Gut [Gaat]

13 mins

Avertissements :

Après tant d’efforts pour écrire ce récit, je n’ai plus eu la force de trouver un bon titre. « Gut » en anglais, il se traduit par intestin, encore faudrait-il écrire « guts » et traduire par intestins. Donc au pluriel. En allemand, cela signifie bon/bien. Imaginez un instant le terme dit avec une voix caverneuse. « Gut » en anglais, prononcé [Gaat] ou « Gut » en allemand, prononcé [gout], avec un long « ou », genre « ouhou ». Nous retiendrons le terme anglais, par opposition à « throat ». Car l’essentiel du récit est situé dans le bas du ventre du narrateur. Ses peurs, ses préjugés, sa nature, son interaction avec les autres acteurs du récit sont profondément situés dans ses tripes. Cette nouvelle évoque ou thématise plusieurs sujets. Elle pose des questions sur les phantasmes cocasses ou inavouables de tout un chacun et pousse à réfléchir sur la part d’humanité/bestialité de chacun d’entre nous. Mais finalement j’ai aussi eu envie de mettre en avant une certaine forme de la tolérance.


Cela fait des années que je suis en transit. Maison, boulot, hôtels, clients, boulot, maison. Toujours le même tam-tam, au rythme des saisons. Je fais du commerce. Mon patron me permet de profiter de tout l’attirail professionnel du businessman. Téléphone portable ? J’ai ! Ordinateur portable ? J’ai ! Tablette ? J’ai ! Voiture ? J’ai ! Le plein de super gratos ? J’ai ! Et tout ça, pour ma fonction, grâce à ma fonction, utilisable également à titre privé. Et tout ça fonctionne à merveille !
On pourrait dire, j’ai un super boulot. Il me permet de manger, de partir deux fois par an en vacances. Il me fait voir du pays, des zones industrielles et de beaux paysages, rencontrer des femmes et des hommes d’horizons différents, qui sont tous très passionnants, surtout quand les affaires sont bonnes.
Je passe mon temps dans les hôtels, souvent les mêmes, choisis avec beaucoup de soin selon des critères qui me sont très personnels, mais assez communs je pense. Une bonne literie, une salle de bain propre, un petit déjeuner généreux. Il me faut un accès proche des grands axes et d’un centre-ville. Une salle de sport est un plus, mais la possibilité de faire facilement son jogging quotidien est essentiel. Avec les clients, je mange dans les meilleurs restaurants, on boit de bons vins.
Lorsque je rentre chez moi les week-ends, je suis lessivé, je me soumet de temps-en-temps à l’envie de ne rien faire. Toutefois, plus je vieillis, plus mes journées sont organisées au millimètre. Même les heures d’ennuis ou de flemme sont organisées strictement. Prendre son petit-déjeuner, faire des courses, planifier son entraînement sportif, préparer les repas. Laver son linge. Repasser les chemises. Engueuler son gamin. Puis l’emmener au foot et le féliciter pour son match. Se prendre la tête avec sa femme. Puis lui faire quelques bisous. Enfin, c’est le téléfilm du soir et dès le lundi, c’est rebelote. Boulot, hôtels, clients, boulot, maison.
Pour échapper au quotidien, il m’arrive de chercher quelques divertissements insolites. Pour cela, il y a un outil fantastique. Il s’appelle internet. Il fournit un tas d’information et des idées de loisir. Il y a encore trente ans, il fallait sortir de chez soi, passer au tabac-presse du quartier, pour choper une cartouche de Marlboro et prendre un magazine. Voyage, sport, jeux, cuisine et vins, érotisme. De nos jours, le cul sur une chaise, un mot clé ou deux suffisent pour obtenir le même résultat. Même acheter des clopes et des stupéfiants est possible, grâce à la toile. La vue d’un titre ou d’une photo t’emmène loin dans tes désirs, rêves ou phantasmes. Avant le buraliste te demandait de reposer ou d’acheter, aujourd’hui il n’y a peut-être plus qu’un membre de ta famille pour te faire sortir le nez hors de ton écran.
Il me fallait quelque chose d’excitant, qui produise de la dopamine. Une nouvelle addiction. Le sport ne me suffisait plus. Il y avait un vide à remplir. Une anxiété à calmer. Bien que non-fumeur et néanmoins ex-fumeur, la cigarette ne produisait aucun effet, sauf du dégoût. De cette dépendance ne reste que quelque chose de machinal dans les gestes, qui ne s’oublie pas et qui, en conséquence, rassure toujours. Allongé confortablement sur un lit bien moelleux, dans une chambre feutrée, je regardais des clips à la télé en consultant mes courriels. C’était d’un ennui mortel. Entre deux clips, apparu une publicité pour un club de rencontre. Je ne sais pas expliquer les mécanismes du cerveau, mais il doit rester quelque chose d’animal dans mon cortex. Une obsession se cristallisait soudain.
Je tapais « rencontre sans engagement » sur mon téléphone et ce fut une profusion d’informations, toutes plus encourageantes les unes que les autres. Les pulsions de mon cœur augmentaient, mes yeux pétillaient. Il y avait là, des pages et des pages de liens. Certains ouvraient des onglets fluorescents montrant seins et fesses de toutes les couleurs, l’air de dire « We want you ! », avec une demande d’inscription et l’enregistrement d’une carte de crédit. Je n’avais aucune envie de fournir trop d’informations personnelles. Je refermais donc ces sites, pour revenir sur une page m’intriguait plus qu’une autre. Il s’agissait d’un annuaire d’annonces d’hôtesses, organisé par territoire et par ville. Un bottin du sexe en somme. Il était facile de faire une recherche grâce à des photos vendeuses, marquées souvent d’un sigle « VIP » ou « Vérifié », ou grâce à un petit moteur de recherche intégré. Plus j’ouvrais les profils, plus l’excitation montait. J’avais fini de repérer quelques profils. Je ne consultais que ceux dit « vérifiés » et sur lesquels quelques voyeurs ou clients avaient laissés des messages flatteurs.
Mon premier choix s’était porté sur « Lorie », au visage de jouvencelle, de grands yeux verts sous des cils fins. Elle était brune. Elle se disait étudiante en médecine et proposait une auscultation cinq étoiles de toutes les parties mâles. Selon la description, elle avait tout juste 20 ans, était de taille fine, aux seins naturels. La suivante avait tout d’un top model. Grande, athlétique, longs cheveux blonds, yeux bleus. Elle avait des seins, certes siliconés, mais magnifiques et une chute de reins faite pour les rodéos. « Anastasia » était estonienne. Elle disait avoir des doigts de fées et quatre lèvres pulpeuses et humides. Une série de photos finissait de m’exciter et je relevais sont numéro de messagerie.
« Bonjour Anastasia, j’ai vu votre profil sur « … .com », je suis seul á l’hôtel. Je peux vous rencontrer ce soir ? ». J’en profitais pour lancer le même message à l’infirmière, en rajoutant : « J’ai mal partout et je me sens faible. Quels remèdes me proposeriez-vous ? »
Le dernier profil que j’avais repéré était un peu plus intriguant, il s’agissait d’un pied, tatoué d’une rose, les ongles parfaitement pédicurés. Clic gauche, le profil s’ouvrait. Cette fille posait d’un naturel certain, mais chacune de ces photos laissait un peu de mystère. Elle se montrait tantôt en dentelle rouge, tantôt en latex, tantôt en cuir et clous. Sur une des photos, elle apparaissait dans le plus simple appareil, simplement habillé d’une chaîne enroulée autour de ses hanches. Elle savait mettre en valeur sa poitrine naturelle, aux seins parfaitement formés. Ses jambes interminablement longues s’attachaient avec délicatesse sur des hanches fines. Elle serait une statue antique, ce serait Venus ou Aphrodite.
Elle avait un visage fin et noble, des yeux noisette et rieurs, de longs cheveux noirs bien fournis, qu’elle portait d’un naturel très travaillé. Au-dessus de ses lèvres charnues, elle portait un petit grain de beauté, façon Cindy Crawford. Elle se surnommait Bella et indiquait être d’origine italienne. Elle était un peu plus âgée que la plupart des filles du site. Elle dégageait charisme et charme.
Alors que l’estonienne répondait mécaniquement à mon message, je tapais machinalement ma demande et la conversation s’engagea :
« Bonjour Bella, j’ai vu votre profil sur … .com. Je m’appelle … je m’ennuie seul à l’hôtel. Vos massages m’intéressent et vos jeux de domination soft m’intriguent. Pouvez-vous éveiller ma curiosité ? ».
« Salut BB. Do U speak english ? »
« Yes of course… tell me more about your soft games »
Ayant lu les messages bourrés de fautes et racoleurs à souhait de mes contacts précédents, j’avais bien compris que l’échange deviendrait sérieux. Ainsi elle me posa des questions du genre :
« Quels types de massage aimes-tu ? énergiques ou relaxants ? »
« Relaxants »
« Missionnaire ou Levrette ? »
« Question de feelings »
« Mes jeux ne sont pas relaxants pour tout le monde »
« Ça dépend sûrement du scénario ? »
« Ça dépend de ce que tu cherches vraiment, bébé. Connais-tu les massages prostatiques ? »
« Je sais ce que c’est, mais jamais pratiqué. J’aimerai juste bien me laisser faire »
« Si tu veux en savoir plus, viens jouer ! »
« Tu loges où ? »
« Place du Temple 12 ».
Il me fallait d’abord consulter une carte de la ville. Par chance, une ligne de bus passait dans le coin, il ne fallait que changer à la gare. Le quartier n’est pas le plus jolie, mais ce n’était pas celui des junkies et des clochards.
« Alors. Tu veux devenir mon jouet ? »
« Yes, OK, dans une heure ? »
« Parfait mon chou. Quand tu seras en bas de l’immeuble, tu m’envoies un message, je t’ouvrirai la porte. »
Durant ce court tchat, les deux autres filles ne cessaient de me relancer. Elles devaient être en chaleur, me dis-je. Plus rien au monde ne m’intéressait à cet instant, que celui de faire une expérience. Je commençais à trembler. Mon corps était pris de spasmes. J’avais froid. Ma conscience me disait, de ne pas faire ça. Un dilemme entre loyauté et infidélité ? Mon cortex me dictait autre chose. Toutes les zones de mon cerveau se livraient à une bataille d’émotions et de sécrétions que je n’avais jamais soupçonnées jusque-là. Il me fallait filer sous la douche pour me calmer. Un quart d’heure plus tard, je sautais dans le prochain tramway direction la gare. J’avais un peu de temps devant moi, avant de continuer en trolleybus. D’abord il me fallut régler une envie très pressante. Puis les spasmes revinrent. Un tabac était encore ouvert à cette heure et j’y achetais du chewing-gum que je me mis à mastiquer frénétiquement. Enfin, il fallait passer par un distributeur de billets. Avec l’anxiété et l’excitation, j’ai dû me reprendre par deux fois pour taper le bon code. Doucement apparurent les billets, dont la texture est si particulière, lorsqu’ils sont neufs. Je les rangeais consciencieusement dans mon portefeuille.
J’eus finalement tout juste le temps de sauter dans ma correspondance. J’arrivais avec une ponctualité d’horloger. Trouver l’adresse ne fut pas trop difficile. La Place du Temple est certes une grande place où se croisent bus, tramways et noctambules, mais je descendais du bon côté face au numéro 2, devant un pub irlandais à moitié vide. Je remontais le trottoir et soudain, après le 10, il y avait une sorte de passage étroit et sombre, que bloquait à moitié un container à déchet et des cartons. Cela donnait une allure glauque. Après quelques pas, un spot s’allumait au-dessus du perron, affichant le numéro 12.
« Hello, je suis au 12 devant la porte »
« Tapes le digicode 3741#. Etage 2 »
Tintement de sonnette, clic-clac de la serrure. Je poussais la porte qui se déverrouillait, et qui s’ouvrit sans bruit sur un escalier en bois massif. Je cherchais la lumière puis montais. Les marches craquèrent juste avant d’arriver au deuxième. Une porte s’entrouvrit au même moment. Je me méfiais, parfois nonnes ou un petit vieux guettait les allers et venues d’étrangers. Mais non. Derrière la porte je la voyais, plus vraie que nature, plus belle que sur les photos. Elle me reçut en talon haut, son corps enveloppé dans une robe de chambre en dentelle noire. Son sourire était à tomber.
« Hello, tu vas bien ? » me dit-elle dans un anglais impeccable, mais légèrement tinté d’accent italien. Elle me fit la bise, me pris par la main et m’indiqua le chemin.
« C’est par là. »
Il y avait un grand lit, une table de massage et une cheminée de pierre rappelant les châteaux moyenâgeux. Ce n’était pas un feu de bois qui y brûlait. Dans son foyer, avait été installé un convecteur infrarouge dont la chaleur caressait mon visage et mes narines. Des lampes LED éclairent á peine la pièce d’une lumière feutrée. Des bougies également transformaient les murs en jeux de lumière, tout en dégageant des parfums asiatiques. De lourds rideaux gris obstruaient la fenêtre.
Elle me dirigea vers un canapé, pris mon manteau et le posa respectueusement sur une petite chaise. C’est à ce moment que j’aperçus une épée, fixée sur le mur au-dessus du lit. Ne trouvez aucune croix de Saint André, ni cage : cette seule épée donnait, dans mon imaginaire, à cette chambre, cette ambiance si particulière d’un lieu de plaisirs sensuels et masochistes.
« It’s hot in here, il fait chaud, ici », pensais-je à voix haute.
« Tu n’as pas tout vu » répondit-elle en soulevant lentement le voile de sa robe de chambre. C’est seulement maintenant que je réalisais où j’étais et à qui j’avais à faire. Tout de suite elle me proposa de m’asseoir et me mit en confiance d’une voie douce. Son accent italien était simplement sexy. Nous échangions d’abord sur moi, d’où je viens, qui je suis, mon boulot, le stress. Elle vit bien à mon alliance mon état marital, mais elle ne posa aucune question. En échange Bella m’apprit qu’elle est d’origine sicilienne, bien qu’elle ait fait ses études à Bergame. Tout en parlant, je me déshabillais.
Elle m’invita ensuite à m’allonger sur la table de massage. Une musique douce et relaxante se diffusa dans la chambre. Elle commença à m’effleurer délicatement le dos, long de la colonne vertébrale, puis fit glisser ses mains huileuses par mouvements doux et circulaires. Dos, échine, fesses. Ses mains descendirent le long des cuisses, s’attardant le long des muscles adducteurs, de haut en bas, de bas en haut. A chaque va et viens, elle effleurait mon scrotum, ou le périnée. Elle passa ensuite son temps à explorer ma voûte plantaire, ses doigts décrivant des spirales. La sensualité de ses mouvements déclencha en moi une grande source de plaisir et de calme intérieur. Ses mains remontèrent le long des jambes contournant les hanches, passant sur les côtes et terminant leur mouvement sous les aisselles. Elle me caressa la nuque, les oreilles et massa fermement le haut du crâne. Le premier chapitre du massage se termina ainsi.
La belle dirigea ses soins entre mes cuisses et chercha l’entre-jambe, que ma masseuse vint dorloter. Elle s’attarda entre les fesses, par mouvement doux, caressant mes bourses, le périnée et autours de l’anus. Une main s’occupa de cette zone, alors que l’autre remonta sur la nuque. Mes muscles pelviens se relâchèrent, mon esprit était ailleurs. En apesanteur, en route vers Vénus. C’est ce moment qu’elle choisit pour y glisser un doigt. En toute douceur. Comme un suppositoire. J’expirais un « aaaah » profondément. Je découvrais á quel point le corps recèle de zones érogènes. Je n’avais jamais pensé auparavant que l’on pouvait y mettre un doigt, un sexe, ni aucun autre objet. Au contraire, cela m’horrifiait d’habitude. N’était-ce pas l’endroit du péché absolu, l’endroit par où les inquisiteurs punissait d’un pieu ou d’une lame chauffée á vif les sodomites ? Et pourtant, je m’y préparais déjà…
Ses gestes étaient sensuels et doux. Ma belle maîtresse, doucement, souleva mon bassin d’une main, attrapant au passage mes parties génitales qu’elle tenait avec tact mais fermeté, pendant qu’un doigt de l’autre main cherchait le point G masculin. Si tous les urologues étaient des femmes, les hommes feraient éventuellement leurs examens de la prostate avec beaucoup plus de plaisir !
Alors que mon membre se gorgeait de sang et durcissait, elle me laissa reprendre un court instant le contrôle de mes sensations. Mais cet instant fut bref. Elle inséra un objet oblong et fin. Il s’introduisit toujours plus loin, développant un sentiment étrange en moi, de révulsion et de plaisir intense. Soudain, la fessée ! D’abord légère, puis de plus en plus énergique. Ma maîtresse avait bien compris que la découverte de mon corps ne devait pas me faire mal, mais que l’afflux de sang sous ma peau, devait éveiller mes sens. La chaleur qui se propageait de ma croupe me donnait la chair de poule. Elle me chuchota que j’étais un « Bad boy ».
« Tu as été un méchant petit garçon ? »
« Oui, maîtresse » ; elle talocha mon postérieur. Cela ressemblait à une fessée amicale de prime abord, ou selon les points de vue, à ce geste relevant de l’agression sexuelle.
« Tu es Méchant, méchant. »
« Je hais mon chef » – cette fois, encore, elle me châtia.
« Bad, Bad boy »
« Je suis dur avec mes collègues » ; elle remit cela.
« Tu mérites une correction »
Bizarrement, durant cette étape de mon initiation, avec un doigt, ou un phallus artificiel dans l’anus, des tapettes sur les fesses, mon cœur s’activa, le sang afflua intimement. Je dû relever le bassin pour laisser de la place à mon vit tendu sous mon ventre.
A son signal, je me retournais. A ce moment je pu à nouveau l’observer. Bella avait ôté sa robe de chambre et se tenait devant mes pieds, droite et fière. Elle portait un string minimaliste noir, ainsi qu’une guêpière transparente, fixée à des bas-résille. Dans la main droite elle tenait un martinet, dont le manche cannelé ressemblait à un gode. Sa main gauche passa sur mon visage, me fermant les yeux et glissant vers mon cou qu’elle enserra, appuyant sur ma glotte. Sa main droite vint frapper mes cuisses du martinet, dont les cordes retombaient immanquablement sur mes bourses et mon pénis. Elle frappa ainsi à cinq reprises. Je débandais. Chacun de ses coups, même donnés avec sagesse et légèreté me surprenait. Instinctivement, je sursautais à chaque battue. A chaque fois, j’avais l’impression de perdre mes bijoux de famille.
« Ça suffit, s’il te plaît », murmurais-je.
« Je n’ai pas fini avec toi… » me dit-elle d’un ton sec.
Sur ces mots, je me ravisais et lui expliquais :
« Joues avec moi ! Laisse-moi être ton joujou !».
Elle prit alors une sorte de laisse, qu’elle enroula autours de mon cou et me tira vers elle d’un air narquois. Je lui glissais un baisé sur les seins avant de tomber à plat ventre sur le lit.
Imperturbable, elle avait monté son godemichet en ceinture et ce fût un cérémonial de viol. Elle tirait sur la laisse pour me cambrer, pendant qu’elle me prenait en levrette. Elle avait senti ma douleur et changea tout de suite la force de la copulation. Je me cambrais encore plus, comme pour mieux recevoir le fruit défendu. Avec sa main gauche elle caressait mon sexe, qui à nouveau se tendait.
« Tu aimes ça, hein, méchant garnement, dis-moi que tu aimes ça ! »
Je me retournais. Elle dégrafa sa guêpière et m’offrit sa poitrine en spectacle. Elle posa des pinces reliées par une chaînette sur mes tétons. Dominatrice, me viola une nouvelle fois. Elle riait en me masturbant énergiquement au rythme de son vas-et-viens. Les yeux fermés, je sentais le plaisir monter. Soudain je senti que je devais changer les règles du jeu, sous peine de perdre la face.
« Je suis un homme ! »
« Oui bien sûr, tu es un homme… »
« Non, je veux dire, je suis un homme. Je veux que tu me sentes en toi !
A ce moment-là, elle avait compris que je souhaitais piper les dés. Ou que je désirais retourner le plateau de jeu. Mais ce n’était sans compter sur son talent. Joueuse jusqu’au bout, Bella s’asseyait à cheval sur mon thorax. Ses fesses rondes me regardaient voluptueusement. Alors qu’elle frottait son clitoris sur mon sternum, elle empoigna ma verge et se mis à gober le gland. Sa langue tournait telle une tornade sur la couronne. Elle prenait son temps, changeait de rythme. Elle enfonça ma tige dans sa gorge, tout en jouant délicatement du bout des doigts avec mes rubis. Oh que j’aimais ça. Mais elle gardait le contrôle sur moi. Elle se retourna puis glissa lentement sur mon bas-ventre. Elle serrait ma verge et me permit de m’introduire en elle. C’était Andromaque qui continua la chevauchée. Les mouvements de son bassin contrôlaient mes pulsions. La belle italienne interrompis son étreinte et m’offrit de lécher ses seins. Je suçais ses tétons, tel que je crus avaler son lait.
Retrouvant alors ma qualité d’homme viril, je lui fis comprendre de se mettre sur le dos. Elle se mis à quatre pattes. La fente de son sexe s’ouvrait devant moi, chaud et rouge. Ce n’était pas ma position préférée, mais tant pis, tel un guépard je bondis et m’introduisit en elle. Mes mains caressaient ses fesses et la vue de son anus et la pensée de lui rendre la pareil effleurait mon esprit. Ma partenaire avait très bien anticipé le sortilège et me tapa sur les doigts. Plus je travaillais, plus je durcissais, plus elle gémissait. Son con, dès lors, avait gonflé. Son foutre écumait et coulait entre ses cuisses. Je sentais ma jouissance augmenter. J’étais à bout de mon endurance, mais ça ne venait pas.
Elle se coucha sur le dos, jambes écartées. Mon phallus, en missionnaire impatient, n’attendait que ça. Les lèvres humides, rouge framboise, s’ouvraient devant la route bienheureuse, avec en son sommet un clitoris énorme, prêt pour la jouissance finale. C’est alors que la musique s’arrêta. Et ce fut l’incident.
Je débandais.
Je paniquais.
Était-ce la vue de sa féminité ? Avais-je été puni de mon péché et perdu ma masculinité ? Avais-je basculé de l’autre côté ?
Je voulais finir les yeux dans les yeux. Mais la machine de mon corps s’était enraillée, je m’étais éteint, en même temps que la musique, avant l’étreinte finale.
C’est alors que s’ouvre le dernier chapitre. Pour me réconforter, elle me demanda de m’approcher et, après avoir retiré la capote, elle me masturbait vigoureusement en massant mes testicules. Elle me disait « come, baby, cum on me ». Ses mains expertes connaissaient les bonnes méthodes. Soudain, ça revenait. J’avais le pelvis en feu et des crampes aux mollets. Ce fut une explosion de crème anisée. J’avais d’abord tapissé ses joues et son front avant de laisser le liquide chaud entre ses seins. Aussitôt l’épée rentrait au fourreau. Bella jouait encore quelques secondes avec ma petite mort, étalant avec mon gland du sperme sur son buste. Enfin Je m’écroulais sur le lit, épuisé, en sueur.
Sous la douche, j’avais repris des forces. Tranquillement assise sur le lit, les jambes croisées, le téléphone collé à l’oreille, Bella promit de rappeler dès qu’elle me vit. Je me rhabillais en toute hâte, car le dernier bus partait bientôt. Elle me prit par les joues et me ficha un gros baisé sur mon front.
Je lui dis : « Ça te fait quoi de caresser ma barbe ? » ; Elle me répondit en riant : « A bientôt, mon chéri et passe une bonne nuit ! »

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