Comme deux fleurs qui se pollinisent, au gré du hasard qui fait voler, entre elles, une abeille ;
Inconnus et étrangers l’un de l’autre, nous nous sommes trouvés ensemble.
Je t’attendais depuis longtemps ; Je t’attendais depuis toujours.
Je te cherchais depuis longtemps ; je te cherchais depuis toujours.
Demande aux oiseaux de l’été : ils descendaient les vallées te chercher dans les ombres des oliviers et sur les bords des ruisseaux, pour moi.
Demande aux écureuils de l’automne : ils montaient dans les arbres dépouillés de leurs feuilles, pour essayer de t’apercevoir d’en haut, pour moi.
Demande aux loups blancs de l’hiver : Ils t’appelaient du haut des collines, les museaux levés vers le ciel, dans les nuits enneigées de pleine lune, pour moi.
Demande aux biches du printemps : elles parcouraient les plaines et les forêts, en regardant autour d’elles pour voir si tu n’étais pas loin, pour moi.
Depuis, et alors que le soleil apparait et disparait tous les jours ; Ton visage est resté en moi toutes les heures de la journée, et de la nuit aussi.
A chaque fois que je t’ai serré contre moi, j’avais l’impression d’attraper les étoiles, et de posséder l’univers.
Je te vois sortir de l’écoulement des cours d’eau ; J’entends tes pas dans leur bruitage.
Ta fraicheur touche mes joues avec l’écume de l’océan ; Ton odeur m’envahit dans les champs de lavande. Depuis que j’ai savouré ton goût, j’ai tourné le dos au miel des reines des ruches.
Je te vois venir avec les vagues de la mer, et t’éloigner avec le souffle du vent.
J’ai envie que tu sois là tout le temps, pour m’exalter dans les vignes de tes lèvres, m’envoler sur tes cheveux, et me noyer sous les vagues de ton regard.
J’aime la nuit, toutes les nuits, quand elle t’apporte dans mes bras ;
J’en veux à la lune, tous les matins, quand, fuyant dans le silence, fait dénouer nos deux corps, dans son retrait.