils révélaient un panorama sous-marin époustouflant, où des bancs de poissons colorés ondulaient en harmonie avec le courant et des créatures luminescentes s’élançaient dans l’obscurité abyssale.
La salle du conseil se trouvait au sein d’une des tours de verre du bâtiment du conseil. Cette tour était particulière car elle s’étendait non seulement vers le ciel, mais s’enfonçait également profondément sous l’océan, établissant une connexion visible entre le monde terrestre et le monde sous-marin.
La salle, suspendue à mi-hauteur de cette tour, se présentait comme une sphère transparente attachée à l’édifice. Une moitié offrait une vue imprenable sur la cité et l’océan, tandis que l’autre plongeait dans les profondeurs abyssales. Cette conception unique transformait l’espace en un observatoire sous-marin, offrant une perspective continue de la vie sur et sous l’infini bleu de Hydros.
À l’intérieur de la sphère, la salle était épurée et minimaliste. Une grande table circulaire se trouvait au centre, entourée de sièges élégants et confortables. Chaque siège portait le symbole de la profession de son occupant, témoignant de la diversité des expertises rassemblées au sein du conseil.
Elian arriva, son costume formel, normalement impeccable, froissé suite à la hâte avec laquelle il s’était préparé. Des perles de sueur coulaient de son front, témoignant de la course effrénée qu’il avait menée pour arriver ici.
Ses yeux verts, habituellement calmes et pétillants de curiosité, étaient maintenant troubles, teintés de confusion et de désarroi. Son regard se baladait dans la salle, comme cherchant des réponses dans les expressions sombres de ses collègues. Ses cheveux bleus, généralement bien rangés, semblaient aussi dérangés que lui, des mèches rebelles exprimant la tempête intérieure qui agitait l’hydro-biologiste.
Ses collègues, eux aussi choqués par les événements récents, le saluèrent d’un signe de tête discret. Leur visage pâle et leur regard anxieux reflétaient leur inquiétude commune. Les retrouvailles, généralement chaleureuses et animées, étaient aujourd’hui silencieuses et graves, chacun absorbé par les ramifications terrifiantes de la disparition de leur planète mère.
“Salut Elian,” murmura Lena, la géologue, sa voix brisant le silence pesant. “Je suppose que tu as eu le même message…”
Elian acquiesça, la gorge nouée par l’émotion. “Oui, Lena. C’est… inconcevable.”
Il se tourna vers Jur, l’astrophysicien, qui le regardait avec une expression sérieuse. “As-tu une idée de ce qui a pu se passer, Jur?”
Jur secoua lentement la tête, son visage creusé par l’inquiétude. “Je ne sais pas, Elian. C’est… c’est sans précédent. Nous devons recueillir plus d’informations.”
L’atmosphère dans la salle du conseil était palpable alors que la réunion d’urgence était sur le point de commencer. Les leaders et les membres du conseil avaient tous un air grave, leurs visages marqués par l’angoisse et la confusion.
Le président du conseil, Jorah Mertens, était une figure imposante, qui commandait le respect par sa seule présence. Homme de stature large, il était connu pour sa poigne de fer autant que pour sa grande sagesse. Ses cheveux grisonnants étaient soigneusement peignés en arrière, révélant un front haut et des yeux perçants d’un bleu glacial qui ne manquaient jamais de capter l’attention.
Il portait une tenue formelle de couleur marine qui correspondait à son rôle, ornée du symbole du Conseil : un globe entouré de deux vagues, un emblème qui symbolisait à la fois l’importance de leur planète océanique et le rôle du conseil pour veiller à son bien-être.
Il fit un geste de la main, invitant tout le monde à s’asseoir. Chaque membre prit sa place respective autour de la grande table circulaire, les symboles de leurs professions scintillant sur le dos de leurs sièges. Un silence respectueux tomba sur la pièce alors que chacun attendait le président pour commencer la réunion.
“Eh bien,” commença Jorah, sa voix profonde résonnant dans la salle du conseil, ses yeux bleus glaciaux scrutant chaque visage présent. “Il semble que nous ayons devant nous une situation sans précédent.”
Elian tourna son regard vers la figure qui avait délivrer la terrible nouvelle. Il s’agissait de Lira Soren, la représentante dédiée de la station de surveillance spatiale au sein du conseil. Lira était une femme de petite stature, mais ce qu’elle manquait en taille, elle le compensait par son intellect et son courage. Ses cheveux courts, teintés de mèches argentées, encadraient un visage serein et déterminé, accentué par des lunettes à monture fine. Elle portait une combinaison spatiale noire et argentée, avec le symbole d’une étoile entourée de planètes brodé sur sa poitrine, symbolisant son domaine de travail. Ses yeux bruns, d’habitude brillants de curiosité, étaient voilés d’une lourdeur qui reflétait la gravité de la situation.
“Est-ce que… est-ce qu’il pourrait y avoir une erreur dans les données ?” demanda Elian, l’espoir teintant à peine sa voix.
Avec une expression grave, Lira secoua lentement la tête. “Nous avons revérifié les données plusieurs fois. Il n’y a aucune erreur. La Terre a disparu.”
Une lourdeur s’installa dans la salle suite aux mots de Lira, suspendant le temps pour un moment qui sembla une éternité.
Le silence fut finalement brisé lorsque Corin le leader respecté des ingénieurs de Hydros se leva lentement, les yeux remplis de détermination. C’était un homme à la maturité visible avec sa barbe parfaitement taillée, il portait une combinaison de couleur bleu nuit, ornée du symbole distinctif d’un engrenage. Derrière ses lunettes à monture métallique, ses yeux gris, réfléchis et perçants, firent le tour de la table alors qu’il se levait, rompant le silence.
“Nous ne pouvons pas garder cela secret,” dit-il fermement. “Le peuple doit savoir.”
Le président du conseil leva la main, invitant le silence à revenir dans la salle. “Nous ne pouvons pas permettre une panique de masse, pas avant d’avoir une compréhension claire de ce qui s’est produit,” déclara-t-il avec autorité. Il tourna alors son regard vers les membres du Conseil Scientifique de Hydros, son regard s’attardant un instant sur Elian. “Je présume,” dit-il, “que le Conseil Scientifique commencera immédiatement son enquête?”
Elian, représentant du Conseil Scientifique, hocha la tête. “Absolument,” répondit-il, sa voix résolue. “Nous nous mettons au travail dès à présent. Nous devons déterminer ce qui a pu provoquer un tel phénomène.”
L’atmosphère de la salle du conseil se chargea d’énergie lorsque les débats commencèrent.
“L’absorption d’une planète par un trou noir pourrait-elle produire des effets similaires?” demanda un membre, les sourcils froncés.
Un autre hocha la tête avant de répliquer. “Possiblement, mais il n’y a aucun trou noir recensé dans cette partie de la galaxie.”
“Et si c’était un acte de sabotage ? Un engin de dissimulation de masse à grande échelle ?” lança une voix à travers la table.
Elian, se levant légèrement de son siège, partagea son point de vue. “Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Nous devons examiner toutes les données, établir tous les scénarios possibles. Et surtout nous ne devons négliger aucune piste.”
Un murmure d’approbation parcourut la salle, signe que ses paroles avaient trouvé écho chez ses collègues.
La réunion du conseil se termina dans un lourd silence. Chaque membre, pénétré par la gravité de la situation, quitta la salle avec un air d’incertitude.