Chapitre 25 : En couple
Mardi 1 er novembre – appartement Emil, le soir
Nous n’avons effectivement rien fait de la journée, mais je regarde le temps qui passe et je me dis qu’il faudrait que j’y aille et donc parler de nous avant, de ce que ça implique.
Je me redresse doucement et me décale de ces bras, il se tourne et voit l’heure qui se fait tardive.
– Tu veux y aller…
Je hoche la tête, m’assois les jambes croisées dans son lit, il se cale sur le mur à son tour, et se tourne vers moi, ses mains cherchent les miennes alors je les attrape doucement.
– Je n’ai pas eu de relation sérieuse, sortir avec quelqu’un depuis longtemps, car elles ne savent que j’étais un vampire mais toi tu le sais, et pour le moment je veux juste profiter de toi, de nous. Ce que je veux dire, c’est que je veux être avec toi, dit-il alors qu’il caresse mes mains.
Je souris légèrement à son monologue si sincère, moi aussi je veux être avec lui, cette envie d’être avec une personne avait disparu mais dès que j’ai croisé son regard, je savais. Pourtant je l’ai repoussé, et nous nous sommes encore rapprochés, je ne peux le repousser encore une fois. Je sens que si je fais ça, je pourrais le perdre. Et bien sûr, je ne peux oublier la nuit dernière, ces mots et gestes qui me font sentir si bien.
– Moi aussi je veux être avec toi, je veux essayer, chuchoté-je comme si je ne voulais pas moi-même entendre cette révélation.
Nous nous sourions les yeux dans les yeux, toujours nos mains liées.
Emil me raccompagne jusqu’à l’internat dans un silence pas dérangeant, main dans la sienne, nous nous quittons devant le bâtiment d’un simple baiser sur les lèvres, puis m’avoir souhaité une bonne nuit.
Quand je rentre dans ma chambre, je trouve Nat dans son lit devant son ordinateur, ou elle fait pause directement.
– Alors ? Me demande-t-elle malicieuse.
– Ça va bien et toi ? Dis-je alors que je pose mes affaires au sol, et vais dans la salle de bain me changer.
– Aller ne fait l’innocente, ta soirée s’est finie en bonne compagnie, crie-t-elle derrière la paroi.
Je ne peux m’empêcher de sourire alors que je me lave le visage et enfile mon pyjama.
– Aller raconte-moi ! Dit-elle curieuse.
Mais mon téléphone sonne et me donne une raison de m’éloigner de Natalie et ses questions.
– Tu ne perds rien pour attendre ! Rigole-t-elle alors que je retourne dans la salle de bain pour avoir un peu d’intimité avec mes pères.
XX
Le lendemain notre rituel reprendre, nous nous retrouvons tous les trois pour manger ensemble, j’embrasse Emil, Natalie rigole et murmure un « je le savais », je lui tire la langue et nous mangeons sous les rires et les discussions en tout genre. J’ai encore réduit la dose ce matin, je suis contente, j’oublie presque tous les galères que j’ai. Alors que Natalie rigole à gorge déployée à une blague -que je n’ai pas entendu-, je me tourne vers elle. Et vois ces couches d’émotions, une première couche d’un jaune pastel, et son centre un mélange de jaune et noir.
Je souris et reviens dans la conversation, Emil m’observe et me fixe à mon tour. Nous restons une minute comme ça plonger dans le regard de l’autre.
– Bon faut aller en cours les amoureux, dit ma coloc en claquant des doigts devant nous.
Nous nous lâchons du regard, je frappe gentiment Natalie sur son épaule.
Emil son sac en bandoulière, sa veste qui tombe parfaitement sur ses hanches, il passe sa main dans ses cheveux, il est beau.
– Bon salut ! Dit Natalie en nous quittant pour rejoindre les bâtiments de sciences.
– Salut, dit-on en même temps avec Emil.
Nous marchons tranquillement jusqu’à mon amphi, nos mains liées, en silence.
– Euh… On se voit ce soir ? Me demande-t-il.
– J’ai cours jusqu’à 20h et demain aussi pour rattraper ceux d’hier mais oui tout à fait, dis-je avec le sourire.
– Parfait, bonne après-midi alors, dit-il en embrassant.
– Toi aussi.
Il s’éloigne pour rejoindre sa classe et je rentre dans la mienne l’air un peu rêveur. J’ai un copain, pensé-je n’ai pas la phrase qui me serait venue depuis deux ans après avoir éloigné toutes les personnes, pourtant je suis sur un nuage et ne veux penser au reste.