EMPATH : chapitre 57

3 mins

Chapitre 57 : Réveil 

Mes yeux s’ouvrent d’un coup et tombent sur un plafond blanc, je sens une main dans la mienne et tourne la tête pour voir Emil.

– Nora ? Chuchote-t-il comme s’il ne croyait pas que j’étais là avec lui.

Je hoche la tête alors que mes yeux commencent à se remplir de larme.

Emil me serre directement dans ses bras et je l’attrape avec force moi aussi alors que je me souviens de mon rêve, enfin des souvenirs plutôt.

– Je suis désolé, je suis désolé, chuchote-t-il en boucle dans mon cou.

– Ce n’est pas de ta faute, réussis-je à dire alors que les mots ont dû mal à passer mes lèvres sous mes pleurs et ma gorge nouée.

Nous restons en silence dans les bras l’un de l’autre pendant je ne sais combien de temps. Et je m’en fiche, je veux juste profiter de sa présence. Il va bien. Je ne suis plus là-bas. Je suis en sécurité.

– Natalie t’a trouvé inconsciente et t’a amené à l’hôpital, dit-il au bout d’un moment alors qu’il s’éloigne de moi et essuie ses larmes.

Je hoche la tête et efface mes larmes à mon tour avec le drap de mon lit. On toque à ma porte et je vois mes parents l’a passé pour se retrouver devant moi et m’enlacer à leurs tours fortement.

– Tu nous as fait peur Nora, dit Eric.

– Je suis là maintenant…

Ils sentent que ça ne va pas bien mais ils ne disent rien et repartent dans le couloir. Emil s’allonge près de moi et m’enlace alors que nous nous plaçons en cuillère dans le petit lit.

Nous ne parlons pas pendant au moins cinq minutes alors que je passe mes doigts sur ces bras. Je n’arrive pas à croire ce qui s’est passé.

Ma mère est morte. J’ai tué beaucoup de personnes quand cette vague d’énergie s’est échappée de moi.

Je ne pourrais jamais lui demander pourquoi j’ai pu faire ça. Surtout que maintenant je sais que ce n’était pas la première fois, alors que je pense à mars.

J’ai essayé de nous sauver mais j’ai fini par faire que des dégâts. Des morts. Je ne voulais pas que ça arrive… pensé-je alors qu’une larme coule silencieuse sur ma joue.

– Pardonne-toi, dit Emil derrière moi. Je sais que c’est compliqué… Ce n’était pas de ta faute, tu ne savais pas. Trouve les forces en toi pour te pardonner.

– Je ne pense pas pouvoir le faire, dis-je alors que ma gorge se noue et que mon cœur se compresse dans ma poitrine. Je me replie de douleur alors que j’ai si mal.

Je ne sais pas pourquoi j’ai vu tous ces souvenirs alors que j’étais dans le coma mais je me souviens que même si je peux blesser des gens, ils peuvent m’aider. Je me rappelle alors que j’étais dans les bras de mes pères, j’ai réussi à me calmer. Pareille avec Emil.

– Je crois que je t’ai senti alors que j’étais plongé dans mon rêve…

– Oui je suis rentré dans ta tête, je voulais essayer de créer un autre rêve mais je n’ai pas pu, je t’ai juste guidé vers un bon souvenir.

– Halloween… Quand tu m’as calmé, que tu m’as dit d’utiliser tes émotions

– Humm…

– Merci, je t’ai entendu quand tu as crié réveille-toi

– Pense à des bons moments, il faut que tu penses à autre chose. Ça ne va être que pire si tu laisses ces images tourner dans ton crâne, dit-il.

Je hoche la tête et le sert plus fort. Nous ne parlons plus et je crois que je m’endors sereinement contre lui.

XX

Plus tard alors que je me reréveille d’une sieste, Emil n’est plus là mais je l’entends dans le couloir avec mes pères. Natalie est là dans la chambre, sur le fauteuil.

– Nora tu es réveillé, tu vas bien ? Me demande-t-elle directement alors qu’elle se lève et se rapproche du lit.

– Oui ça va bien. Merci.

Je n’arrive pas à dire plus alors que les souvenirs remontent mais j’espère qu’elle sait que je ne la remercierai jamais assez alors qu’elle est venue nous chercher. Qu’elle m’a trouvée. M’a sauvée.

– T’inquiète, dit-elle alors qu’elle hoche simplement la tête prise aussi d’émotion. Tu avais ça dans ta main quand je t’ai trouvée, dit-elle alors qu’elle déglutit et me tend un collier. Je te l’ai gardé quand on est arrivé à l’hôpital.

Je hoche la tête en simple remerciement, elle me presse doucement le bras et me laisse seule dans la chambre.

C’est le bijou que ma mère m’a donné avant de mourir… 

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